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Les élections de septembre 2018, un véritable test de l’équilibre des forces entre la majorité au pouvoir et l’opposition radicale


  21 Décembre      86        Politique (25454),

 

.- Par Larbi Atmani -.

Nouakchott, 21/12/2018 -(MAP) – La Mauritanie a organisé en septembre dernier les plus importantes élections municipales, législatives et régionales de son histoire, qui ont mis à l’épreuve l’équilibre des forces entre la majorité au pouvoir et les courants radicaux de l’opposition avec une course effrénée pour les deux parties en vue d’étendre leur contrôle sur la scène politique du pays.

Bien que les résultats de ces scrutins, qui ont vu la participation de 90 partis, n’aient pas révélé de surprises significatives qui bouleverseraient l’équation politique en Mauritanie en consacrant une nette domination du parti au pouvoir, l’Union Pour la République (UPR), au Parlement, ainsi qu’au sein des conseils municipaux et régionaux, ils ont en revanche constitué un sérieux test pour toutes les forces politiques du fait que ces élections ont eu lieu moins d’un an de la Présidentielle prévue l’année prochaine.

De l’avis de nombreux observateurs, ces échéances organisées en deux tours, ont constitué un véritable test de l’équilibre des pouvoirs, surtout entre l’Union Pour la République fondée en 2009 et les partis constituant le Forum national pour la démocratie et l’unité, le plus grand groupe des forces de l’opposition radicale au premier rang desquelles se trouve le Rassemblement national pour la réforme et le développement (Tawassol) d’obédience islamique, qui a inlassablement oeuvré à consolider les résultats obtenus lors des élections municipales et parlementaires de 2013 en s’imposant ainsi comme le principal parti d’opposition dans le pays.

Outre ces deux formations, plusieurs autres partis dont l’Alliance des Forces démocratiques, l’Alliance populaire et progressiste (opposition) et l’Union des forces progressistes, en plus des partis soutenant la majorité présidentielle ont tous cherché à remporter des sièges de l’Assemblée nationale (157 sièges) et des Conseils municipaux (219 conseils).

D’aucuns font constater, à ce propos, que ces scrutins se sont déroulés dans un climat de tension qui a caractérisé la campagne électorale. Ainsi, au lieu d’assister à une compétition au niveau des programmes électoraux et des promesses électorales, la polémique a pris le dessus entre l’UPR et les partis de l’opposition radicale.

Alors que l’Union Pour la République a clairement affiché son désir d’user de tous les moyens légaux pour empêcher les partis du Forum national pour la démocratie et l’unité d’obtenir la majorité ou même d’entrer au Parlement, la coalition électorale du Forum a mis en garde contre toute tentative de « manipuler les résultats des élections ».

La controverse entre les deux parties a culminé après que le retard affiché par la Commission électorale indépendante dans la proclamation des résultats du premier tour pendant toute une semaine, poussant les dirigeants de l’opposition à manifester contre cette instance électorale et à exercer des pressions pour accélérer la publication des résultats.

Qualifiant le retard de « sans précédent et injustifiable », ces leaders ont protesté contre ce qu’ils considéraient comme « des violations enregistrées au cours du processus électoral », alors que le parti au pouvoir a estimé que la protestation de l’opposition « témoigne d’une intention délibérée de traiter négativement ce qui sortira des urnes ».

La controverse a même gagné les partisans des deux camps qui n’ont pas attendu l’annonce des résultats officiels pour célébrer, chacun à sa façon, une « victoire » qui s’est avérée par la suite « fausse », en raison de l’inexactitude des informations véhiculées par ces partisans.

Ainsi, après l’expectative, la Commission électorale a finalement publié les résultats du premier tour, qui ont permis à l’UPR de remporter 67 sièges à l’Assemblée nationale (Parlement), quatre Conseils régionaux sur 13 et 104 municipalités.

Et bien que les électeurs de neuf circonscriptions régionales et de 108 municipalités aient poussé le parti au pouvoir à un second tour, pour la première fois de l’histoire des élections municipales en Mauritanie, les résultats de ce tour ont a été un franc succès pour l’Union Pour la République puisqu’ils ont ainsi conforté sa place sur l’échiquier politique. L’UPR a en effet remporté 89 sièges au Parlement, soit la majorité absolue lui permettant de mener à bien ses projets et faire voter ses projets de loi, tandis que les partis de l’opposition n’ont pas réussi à atteindre le tiers des sièges de l’Assemblée nationale.

Force est de constater que si ces élections se caractérisaient par une augmentation sans précédent du nombre des bulletins nuls, au point que certains les considéraient comme le « premier gagnant » en raison de la complexité du processus électoral inhérente à l’organisation simultanément de cinq scrutins (scrutin législatif, municipal et régional, la liste nationale des femmes et la liste nationale mixte) et à la dispersion des votes entre un grand nombre de listes électorales, elles ont été porteuses de nombreux messages.

Le plus important message est peut-être la normalisation de la vie politique en Mauritanie, dans le contexte de la participation d’un large éventail de partis d’opposition aux élections, après que certains eurent boycotté les scrutins législatifs et municipaux de 2013.

Ces élections ont également véhiculé le message des électeurs dont le choix a imposé l’organisation d’un second tour dans de nombreuses circonscriptions, incitant de la sorte à une compétition entre l’UPR et le Rassemblement national pour la réforme et le développement qui s’est ainsi imposé comme la deuxième force politique du pays, en dépit des tentatives de réduire la représentation de l’opposition radicale au Parlement et aux conseils locaux.

Maintenant que les élections municipales, régionale et législatives sont achevées, les Mauritaniens guettent avec impatience le prochain scrutin présidentiel, en prévision d’une autre course effrénée, en particulier après que les élections de septembre 2018 ont dessiné les principales caractéristiques de la scène politique du pays.

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