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Côte d’Ivoire-AIP/Ces préjugés qui plombent l’insertion professionnelle des personnes handicapées ( Feature)


  26 Octobre      26        Society (33432),

   

Abidjan, 26 oct 2021 (AIP)- Une enquête du niveau de vie des ménages en Côte d’Ivoire, menée par l’ex-Agence d’études et de promotion de l’emploi (AGEPE), a montré que sur 153 443 handicapés actifs, environ 49% étaient sans emploi, soit une proportion plus de trois fois supérieure à la moyenne nationale qui est de 13%, illustrant ainsi les difficultés des personnes handicapées à s’insérer dans le milieu professionnel, en raison parfois des préjugés socio-culturels.

Les préjugés socio-culturels fondés sur l’aspect physique

Les personnes en situation de handicap, au regard de leurs « incapacités » physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles, renvoient l’image de personnes devant être éternellement assistées et qui ne peuvent accomplir seules des tâches, les réduisant à des « menus » travaux.

Des préjugés sur l’aspect physique peuvent cantonner les personnes vivant en situation de handicap dans un type de profession. Pierre Aboigny, handicapé mobile et agent administratif au lycée moderne du Plateau, déplore que des personnes pensent à tort qu’une personne qui boite un peu, ne peut pas être professeur ni instituteur. « C’est parfois difficile à vivre « , affirme-t-il.
Les préjugés sont très souvent motivés par la méconnaissance du handicap. L’on réduit les capacités de la personne à son handicap occultant qu’elle peut développer d’autres aptitudes. Une personne malvoyante peut être par exemple standardiste en mettant en exergue sa capacité de mémorisation. Elle mémorise l’emplacement des touches du téléphone et compose sans ambages les numéros de ses interlocuteurs.

Les personnes handicapées peuvent, comme les autres, avoir un projet professionnel. Si elles sont bien accompagnées, elles sont en mesure d’acquérir de nouvelles compétences et évoluer dans leur activité professionnelle.

L’impact des préjugés dans la recherche de l’emploi

« Un enfant handicapé a le seul soutien de sa famille et souvent de sa génitrice, jusqu’à ce qu’il obtienne un diplôme et postule un concours. Mais à ce niveau, il peut être refusé du fait de son handicap », raconte M. Boigny. Selon lui, malgré les compétences intellectuelles d’une personne handicapée, des portes de l’emploi peuvent lui être fermées parce qu’elle présente une incapacité physique.

Pour la présidente de l’Union des femmes handicapées, Anne-Cécile Konan, après avoir franchi les difficultés pour apprendre à l’école et obtenu un diplôme, il faut se battre pour déconstruire l’image d’être fragile, incapable et réduit aux petits travaux.
Admise au concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure (ENS), elle n’a pas exercé le métier de professeur qu’elle souhaitait, en raison de son handicap, raconte-t-elle. « L’administration », pour ne pas citer de nom ou nommer un service, a refusé qu’elle enseigne. Anne Cécile Konan est malgré elle secrétaire de direction. « J’aime ce métier même si je ne l’ai pas choisi », a-t-elle déclaré au cours d’un atelier de formation des journalistes sur le traitement des questions liées aux personnes handicapées, initié par l’Organisation internationale Internews en septembre 2021 à Abidjan.

Ces préjugés peuvent également conduire à associer certains handicaps à certains types d’emplois et à l’inverse, certains métiers sont inaccessibles aux personnes handicapées, car considérés comme « trop dangereux » (secteur de la construction par exemple).

Anne-Marie Woi, éducatrice spécialisée au service social au lycée classique d’Abidjan, handicapée physique, a dû faire fi de sa formation en journalisme et production acquise à l’Institut de sciences et techniques de la communication (ISTC), pour suivre une autre formation, parce qu’on lui demandait « qu’est-ce que tu peux nous apporter ? » dans les quelques maisons de productions audiovisuelles où elle a postulé un emploi. « Par la force des choses je suis devenue éducatrice spécialisée en lieu et place de la communication », avance-t-elle.

L’étude menée par l’ex-AGEPE indique que 66% des handicapés actifs sont en général issus de couches sociales très modestes. Ceux ci sont majoritairement à la recherche du premier emploi ou des chômeurs de longue durée. 74% d’entre eux ont une durée de chômage comprise entre 3 et 15 ans. Les plus exposés sont ceux qui ont un handicap visuel ou auditif.

Reconstruire l’image des personnes handicapées par une prise de conscience nationale et internationale

L’inclusion du handicap est un aspect essentiel du respect des droits humains, du développement durable et de la paix et de la sécurité.

Pour permettre une intégration des personnes handicapées, gage du respect de leurs droits humains, le président de la Fédération des associations des personnes handicapées de Côte d’Ivoire (FAHCI), Raphaël Dogo, propose une prise de conscience nationale autour de la question du handicap en plus de la sensibilisation des populations sur l’image que doit refléter la personne handicapée.

Bien qu’il y ait des lois et mesures dans le cadre de l’insertion professionnelle des personnes handicapées, notamment avec le recrutement dérogatoire des personnes handicapées à la Fonction publique, des barrières à l’emploi et à l’insertion sociale subsistent toujours. Pour ce qui concerne l’Etat, le président de la FAHCI préconise la mise en œuvre effective des mesures prises par le gouvernement notamment la loi d’orientation des personnes handicapée adopté depuis 1998.
Un atelier pour améliorer l’image des personnes handicapées auprès des journalistes

A l’endroit de la population, il est important de comprendre que la personne handicapée « ne reflète pas la pitié », mais elle a des compétences, des talents qui rivalisent avec les personnes sans handicap parfois.

Fort heureusement, la prise de conscience de la nécessité d’un développement intégrant les personnes handicapées est de plus en plus grande au sein de la communauté internationale.  Ainsi, la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) encourage la pleine intégration des handicapés dans la société. Elle mentionne spécifiquement, à cet égard, le rôle du développement international.

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 indique clairement que le handicap ne peut constituer un motif ou un critère justifiant le manque d’accès aux programmes de développement ou le non-respect des droits des personnes. De plus, les objectifs de développement durable (ODD) renferment sept cibles faisant explicitement référence aux personnes handicapées et six autres dédiés aux personnes en situation de vulnérabilité dont font partie les personnes handicapées.

Des initiatives du gouvernement et des associations non étatiques

En plus de la mesure de recrutement dérogatoire des personnes handicapées dans la fonction publique qui permet l’entrée de 200 à 300 personnes par an dans l’administration publique, le Président de la République de Côte d’Ivoire s’est engagé à plusieurs niveaux pour l’insertion professionnelle des handicapés.

Il s’agit de développer et mettre en œuvre une politique nationale en faveur de la personne handicapée qui va orienter et guider l’action gouvernementale et permettre l’intégration du concept handicap à tous les niveaux de la vie sociale, mettre en place un arsenal juridique favorable à la promotion et à la protection de la personne handicapée, créer un environnement socioculturel favorable à l’élimination de toutes les formes de discrimination et d’exclusion.

Le gouvernement entend aussi oeuvrer pour la levée de tous les obstacles en vue de favoriser l’accès à l’éducation et à la formation, et à promouvoir l’insertion professionnelle des personnes handicapées.

Des organisations non gouvernementales sont diversement engagées dans la promotion des droits des personnes handicapées et tentent de monter aux populations que ces personnes peuvent constituent des mains d’œuvre qualifiées et valides.

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