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Côte d’Ivoire-AIP/A la découverte de l’ERA-EST, l’école d’agro-transformation d’Abengourou (Feature)


  5 Août      507        Agriculture (4142),

 

Abengourou, août 2022 (AIP)- L’École régionale d’agriculture de l’Est (ERA-EST) est bâtie sur 33 hectares au nord de la ville d’Abengourou à quelques mètres de l’archevêché. L’école professionnelle d’agro-transformation est certes un établissement de formation au métier d’agronomie, mais reste « peu connue » des populations après plus d’un demi-siècle d’existence, « une anomalie » que la nouvelle direction de l’école sous la conduite de M. Koumandé Djikoti Olivier Stanislas, nommé il y a un mois, a décidé de corriger à travers « une matrice d’action en cours d’élaboration qui va servir de guide pour faire mieux connaitre l’école, ses activités et ses produits au niveau régional et national »  sous le leitmotiv « amélioration continue ».

Création de l’ERA-EST et sa mission

L’ERA-EST anciennement appelée Centre de formation rurale (CFR) a été créée en 1971. À l’origine, le centre était basé à Bingerville. Avec la création du lycée agricole de Bingerville, le centre a été déplacé à Abengourou. « Et ce n’est qu’en mai 1996 que le centre a changé de dénomination et est devenu l’école régionale d’agriculture de l’Est », a situé M. Koumandé Djikoti.

Elle fait partie d’un ensemble de 10 établissements regroupés au sein de l’Institut national de formation professionnelle agricole (INFPA). L’école professionnelle agriculture d’Abengourou forme au brevet de technicien (BT) et au brevet de technicien supérieur (BTS) agricole option agriculture et coopération. Elle forme, notamment, des gestionnaires d’exploitation agricole, des producteurs de cultures vivrières et pérennes, des horticulteurs paysagistes, des gestionnaires de produits phytosanitaires et des agents de développement agricole.

L’école a trois niveaux de formation à savoir, la formation diplômante, la formation qualifiante et la formation continue. La formation se déroule sur deux ans avec une première année de tronc commun et une deuxième année de spécialisation. Il existe cinq spécialités, à savoir l’agriculture générale, la filière halieutique, la filière élevage, la filière agro transformation et le foncier rural », a confié le directeur de l’école régional d’agriculture de l’Est.

L’ERA-EST fait aussi de la consultance. « Lorsqu’il y a des besoins de formation qui sont exprimés, l’ERA-EST se donne les moyens d’élaborer un projet de formation et de le mettre à exécution », a fait savoir M. Koumandé. Il rappelle que l’école a déjà exécuté des projets dans le cadre du programme PROFORME en cultures maraichers et vivrières et en culture pérenne avec les seigneurs d’hévéa.

Un petit effectif avec des conditions idéales pour un apprentissage

L’école a un effectif de 259 élèves dont 77 filles et 182 garçons. 243 étudiants sont inscrits en première année et 16 en année de spécialisation. On dénombre 226 étudiants issus des concours directs et 33 admis aux concours professionnels. Le personnel est au nombre de dix dont six enseignants parmi lesquels une femme.

L’école à un régime d’internat. Elle dispose d’un dortoir, d’un réfectoire, d’une infirmerie. Le personnel et les enseignants résident sur place au sein de l’école. L’établissement est alimenté par un château d’eau. « Notre château est aujourd’hui en souffrance et a besoin de travaux de réfection », a fait savoir le coordonnateur Koné Moussa qui dit craindre « une panne imminente » si rien n’est fait pour réparer la source d’alimentation en eau potable.

L’Agro-transformation une priorité

L’agro transformation « débute véritablement cette année, elle fait partie de nos objectifs et c’est notre priorité avec la transformation des fruits et légumes qui seront produits par nos étudiants », promet M. Koumandé.

À quelques mètres derrière l’école, s’étend une ferme. Des étudiants en uniforme bleu en séance de travaux pratiques, font la mise en place sur un site désherbé pour préparer le sol. Ils tracent des billons, font des piquetages en ligne entre les plants, pour la production végétale.  Un groupe d’étudiants dont Gnakourou Ben Gérard « étudiant professionnel » auparavant au service à la direction départementale de l’Agriculture de Bettié suit une séance d’explication sur l’usage des produits phytosanitaires présentée par le chef de ferme le professeur Kouadio Kouadio Rémi assistant de production végétale. Ces étudiants procèdent ensuite la mise en semis de légumes dont le haricot vert, les courgettes, le concombre et le gombo destinés à la transformation après la récolte.

Une unité de transformation avec des équipements appropriés au sein de l’école

Dans le cadre du Programme d’appui à la relance de la formation professionnelle et à l’insertion des jeunes en Côte d’Ivoire (PROFORME) initié par l’Union européenne et exécuté par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) l’ERA-EST a été équipée en salles de laboratoire. Un laboratoire de biochimie, un laboratoire de microbiologie et un laboratoire de chimie et d’un atelier de transformation qui sert aussi de salle de travaux pratiques.

L’unité de production est dotée de marmites à vapeur, un pasteurisateur pour le lait et les jus de fruit, un « Pétra » pour moudre les grains, des mélangeurs de farine et d’un appareil pour aspirer les mauvaises odeurs des produits dangereux « pour protéger celui qui manipule les produits ». Parmi les équipements, sont installés des sertisseuses pour l’emballage et la fermeture des boîtes de conserve, des torréfacteurs qui servent à griller les produits, une broyeuse et un séchoir de type industriel qui permet de faire le séchage, de légumes et de fruits en période de forte abondance en vue de les conserver.

Pour éviter le gaspillage et la pourriture des fruits et légumes sur le marché en période de forte production « on se donne les moyens pour transformer ces produits et les conserver pour qu’en période de pénurie, on puisse continuer de les obtenir », a fait savoir le professeur Zadi Alalé Luc Olivier, enseignant de biochimie à l’Université de Cocody.

Au sein de l’unité de production la mise en boîte des premiers produits finis et semi-finis, œuvres des étudiants de deuxième année en science et technologie alimentaire sont présentés. Il s’agit des fruits et légumes séchés, des gelées ou confiture d’oranges, de mangues et de Bissap transformés et conservés dans des bouteilles. « Il suffit d’y ajouter un peu d’eau tiède pour retrouver le goût du fruit et vous pouvez le conserver ensuite au frigo pour la consommation », a expliqué M. Zadi.

Les produits transformés subissent des tests microbiologies et physico-chimie ici dans nos laboratoires avant de les écouler sur le marché.  « Nous vérifions le Ph, c’est-à-dire l’acidité, la quantité de sucre, de vitamine et vérifions si l’aliment n’est pas contaminé par des germes pathogènes pour protéger le consommateur », a rassuré le professeur de biochimie à l’ERA-EST.

Une expertise à offrir

Partenaire de l’école « Agro Studie » en Israël, l’ERA-EST d’Abengourou a une expertise à offrir et est disposée à accompagner les collectivités notamment la mairie et le conseil régional de l’Indénié-Djuablin dans la formation des jeunes.  « Pour des formations qualifiantes, nous invitons les autorités de la région à engager les jeunes dans la formation à l’ERA-EST », a proposé le premier responsable de l’école d’Agriculture. M Koumandé Djikoti, tout en encourageant la jeunesse à venir s’inscrire à l’école régionale de l’agriculture d’Abengourou  « la voie royale » pour avoir les compétences et la qualification dans les différents corps de métiers de l’agriculture devenue désormais une profession comme tout.

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