Diourbel, 18 mai (APS) – Le Sénégal a une situation nutritionnelle satisfaisante bien qu’elle reste à être améliorée pour parvenir à la sécurité alimentaire à l’horizon 2035, a soutenu le docteur Grace Ezan, pharmacienne et nutritionniste au secrétariat exécutif du conseil national de sécurité alimentaire (SE-CNSA).
« On a une nutrition satisfaisante mais qui reste à améliorer, donc on voit que même lors des sections de cadre harmonisé, ce qui fait basculer le plus souvent la sécurité alimentaire, c’est l’état nutritionnel de nos populations’’, a-t-elle dit.
Mme Ezan, également chargée de l’analyse des données nutrition de la SE-CNSA s’exprimait mercredi à Diourbel, à l’occasion d’un atelier de restitution des recommandations du forum national sur la sécurité alimentaire tenu à Dakar en juin 2021.
Cette rencontre à l’initiative du secrétariat exécutif du conseil national de sécurité alimentaire (SE-CNSA) a vu la participation des services techniques régionaux et des autorités administratives.
Selon elle, cet état nutritionnel est évalué à travers la prévalence de la malnutrition chez les enfants.
« Notre alimentation est à revoir même si on peut dire qu’elle est disparate [parce qu’il] y’a des zones où on peut dire que la nutrition est acceptable », a estimé la nutritionniste.
Elle a ajouté qu’il y’a « d’autres zones qui peuvent être liées à des problèmes d’économie ou d’ignorance, à des problèmes de méconnaissance d’une meilleure utilisation des aliments’’.
Dans ces zones toujours, l’alimentation y fait défaut dans la mesure où les gens peinent à avoir de bons comportements alimentaires et ce n’est dû qu’à la méconnaissance d’utilisation des aliments, a-t-elle fait savoir.
La chargée de l’analyse des données nutrition au SE-CNSA est convaincue qu’une bonne information nutritionnelle aiderait les populations à adopter de nouvelles habitudes alimentaires.
« On peut faire des politiques pour une bonne disponibilité, un bon accès mais quand la population n’est pas bien informée, quand il y’a pas l’éducation nutritionnelle, cela peut impacter négativement sur l’alimentation et il y’a une répercussion sur notre santé », a-t-elle avancé.
Grace Ezan se dit optimiste pour l’atteinte des objectifs pour une sécurité alimentaire durable au Sénégal à l’horizon 2035.
Pour y arriver, a-t-elle ajouté, il faut mettre en application les recommandations issues du forum national sur la sécurité alimentaire, notamment l’amélioration de la sécurité sanitaire des aliments.
« On a constaté qu’à ce niveau, il y a beaucoup d’insuffisances. Beaucoup de produits sont là sur le marché, il y a aucun contrôle sur la qualité, l’innocuité de ces produits n’est pas vérifiée’’, a, pour sa part, déploré Marie Mbengue, coordonnatrice nationale des bureaux régionaux de sécurité alimentaire.
Selon elle, pour faire face à toutes ces contraintes, il faut une meilleure coordination des interventions sur le terrain. »
