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COVID-19 : LE CIRCUIT DU MALADE REVISITÉ À ALBERT ROYER POUR LA CONTINUITÉ DU SERVICE


  16 Octobre      115        Santé (15387),

 

Dakar, 16 oct – L’épidémie de Covid-19 a beaucoup affecté la fréquentation des hôpitaux où le nombre de visiteurs a beaucoup chuté à l’exemple de l’hôpital national d’enfants Albert Royer, qui a modifié le circuit du malade pour continuer à faire fonctionner la structure avec les consultations de routine et encourager les parents à respecter les rendez-vous des enfants.
Albert Royer comme tant d’autres structures de santé ont été désertées pendant quelques mois du fait de la pandémie de Covid-19, qui a entraîné ‘’inéluctablement un renoncement aux soins’’, le plus souvent ‘’dramatique en termes de santé publique’’, même si peu à peu on ‘’s’achemine vers la normale’’ avec la tendance observée ces dernières semaines.

Construit au sein du Centre hospitalier universitaire de Fann, à une centaine de mètres de l’entrée principale, l’établissement dédié à la prise en charge des enfants malades dispose de son propre portail, l’isolant des autres bâtiments.

Depuis le premier cas de Covid-19 le 2 mars, le circuit du malade a été revu avec la mise en place d’un point de lavage des mains et de dépistage à l’entrée de l’hôpital où un préposé vérifie la température de tous les visiteurs.

Le port du masque est aussi exigé aussi bien pour les enfants que pour leurs accompagnants. Quelques dizaines de mètres après avoir franchi le portail, on pénètre dans le grand hall qui permet d’accéder aux différents pavillons identifiés par ordre alphabétique. Là, le motif de la consultation décliné, ticket en mains, enfants et accompagnants patientent sur des bancs disposés dans un grand espace, en attendent leur tour de passage devant les blouses blanches.

Sept mois après l’installation de l’épidémie dans notre pays, ce n’est pas encore la grande affluence qui était toujours de mise dans cette grande salle en début de matinée, confie l’agent d’accueil en poste ce jour.

Dans l’une des salles attenantes au hall d’entrée, deux infirmiers et un médecin sont également préposés à l’accueil du malade pour détecter les cas suspects.

Une fois, la température et les autres constantes prises, renseigne le médecin, si la Covid-19 est écartée, on laisse le malade dans le circuit normal de consultation mais si c’est un cas suspect, il est orienté vers la salle d’isolement où un dispositif est mis en place pour ne pas infecter les autres malades et le personnel.

Après le prélèvement si c’est un cas confirmé, tout est mis en place pour son transfèrement dans un centre de traitement épidémiologique.

Au niveau de l’Unité de soins ambulatoires pour enfants et adolescents drépanocytaires, le même dispositif est de mise.

‘’En temps normal, c’est en moyenne 300 patients qui viennent en consultation de routine sans rendez-vous au service d’accueil et d’urgence (SAU) mais progressivement avec l’augmentation des cas de mars à juin et les mesures de confinement, la fréquentation a beaucoup baissé avec à peine une trentaine de malades en moyenne reçus quotidiennement’’, explique le point focal Covid-19 de l’hôpital, Professeur Idrissa Bâ.

Mais par contre en termes d’hospitalisation, la Covid-19 n’a pas beaucoup impacté sur le nombre habituel d’occupation des lits. Là où on était à 100%, on est passé à 90%, a souligné Dr Bâ.

Durant cette période, l’hôpital a beaucoup communiqué pour inciter les gens à continuer à faire les consultations. Le Chef de service de pédiatrie, Pr Ousmane Ndiaye a participé à beaucoup de plateaux télé, des émissions de radio et d’autres médias. Une page facebook a été créée également pour mettre à disposition des informations.

Dix jours après le premier cas adulte diagnostiqué le 2 mars, le premier cas pédiatrique a été enregistré à Touba. ‘’A partir de ce moment, les populations ont commencé plus ou moins à fuir les hôpitaux et Albert Royer n’a pas échappé à cette tendance. Il y a eu aussi des soucis du côté de la vaccination où les rendez-vous n’étaient plus respectés’’, renseigne le point focal.

Ainsi, a-t-il ajouté, la vaccination a baissé presque de moitié alors que cela n’est pas bon chez les enfants parce que cela veut dire qu’il y aura la résurgence d’autres maladies.

La télémédecine a été mise à contribution avec des consultations au téléphone surtout durant l’état d’urgence et les mesures de restriction des déplacements.

Les parents des patients qui avaient rendez-vous appelaient beaucoup pour prendre conseils et prescriptions au téléphone s’il n’y avait pas de complications.

‘’Si la Covid-19 nous empêche de travailler surtout nous les pédiatres, toutes les causes de décès chez les enfants de 0-5 ans vont augmenter parce qu’ils ne seront pas vaccinés et d’autres maladies plus graves, handicapantes vont revenir’’, a dit Pr Bâ. Il a cité la méningite, la poliomyélite, la pneumonie entre autres.

Si les enfants qui ont une maladie chronique ne sont pas suivis, c’est une catastrophe. Ainsi le traitement était souvent renouvelé en attendant que le patient puisse se déplacer au niveau de l’hôpital.

‘’La Covid-19 est là, il faut que nous changions nos habitudes, vivre avec le virus tout en se protégeant mais surtout éviter que nos hôpitaux soient des hôpitaux covid et fassent fuir les patients affectés par d’autres maladies’’, a-t-il souligné.

Son enfant dans les bras, assise devant le pavillon K, Penda Fall attend son tour. ‘’Il (l’enfant de 3 ans) souffre de problèmes respiratoires depuis quelques semaines, mais on n’osait pas venir à l’hôpital nous contentant de renouveler l’ancienne ordonnance’’, confie-t-elle.

Mais, poursuit-elle, ‘’c’était juste un répit, dès que les sirops finissaient, la toux et la respiration haletante reprenaient de plus belle’’. C’est pourquoi, ces derniers jours avec la tendance baissière observée des cas enregistrés chaque jour, moins d’une quarantaine depuis plus d’un mois, Penda a décidé d’amener son enfant en consultation.

En effet à partir de juillet avec la mise en œuvre des mesures de déconfinement, l’affluence a repris progressivement. Aujourd’hui le taux de fréquentation tourne autour de 70 à 90% du taux normal de fréquentation.

Au service de pneumologie, il n’y a quasiment pas d’absents depuis presque quatre semaines sur les rendez-vous, renseigne l’infirmière en charge de la prise des constantes, avant l’introduction des malades dans les cabinets de consultation. Devant les pavillons O et K, tous les bancs qui longent les couloirs sont occupés par les parents accompagnés de leurs enfants.

‘’Toutes nos activités sont redevenues normales mais avec la fuite des hôpitaux, il y a beaucoup de patients qui sont venus tardivement’’, confie Pr Bâ. Il a évoqué des cas de pneumonie compliqués, de méningite tuberculeuse presque éradiqués.

Avant la pandémie, il y avait un numéro standard, puis à partir de mars trois nouveaux numéros ont été mis en place en plus du numéro du point focal et un numéro pour coordonner avec le service des maladies infectieuses de Fann.

‘’Dès que le virus est apparu en décembre 2020 en Chine, une note du ministère de la Santé et de l’Action sociale est parvenue au niveau des structures de santé pour les prévenir de la possibilité de la survenue de la Covid-19’’, a rappelé le Chef de la pneumologie pédiatrique, Dr Idrissa Bâ, point focal de la Covid-19 à Albert Royer.

Il était recommandé que toutes les mesures soient prises dès lors que l’Organisation Mondiale de la Santé avait déclaré la maladie ‘’urgence sanitaire de portée mondiale’’.

Dès lors, il fallait mettre tout un dispositif en place pour continuer à prendre en charge les enfants qui avaient d’autres pathologies.

A l’hôpital national Albert Royer de Fann, un point focal Covid-19 a été nommé et un comité installé pour coordonner le circuit du malade et voir comment organiser la prise en charge d’un cas positif au sein de la structure de santé.

Le comité est chargé aussi de la formation du personnel de la directrice aux techniciens de surface sur la Covid-19, avec la définition de la maladie, l’identification des cas, la reconnaissance des symptômes et les mesures de protection.

Plus de 400 agents de l’hôpital ont été formés de manière intensive au niveau également de la prévention et des mesures d’hygiène dès que le premier cas a été notifié par le ministère de la Santé et de l’Action sociale.

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