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« ATLANTIQUE’’, LES AVIS DU PUBLIC TUNISIEN


  31 Octobre      65        Arts & Cultures (3095),

 

De l’envoyée spéciale de l’APS : Fatou Kiné Sène

Dakar, 30 oct (APS) – Le film « Atlantique » de la Franco-Sénégalaise

Mati Diop, en lice à la trentième édition des Journées

cinématographiques de Carthage (JCC), est globalement apprécié du

public tunisien pour l’originalité de son approche, un constat qui

n’exclut pas certains avis plutôt partagés sur ce long métrage

traitant de la problématique de la migration.

L’universitaire tunisienne Insaf Ouhiba par exemple dit avoir aimé

dans ce film le « regard nouveau et original » qu’il apporte sur la

question de l’émigration.

« C’est un film qui parle de l’émigration de manière complètement

nouvelle et originale, ce qui donne de la valeur au film »,

analyse-t-elle.

Elle observe que les départs de l’Afrique vers l’Europe sont davantage

médiatisés, au détriment « d’une forme de retour qui est la mort, mais

de manière poétique », comme traité par « Atlantique », projeté lundi

soir aux JCC.

Selon Insaf Ouhiba, « Atlantique », qui concourt au « Tanit d’or » dans la

catégorie fiction long métrage, est « très artistique et a un langage

cinématographique très présent ».

« J’ai aimé et adoré les gros plans sur la mer tentante et attirante,

renvoyant ce qu’elle a pris, l’utilisation de la musique, on avait

l’impression que c’était l’appel des sirènes », souligne

l’universitaire tunisienne.

Elle considère que la réalisatrice franco-sénégalaise « a eu beaucoup

de chance » d’avoir remporté le ‘’Grand prix’’ du 72e Festival

international de Cannes en France, en mai dernier.

« Elle a eu beaucoup de chance d’avoir eu le grand prix parce qu’il y a

dans le même temps des films africains de grande qualité, mais qui

n’ont pas été sélectionnés à Cannes », souligne Insaf Ouhiba.

« C’est tant mieux » si le Grand Prix remporté par Mati Diop « inaugure

une nouvelle façon de voir le cinéma africain qui va avoir la

légitimité qu’il aurait dû avoir depuis des années », dit-elle.

D’autres cinéphiles et spécialistes louent les « belles images »

proposées par « Atlantique », »le background de la vie de la mer, cette

sensation d’être habité par les retours des personnes qui partent ».

« Par la force de l’amour, on arrive à transcender tous ces problèmes

et à se redonner vie », souligne par exemple une réalisatrice

tunisienne.

Deux jeunes hommes tunisiens interpelés ont quant à eux apprécié

différemment ce premier long métrage fiction de la nièce de Djibril

Diop Mambety.

L’un d’entre eux assure n’avoir pas « un avis tranché » sur le film,

avant d’ajouter qu’il n’a pas été « transcendé ».

« C’est un film que j’aurais pu voir chez moi sur Netflix, je trouve

que la mer, toute la spiritualité, le fantastique ne sont pas filmés

d’une nouvelle manière, j’avais l’impression de voir un film

d’horreur », souligne ce jeune cinéphile tunisien.

Il note toutefois que « certaines scènes, comme celui du camion tout au

début du film avec les chants », lui ont donné « un minimum de

sensation, car c’est comme une transe, j’ai été touché par cela ».

Son ami franco-tunisien se dit « surpris » par ce film qu’il a vu juste

par hasard, mais l’a aimé, confesse-t-il.

Mati Diop, la réalisatrice franco-sénégalaise n’a pas fait le

déplacement aux JCC, contrairement à son producteur Oumar Sall et

trois des acteurs du film (Mame Bineta Sané, Souleymane et Amadou

Mbow), tous à Tunis pour présenter « Atlantique ».

Selon Oumar Sall, c’est la première fois que le film participe à une

compétition panafricaine.

« Nous voulons juste marquer notre reconnaissance aux JCC qui est un

festival prestigieux et nous sommes d’autant plus heureux parce que

c’est la première compétition panafricaine du film et nous sommes très

heureux que cela se passe ici », a dit le producteur sénégalais,

directeur général de « Cinékap ».

Selon lui, la présence du film aux JCC était un choix de Néjib Ayed,

le défunt directeur des JCC, « c’est pourquoi, dit-il, les JCC sans

notre ami Néjib Ayed, n’est pas facile ».

« Atlantique » rend hommage à la jeunesse africaine décédée en mer, mais

également celle vivante et qui se bat au quotidien souvent dans un

contexte difficile.

Il fait dans le même temps un clin d’œil à l’histoire et à ‘’Thiaroye

44’’, du nom de cette banlieue dakaroise où des « tirailleurs

sénégalais » ont été massacrés par l’armée française.

Le long métrage de Mati Diop a été d’ailleurs tourné à Thiaroye.

FKS/BK/ASG

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