Niakara, 09 fév 2023 (AIP)- Des acheteurs de maïs dans le département de Niakara (Centre-nord, région du Hambol), au nombre desquels les aviculteurs, dénoncent, « une véritable razzia » opérée par des agioteurs, aux grands moyens, venus des pays de l’hinterland pour l’acquisition de la céréale, dans un entretien avec l’AIP.
« Les acheteurs des pays voisins, tels que le Mali et le Burkina Faso, viennent avec leurs camions-remorques à Niakara et se rendent directement dans les villages pour s’approvisionner en produits vivriers en général et particulièrement, en maïs. ils créent la surenchère », a relevé un éleveur de poulets à Niakara, Alphonse Koné (40 ans), dénonçant un danger pour la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire « si l’on n’y prend garde ».
Cet aviculteur a déploré de réelles difficultés dans l’alimentation de ses sujets dues « à l’acquisition presque impossible de maïs, aujourd’hui ».
« Ces spéculateurs étrangers fixent des prix bord champ aux paysans qui sont relativement élevés pour les autres petits acheteurs locaux. Finalement, ils s’arrogent la quasi-totalité des récoltes de riz, d’igname et surtout de maïs au détriment de nos acheteurs nationaux », a expliqué un responsable d’une coopérative agricole à Nabédjakaha (Tortiya), Z.T (49 ans).
Il a décrié un mode opératoire qui met également à mal la survie et la gestion des coopératives agricoles puisque certaines structures d’appui et d’accompagnement leur fournissent des produits phytosanitaires et des semences en espérant avoir l’exclusivité au moment de la phase de commercialisation de la récolte.
De l’avis de ces intervenants, le Gouvernement ivoirien devrait prendre des mesures à l’exemple du cacao, du café et de l’anacarde, pour éviter la sortie des produits agricoles de grande consommation ou de grande utilité comme le maïs vers les pays voisins au Nord.
Un argument que réfutent des producteurs locaux, à l’instar d’un cultivateur de riz et de maïs à Niakara, Lakoun Koné (38 ans) qui a évoqué « la loi de l’offre et de la demande », qui régit le monde des affaires.
« Je donne mes sacs de maïs au plus offrant, et surtout quand il paye cash », a, quant à lui, déclaré un maïsculteur à Takpalakaha, Sié Kambou, évoquant « des allégations viles, puériles et stériles ».