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Afrique du Sud: Face à une opposition affaiblie, l’ANC se projette vers les législatives de 2019


  28 Novembre      68        Politique (25454),

 

.-Par Abdelghani AOUIFIA-.

Rabat, 28/11/2018 (MAP) – Enhardi par une opposition affaiblie et sans discours politique convainquant, l’African National Congress (ANC) semble se remettre des scandales ayant marqué le mandat de l’ancien président Jacob Zuma pour se projeter sous de bons auspices vers les élections législatives de 2019, une occasion de renforcer son emprise ininterrompue sur le pouvoir en Afrique du Sud depuis plus d’un quart de siècle.

L’ANC préside aux destinées d’un pays meurtri par une profonde crise. Les indices économiques et sociaux sont accablants. Le chômage affecte officiellement plus de 27,5 pc de la population active, alors que des sources indépendantes affirment que ce taux grimpe à plus de 60 pc parmi les jeunes dans les zones défavorisées où vit la majorité Noire.

L’économie est au point mort. Le pays est sous le coup d’une récession suite à deux trimestres successifs de croissance négative. Le climat politique est incertain en raison de plusieurs facteurs dont les divisions qui persistent au sein de l’ANC et le plan de réforme foncière proposé par le président Cyril Ramaphosa pour corriger les injustices faites aux Noirs sous l’ancien régime de l’apartheid.

Il s’agit d’une situation qui porte les ingrédients d’une défaite électorale cuisante. Mais, en Afrique du Sud, un tel scenario n’est pas applicable, estiment les analystes, qui soulignent qu’une défaite de l’ANC lors du scrutin de 2019 n’est pas envisageable.

En dépit de toutes ses erreurs, l’ANC trône sur cette nation arc-en-ciel pour des raisons à la fois historiques et politiques.

Le parti a essuyé de sérieux revers lors des élections communales de 2016, perdant le contrôle de grandes métropoles comme Johannesburg et Pretoria. Une déroute qui a servi d’appel à l’éveil pour cette formation historique, alors conduite par Zuma.

Les scandales politico-financiers dans lesquels ce dernier s’est embourbé ont été la cause de cette défaite unique dans l’histoire de ce pays depuis l’émancipation de 1994.

En éjectant Zuma en décembre 2017 au terme d’un processus douloureux qui a failli conduire à une scission au sein du parti, l’ANC a soutiré à l’opposition, conduite par l’Alliance Démocratique (DA), un argument de taille dans sa quête de réduire la vaste majorité dont dispose le parti de Nelson Mandela au parlement en attendant des jours meilleurs pour le chasser du pouvoir.

Au moment où le nouveau chef de l’ANC s’attelait à corriger les erreurs de son prédécesseur, la DA s’est retrouvée face à des divisions, résultats des problèmes entourant sa gestion de la ville du Cap, un des plus grands hubs touristiques au monde.

Ces divisions, conjuguées à l’incapacité de se présenter comme une alternative électorale sérieuse aux sceptiques parmi les votants traditionnels de l’ANC, ont offert une aubaine au président Ramaphosa.

Cet ancien syndicaliste et homme d’affaires qui a été associé à la rédaction de la Constitution de l’Afrique du Sud libre, s’est lancé depuis son arrivée au pouvoir en février dernier dans une vaste campagne, multipliant les initiatives visant à rassurer les investisseurs et les partenaires étrangers quant à l’avenir de son pays, qui semblait, sous Zuma, au bord d’une implosion aux conséquences incalculables.

Il a ainsi dévoilé un ambitieux plan de relance économique et un autre pour drainer 100 milliards de dollars d’investissements étrangers sur les cinq années qui viennent. Il s’est aussi engagé résolument, avec des actions tangibles, à frapper fort contre la corruption, un phénomène qui a pulvérisé tous les records en Afrique du Sud, portant une grave atteinte à l’image du pays.

Ramaphosa semble ainsi en passe de récolter les résultats de ses efforts sur le terrain avec de fortes chances de remporter un mandat clair à l’occasion des législatives de mai prochain.

Un récent sondage, réalisé par l’institut Ipsos, a montré que l’ANC est bien parti pour remporter une majorité confortable lors de ce scrutin. Le parti contrôle 62 pc des sièges dans l’actuel parlement.

Dans l’actuel climat politique, les investisseurs et les analystes s’attendent à une victoire de l’ANC sur un score de 55 à 60 pc des voix, explique l’analyste politique Judith February.

Un tel score devra aider Ramaphosa à renforcer son autorité au sein du parti face à la montée des voix populistes qui se nourrissent du climat d’incertitude dans le pays, ajoute-t-elle.

En dépit des succès remportés depuis février dernier, le chemin de Ramaphosa est toujours parsemé d’obstacles. L’éviction «humiliante» de Zuma a laissé des blessures que l’ANC trouvera du mal à panser.

Les structures dirigeantes de ce parti vieux de 106 ans comptent dans leurs rangs des hommes et femmes fidèles à l’ancien président, dont le Secrétaire général Ace Magashule. La présence de ces dirigeants devra continuer à réduire la marge de manœuvre de Ramaphosa, pour mettre en œuvre ses politique et surtout pour reconquérir la confiance perdue du public, note Mme February.

Les opérations «nettoyage» menées par Ramaphosa avec le limogeage d’un certain nombre de responsables comptés sur le camp Zuma alimentent la colère latente au sein des cercles qui ont bénéficié du système sous Zuma. (MAP)

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