Rabat , 22/02/2019 (MAP)- Le Kenya devra consacrer 68% de ses recettes au remboursement de ses dettes qui ont atteint des niveaux alarmants suscitant les inquiétudes des milieux économiques et politiques.
Des chiffres révélés lors d’une audition publique organisée par le Comité sénatorial permanent des finances et du budget et de divers organismes au sujet de la déclaration de politique budgétaire de 2019, font ressortir que le Kenya devra dépenser 1.100 milliards de shillings (environ 11 milliards de dollars) des 1.600 milliards de shillings collectés par le gouvernement, pour payer ses dettes alors que les services seront financés par un solde de 500 milliards de shillings (environ 5 milliards de dollars).
Le Contrôleur du budget (CoB) a exprimé ses craintes à cet effet. « Notre situation de dette a atteint le plafond. Cela signifie que pour chaque centaine de shillings que le gouvernement percevra l’année prochaine, 60% iront au paiement de la dette. Ce n’est pas bon pour l’économie », a averti Musili.
La dette publique kényane a explosé en 2013. D’environ 1.800 milliards de shillings kényans à cette date, elle a bondi à 5.000 milliards aujourd’hui (soit de 15,4 milliards à 42,7 milliards d’euros). Elle pourrait encore progresser jusqu’à 7.000 milliards de shillings (60 milliards d’euros), d’ici 2022.
Malgré la croissance soutenue (entre 5 % et 6 % par an), la part de la dette dans le produit intérieur brut (PIB) a continué de croître et frôle désormais les 58 %.
En octobre dernier, le Fonds monétaire international (FMI) avait annoncé que le risque de défaut de remboursement de la dette du Kenya était passé de faible à modéré.
D’après les estimations de l’institution, la dette publique totale de ce pays d’Afrique de l’Est devrait culminer à 63,2 % du produit intérieur brut à la fin de l’exercice en cours contre 58 % une année auparavant.