Ouagadougou, 30 Juin 2018 (AIB)- Selon le ministre d’Etat Simon Compaoré, «Ce n’est pas parce qu’il (Naïm Touré) a posté le message que le gendarme (blessé) a été évacué mais plutôt «parce que les conditions étaient enfin réunies», lit-on vendredi sur le site lefaso.net.
«Naïm (Touré) n’a été pour rien dans l’évacuation de ce gendarme. Ça au moins, je peux vous le dire. Et si vous hésitez, cherchez à voir le chef d’Etat-major de la gendarmerie nationale » a déclaré jeudi le ministre d’Etat Simon Compaoré, dont les propos ont été rapportés vendredi par lefaso.net.
«Il y a eu combien de personnes qu’on a évacuées ? A-t-on eu besoin qu’on fasse un post avant ?», a-t-il ajouté, avant d’appeler certaines associations à « inviter les jeunes à être pondérés» sur la toile.
L’activiste blogueur burkinabè Naïm Touré a été arrêté le 14 Juin dernier suite à un poste à polémique publié sur sa page Facebook qui dénonçait la non évacuation d’un gendarme blessé pendant la neutralisation d’un groupe terroriste dans un quartier de Ouagadougou.
«Il y en a qui ne savent pas que quand quelqu’un est blessé, on n’appelle pas seulement un avion, on le met dedans et on fait décoller l’avion… Non, c’est plus compliqué que cela(…). Il y a toute une préparation » a affirmé Simon Compaoré.
De son avis, «Il y en a qui ne peuvent pas être évacués tout de suite ; sinon c’est la mort. L’avion a décollé, mais il va redescendre. Quand les médecins doivent évacuer quelqu’un, il y a des procédures… ».
Pour Simon Compaoré, les réseaux sociaux sont un outil qui peut arranger comme détruire. C’est pourquoi, il estime qu’«il faut manipuler ces instruments avec dextérité, avec beaucoup de sagesse».
«Je parie que si ce jeune homme était parti voir le chef d’Etat-major de la gendarmerie, il aurait eu des informations justes», affirme-t-il.
Des partis politiques et de organisations de la société civile ont appelés à libérer le jeune activiste.
Pour Simon Compaoré, ces derniers « ne rendent pas service à ce jeune-là (Naim Touré) » ni « à la démocratie », ni « à la liberté de presse ». Selon lui, « la liberté de la presse se nourrit de discipline, discipline pour soi-même et discipline collective ».
Par rapport au dossier dont le délibéré est attendu pour le 3 Juillet prochain, le ministre d’Etat dit s’en tenir aux décisions de justice.
Agence d’Information du Burkina
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