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Taxi sur commande : une digitalisation entre transformation, craintes et revers (Dossier)


  29 Septembre      276        Economie (20995),

 

Abidjan, 29 sept 2022 (AIP)- Taxijet, Yango, Uber, Ivoire Taxi App… les habitants d’Abidjan, et depuis quelques mois ceux de Bouaké, sont de plus en plus embarqués dans un nouveau mode de déplacement : les taxis sur commande ou voitures de transport avec chauffeur (VTC), via des applications mobiles.  Une innovation qui transforme le secteur en facilitant la vie aux usagers, mais qui ne se passe pas sans revers. Dossier.

Contrairement aux taxis conventionnels qui sillonnent les rues en quête de clients, les VTC ne peuvent travailler que sur commande.

Yao Paul réside dans la commune de Yopougon, à Abidjan Ouest. Devenu au fil des jours un usager assidu de ces véhicules, ce jeune entrepreneur affirme avoir été accroché par la facilitation de la vie que lui procure ce nouveau mode de déplacement. “Ça rassure sur le plan sécuritaire, le service est prompt et confortable, et l’on se décarcasse moins”, affirme-t-il.

Faciliter de la vie

Comme lui, dame Diabaté Maya, qui habite Cocody, a aussi installé une application de service VTC sur son téléphone portable, parce que le conducteur la récupère à son domicile.

Seul bémol, des prix qui fluctuent en fonction de la fluidité du trafic, la tarification est plus élevée quand l’itinéraire est embouteillé. Un fait qui embarrasse Maya, surtout que les prix grimpent lorsque la demande est forte.

Un autre avantage, selon Guédé Josiane de la commune de Marcory, c’est qu’il est désormais possible de suivre son itinéraire via le téléphone portable. Même si cette dernière reconnaît tout de même qu’il ne s’agit pas là d’une sécurité à 100%. “En cas d’agression, si le conducteur prend possession de votre téléphone et désactive la commande, il s’avère impossible de suivre le trajet”, craint-elle.

A cela s’ajoute l’inconfort de la tarification de départ qui n’est pas souvent celle qui s’affiche à l’arrivée. Ou encore, ceux qui annulent leur commande alors que le véhicule est déjà en route pour les chercher. Pire, ceux qui ne répondent pas à l’appel du chauffeur lorsqu’il est au lieu d’embarquement convenu.

Il se trouve aussi des clients qui donnent du fil à retordre aux chauffeurs en inversant les lieux d’embarquement et de destination.

Qu’à cela ne tienne, à Abidjan comme à Bouaké depuis quelques mois, les taxis à la commande continuent leur percée et leur extension dans la vie des Ivoiriens. Et ce, au grand bonheur des chauffeurs et propriétaires affiliés qui y font de bonnes affaires.

Bonnes affaires…

Chauffeur de taxi affilié chez l’un des opérateurs de VTC depuis trois ans, Cissé Saguidi arpente de jour comme de nuit les rues d’Abidjan.

“J’aime leurs méthodes de travail car elles me permettent d’être respectueux avec ma clientèle”, explique M. Cissé. Il commence le travail à partir de 5H45 pour terminer à 22H45, et peut réaliser quotidiennement 40 à 50 courses.

“Avec mon gain quotidien, j’arrive à subvenir aux besoins de ma famille. Avec une recette minimum de 40.000 FCFA, je reverse 20.000 FCFA à mon employeur et les 20.000 FCFA restant me reviennent. Par contre, les jours où il n’y a pas assez d’affluence, mon patron prend 15.000 et moi 10.000 FCFA”, explique-t-il.

Les commandes, effectuées depuis le téléphone portable du client, partent d’abord à la direction de l’opérateur avant d’arriver chez le chauffeur. De sorte que toutes les informations afférentes aux clients soient enregistrées dans la base de données de la structure. Il y va de même pour les chauffeurs, ce qui garantit la sécurité des clients vis-à-vis d’éventuels chauffeurs indélicats.

Aux dires de Koffi Marius, 35 ans, un autre chauffeur qui s’est lancé dans le VTC depuis deux mois, cette activité lui permet de subvenir à ses besoins.

“Je débute la conduite dans la matinée, entre 5H et 9H, pour finir à 23H, en fonction de la journée précédente et du gain obtenu. Néanmoins, si la veille je n’ai pas obtenu une bonne recette, le lendemain je me lève tôt pour atteindre la recette de la matinée”.

“J’ai 22 à 26 clients par jour quand ça marche. Le propriétaire me demande une recette de 23.000 FCFA par jour quel que soit la recette que je fais”, explique-t-il.

Un autre chauffeur, Kouadio Yao, rapporte qu’avec cette application, il ne va pas vers les clients. “Comme le véhicule m’appartient, je travaille quand je veux mais je finis à 23H ou à minuit”, fait savoir ce conducteur qui collabore depuis un an avec les promoteurs, ajoutant qu’il a un portefeuille de 25 clients quand ça marche sinon 10 ou 15.

“Je peux avoir 35.000 à 40.000 FCFA comme recette ou 80.000 quand je commence le travail à 6H. Avec ce que j’ai comme bénéfice, je fais le plein de mon véhicule et le reste m’appartient”, s’enthousiasme-t-il.

Pourtant, l’avènement des VTC en Côte d’Ivoire ne fait pas que des heureux. A commencer par les acteurs et chauffeurs de taxis-compteurs qui voient maigrir depuis l’arrivée des VTC, les deux portefeuilles : clients et financier.

“Concurrence déloyale”

Nous sommes soumis à une « concurrence déloyale », peste le président de l’Association des taxis-compteurs de Côte d’Ivoire, Bakayoko Mamadou, approché par l’AIP.

Pour lui, les bisbilles des taximans avec les VTC concernent le type de véhicules que leurs concurrents utilisent, ce qui les favoriserait à exercer sans payer de taxe à l’Etat de Côte d’Ivoire (patente, assurance, visite technique de six mois et carte de transporteur).

Exaspérés par cette situation, les chauffeurs de taxis sont entrés en grève du 2 au 5 novembre 2022, pour réclamer “l’arrêt pur et simple” des activités des VTC dans le pays.

“Après la grève des taxis compteurs, nous avons eu des échanges avec le ministère du Transport, les responsables ainsi que les prestataires Yango. Ils ont reconnu ne disposer d’aucun document administratif pour exercer dans le secteur du transport mais qu’il existe un vide juridique qu’ils exhortent le gouvernement à résorber”, révèle-t-il.

“Nous avons perdu 45% de notre part de marché. A l’époque, nous avions les 100% du marché mais à notre grande surprise, ils ont réussi à s’imposer malgré notre présence. Aujourd’hui, il est difficile pour nos collègues conducteurs de taxis-compteurs de percevoir leurs recettes journalières”, geint le président des chauffeurs de taxi.

Autre reproche de M. Bakayoko, les usagers qui utilisent ce moyen de transport ignorent qu’ils ne disposeraient pas d’assurance en cas d’accident et qu’ils ne sont couverts par aucune protection. Or, poursuit-il, les taxis-compteurs bénéficient d’une assurance de la Mutuelle d’assurances des taxis compteurs d’Abidjan (MATCA).

Les VTC, “pas une menace pour les taxis-compteurs”

De leur côté, les opérateurs de VTC bottent en touche toutes ces griefs portés à leur encontre. “Nous ne sommes pas venus dans le secteur du transport pour menacer l’activité des taxis-compteurs, mais plutôt pour travailler avec eux. Nous sommes plutôt une application qui coopère avec des transporteurs bien organisés, qui possèdent des véhicules bien entretenus et qui respectent nos conditions de travail”, affirme un responsable de la compagnie Yango.

“Certains d’entre eux refusent de s’aligner sur ces règles sous prétexte que personne ne fixe le prix du transport à leur place”, fait-il remarquer.

Les VTC fixent le prix du transport au kilomètre. Pour les courses économiques, le kilomètre est à environ 210 FCFA et les courses “confort”, à environ 450 FCFA. Après cinq minutes d’attente, le temps additionnel est facturé la minute à 100 FCFA. L’opérateur technique bénéficie d’une commission de 10% sur chaque course.

Les partenaires avec lesquels ces innovateurs du mode de transport travaillent possèdent entre 25 et plus de 200 véhicules. Après Abidjan, Yango s’est déployée à Bouaké pour sa forte concentration démographique et du besoin important en véhicules de transport. La start-up ambitionne de s’étendre sur tout le territoire national et sous-régional en fonction de la demande.

Côté assurance, les VTC soutiennent que leurs responsables ont des assurances tous risques, qui couvrent les deux parties en cas d’accident. “Nous payons régulièrement les taxes. L’Etat ne nous a pas officiellement demandé de payer la patente. Nous avons une autorisation d’exercer jusqu’à ce que le décret sur les VTC nous règlemente”, se défend le responsable de Yango.

En attendant la régulation

En attendant, un décret pris en décembre exige aux VTC, l’utilisation de véhicules âgés de moins de cinq ans, confortables et d’une puissance de 14 chevaux. Cette disposition contraignante ne cesse de faire grincer les dents chez les promoteurs de ces entreprises. Mais loin de les dissuader, celles-ci continuent d’étendre leurs tentacules et ciblent désormais d’autres pôles urbains du pays.

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