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Bien que pratiques, les couches jetables pour bébé sont onéreuses et antiécologiques (Reportage)


  16 Septembre      137        Société (45143),

 

Abidjan, sept 2022 (AIP)- Premier vêtement pour bébé, les couches jetables, bien que pratiques et confortables pour des mamans, rencontrent des réticences de la « vieille génération » des nourrices encore collées aux lavables ou aux morceaux de pagne. D’ailleurs, cette génération juge ces couches jetables peu économiques et antiécologiques.
Agbomon Madeleine effectue chaque semaine ses courses dans une grande surface commerciale du quartier Dokui, dans la commune de Cocody. Dans son cadi, des produits alimentaires et d’entretien dont un gros paquet de couches jetables pour son bébé.

Agbomon Madeleine effectue ses courses de la semaine dans une grande surface au Dokui, dans la commune de Cocody. Dans son cadi, des produits d’entretien, alimentaires et un gros paquet de couches jetables pour son bébé.

« Le paquet de 30 couches m’a coûté la modique somme de 4200 FCFA », fait savoir Mme Agbomon, précisant qu’elle va les utiliser pour 10 jours au plus, en raison de trois couches en moyenne par jour. Elle justifie son choix pour ce type de vêtement à l’achat, en ce sens que les couches jetables sont « pratiques et propres ».

« Je travaille et c’est une Nounou qui s’occupe de mon bébé. Je ne vais pas demander à celle-ci de laver les couches de bébé en plus. Elle a d’autres tâches ménagères, ça serait trop lui demander », fait savoir la génitrice.

En plus de leur aspect pratique, dame Agbomon estime que les couches jetables participent à la bonne santé de son bébé en l’épargnant de problèmes de peau comme les rougeurs aux fesses.

Pour sa part, Ipou Dominique, fonctionnaire dans l’Administration estime que « Les couches jetables sont vraiment au service de la femme active », comparativement aux couches lavables parfois difficiles à nettoyer à la machine ou à la main, puisqu’il reste, malgré tout, ces fameuses « traces de pneus ».
En outre, ajoute-t-elle, « les couches jetables évitent de transporter dans mon sac le pipi ou le caca de bébé pendant mes sorties ou voyages, ce qui est parfois dérangeant et salissant avec tout son corolaire d’odeur qui accompagne ».
Pour les sorties, dans un même sac à ranger, l’on met tout (le biberon, la boîte de lait, les habits de rechange, la bouteille d’eau, l’assiette et la cuillère…). Ce n’est vraiment pas hygiénique ainsi », souligne-t-elle.
Les couches jetables ont l’avantage de permettre à la nourrice de se débarrasser du fameux « butin » une fois le bébé changé. « Bien évidemment, ce type de couche allège la tâche lors de la lessive parce que presque plus de popo à laver », ironise dame Ipou.
Pour, une autre maman, Awa Koné, elle effectue son achat sur le marché où les couches jetables sont de plus en plus abordables et accessibles avec une floraison de marques ayant fait leur apparition ces temps-ci. Commerçante au marché de Port-Bouët, dame Awa Koné utilise les couches jetables achetées parfois à 50 FCFA l’unité.
« Vraiment les couches nous arrangent. Avec ça, on n’est pas obligé de faire un gros bagage pour venir au marché avec ma fille de six mois », soutient-elle, ajoutant que n’ayant pas assez d’argent pour acheter le paquet, elle opte pour le détail.Les prix des couches jetables varient en fonction de la marque et de la quantité dans le parquet. Les plus répandues sur les marchés ou les supermarchés sont celles dont le paquet de 10 ou 16 couches, en fonction de la taille (S, M, L, X, XL), coûte entre 1100 FCFA et 1300 FCFA.

Les prix des couches jetables varient en fonction de la marque et de la quantité dans le parquet. Les plus répandues sur les marchés ou les supermarchés sont celles dont le paquet de 10 ou 16 couches, en fonction de la taille (S, M, L, X, XL), coûte entre 1100 FCFA et 1300 FCFA.

« Parfois on tombe sur la bonne qualité et des fois on achète des couches qui fuient dès le premier pipi. Certaines aussi donnent des boutons aux bébés », révèle-t-elle pour dénoncer la mauvaise qualité de certains produits.
« Je trouve qu’avec les couches jetables, bébé est plus beau. Plus que pratiques, elles sont plus esthétiques », juge, de son côté, Patrick Kouamé, père d’un petit garçon, qui a tenu à se prononcer sur le sujet, considérant qu’il ne concerne pas que les femmes.
“C’est nous qui payons les couches, non ! Donc, on peut donner notre avis », explique-t-il, estimant qu’avec les couches jetables, l’on peut habiller aisément son enfant sans qu’il soit encombré. « Je suis heureux et fier quand je sors avec mon fils et il est beau, on sent à peine qu’il porte une couche, il n’a pas de grosses fesses », dit-il d’un air amusé.

Sur le plan économique, selon M. Kouamé, les avantages des couches jetables n’ont pas de prix. « Je prévois entre 20.000 et 25.000 FCFA pour les achats par mois », affirme-t-il, ajoutant que plus l’enfant grandit, le budget consacré à l’achat des couches jetables diminue.

Il existe plusieurs variétés de couches jetables. Les plus faciles à enfiler aux “bouts de choux, hyper actifs”, selon certains parents, sont les couches culottes. « Moi, je préfère les couches jetables culottes, elles sont plus pratiques », relève une jeune mère qui trouve que l’utilisation des couches lavables est « rétrograde ».

La « veille » génération des mamans a un autre regard des couches jetables. Assiélou Marie, la soixantaine, mère de quatre enfants et grand-mère, se rappelle qu’à “son temps”, les couches jetables étaient un produit de luxe.
Elle dit avoir reçu en cadeau, un paquet de couches de la marque “Pampers” de son beau-frère, résident en Europe et a gardé jalousement et précieusement ce présent comme un véritable trésor. « Je n’utilisais ces couches pour ma fille (aujourd’hui, 29 ans, mère de deux enfants) que pour les sorties ou pour les consultations à l’hôpital », raconte-t-elle.

Même si aujourd’hui, il y a une multiplicité de « marques », l’utilisation de la couche jetable est un gaspillage d’argent, estime dame Assiélou qui préfère la « bonne vieille couche blanche rectangulaire », une couche lavable qui, selon elle, est moins coûteuse.

Assiélou Marie relève qu’elle achetait le paquet de six couches à 3000 FCFA, parfois à 2500 FCFA, et utilisait ces couches jusqu’à ce que bébé sache s’exprimer. « Si la couche est bien entretenue, elle peut même être transmise à son petit frère », soutient-elle.
La durée de vie moyenne d’une couche jetable est de quatre heures contre trois ans minimums pour une couche lavable. En plus, ajoute-t-elle, les couches jetables, comme son nom l’indique, doivent être jetées. « C’est dire que ces couches remplissent les poubelles », un acte qui pollue l’environnement, fait savoir la sexagénaire.
On estime à 6000, le nombre de couches jetables que le bébé pourrait porter avant d’être propre.

« Avant, les mamans qui ont des bébés étaient régulièrement mouillées par le pipi ou salies par le popo de bébé. Tu dois faire la lessive pratiquement tout le temps. Moi, j’avais toujours des sachets dans mon sac quand je sors avec mes enfants. C’était aussi ça d’être une maman et tu ressentais vraiment que tu étais une mère », se souvient, pour sa part, Élisabeth Konan, ménagère, qui ajoute qu’un adage africain affirme que « recevoir l’urine d’un bébé dans ses vêtements présage d’une bonne nouvelle, notamment une maternité prochaine ».

« Pour moi c’est cher, je ne peux pas toujours payer les couches jetables », dénonce Nando Nafiassou à la recherche d’un emploi. Elle alterne l’utilisation des couches jetables aux lavables pour minimiser leurs coûts. « Heureusement que les prix ont baissé ces temps-ci, sinon je ne peux pas me permettre de débourser toujours de l’argent pour quelque chose qui est destiné à être jeté », affirme-t-elle.

Selon certains activistes écologiques, les couches jetables constituent de véritables problèmes écologiques. Ils relèvent que la couche jetable est composée de polypropylène ou polyéthylène, fabriqués à partir d’hydrocarbures, principalement le pétrole, soumis à diverses réactions chimiques très polluantes pour l’environnement.

Pour la partie centrale, une couche de cellulose, permet de contenir les urines et les matières solides. De grandes quantités d’eau sont nécessaires à la fabrication de la cellulose. En fonction des pâtes élaborées, des modes de fabrication et des installations industrielles, les eaux rejetées dans les rivières entraînent une pollution plus ou moins importante mais bien réelle.
Le site féminin « Bio » relève que la fabrication de couches jetables utilise 3,5 fois plus d’énergie, huit fois plus de matières premières non renouvelables et 90 fois plus de matières renouvelables que les couches lavables.

Tiémélé Danielle

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