Duékoué, 06 août 2022 (AIP) – Les communautés de Bagohouo et de Petit Guiglo, localités de Duékoué vivant dans les encablures du Parc national du Mont Péko, ont été formées, mercredi 03 août et jeudi 04 août 2022, sur l’importance de la préservation de cette aire protégée, à travers une nouvelle pratique agricole.
A l’initiative de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI), à travers le projet «BENKADI» signifiant «Travaillons ensemble dans la même direction», cette séance de formation avait pour thème ”Formation des communautés riveraines des parcs nationaux, sur l’importance de la préservation de ces espaces, sur les pratiques agricoles et sur le genre et l’inclusion”.
Selon la chargée de communication et plaidoyer à la Convention de la société civile ivoirienne sur le projet BENKADI, De Laure Nessemon Pie, il s’agit de sensibiliser les riverains du Parc national du Mont Péko, sur l’importance de sa préservation mais également sur l’adoption d’une pratique agricole durable qu’est le compost.
L’autre question est le plaidoyer qui fait appel à la justice climatique pour permettre aux populations vivant aux abords du Parc du Mont Péko d’indiquer leurs besoins aux décideurs afin qu’elles puissent continuer leurs activités sans impacter cette aire protégée, a fait savoir Mme De Pie.
L’agent technique de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER), Mamadou Tenena Soro, chargé de la formation, a présenté les dangers liés aux changements climatiques et la fabrication du compost dont le rôle est de fertiliser les sols.
Saluant la forte mobilisation des différentes couches sociales invitées dans les deux localités, Dr Souleymane Cissé, expert environnement et changement climatique, a précisé l’importance du compostage dans la lutte contre les changements climatiques qui s’inscrit dans une dynamique d’agroécologie, ensemble des systèmes d’agriculture permettant de préserver le sol, l’eau et l’air.
Le compost, constitué d’éléments biodégradables, débris végétaux (plantes, herbes vertes) et animaux (excréments, fientes, bouses) permet, ont souligné le technicien et l’expert, la restauration du couvert forestier et du sol.
«Le couvert forestier et le sol que nous avons détruits par nos activités permettent de capter et de réduire le surplus de carbone présent dans l’atmosphère. Mieux, la couverture forestière, par le phénomène de la photosynthèse, dissocie le carbone de l’oxygène pour notre respiration. Le compost va donc régénérer le sol pour le rendre plus riche et détourner ainsi le regard des planteurs sur la forêt », a mentionné Dr Cissé.
Très heureuses d’être les bénéficiaires de cette formation, les populations cibles ont salué ce projet qui va booster leurs productions agricoles.
Pour le chef du village de Bagohouo, Etienne Dessiehi Djehi, cette formation “très intéressante” sur de nouvelles méthodes culturales leur permettra d’augmenter la productivité de leurs plantations. Également, elle (la formation) leur ouvre une porte pour la résolution de ce problème séculaire lié à la délimitation du Parc.
La gente féminine des deux villages a promis qu’elle mettrait en pratique, très prochainement, cette technique agricole dans leurs champs et jardins.
Le programme BENKADI est un projet de plaidoyer pour l’amélioration des politiques publiques en matière de lutte contre les changements climatiques sur la préservation des parcs nationaux et l’érosion côtière. Il est financé par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas.
Avant Duékoué, pour parler de la gestion de la forêt classée du Mont Péko avec les riverains, la CSCI était, lundi et mardi, à Taï, où il s’est agi là aussi d’évoquer avec les populations riveraines, les questions relatives à la gestion du Parc national de Taï, la plus importante aire protégée de la Côte d’Ivoire.
