Brazzaville, 1er Avril (ACI) – Les mères séropositives sont autorisées à pratiquer l’allaitement au sein, pourvu qu’elles prennent les antirétroviraux (Arv), sans rupture et aux heures précises, pour réduire le risque de transmission du Vih à l’enfant, a fait savoir, le 31 mars à Brazzaville, la collaboratrice du Programme national de lutte contre le sida (Pnls), Mme Fayole Malonga.
Grâce au programme de Prévention de la transmission du Vih de la mère à l’enfant (Ptme), commencé entre 2002 et 2005 à Pointe-Noire puis en 2006 à Brazzaville avec l’aide de la Croix rouge française, en partenariat avec l’Union européenne (Ue), les études menées ont prouvé qu’une mère positive placée sous les Arv peut allaiter, a-t-elle fait savoir au cours d’une interview réalisée par l’Agence congolaise d’information (Aci)
«Dans les 72 heures qui suivent sa naissance, le bébé doit être immédiatement mis sous traitement prophylactique pendant 12 semaines, avec trois tests successifs à 6 semaines, 9 mois et 18 mois pour confirmer son statut sérologique», a souligné la collaboratrice du Pnls.
A ce sujet, Mme Malonga a rassuré les mères positives que les risques de transmission du Vih à l’enfant sont très réduits si la femme a correctement suivi son traitement après l’annonce de son statut sérologique puis tout au long de sa grossesse. En effet, l’observance thérapeutique et le traitement prophylactique de l’enfant rendent indétectable la charge virale, a-t-elle souligné.
Selon elle, la nouvelle directive fait partie des récentes recommandations de l’Oms, approuvées et contenues dans le guide intitulé «Lignes directrices sur l’infection à Vih et alimentation du nourrisson : principes et recommandations pour l’alimentation du nourrisson dans le contexte de l’infection à Vih».
Dans ce document, entre autres, il est indiqué que dans les pays où les autorités sanitaires recommandent aux mères Vih d’allaiter, les mères dont la séropositivité est connue (et lorsque l’enfant n’est pas contaminé ou qu’on ignore son statut sérologique) doivent nourrir leur enfant exclusivement au sein pendant les six premiers mois de vie, en introduisant pendant ce délai des aliments de complément adaptés, et continuer à allaiter pendant les 12 premiers mois de vie.
De même, elles doivent bénéficier d’un traitement antirétroviral à vie ou d’une prophylaxie antirétrovirale pour réduire le risque de transmission du Vih par l’allaitement au sein, a indiqué l’Oms.
En outre, les autorités sanitaires nationales ou infranationales devraient décider si les services de santé conseilleront le plus souvent aux mères dont la séropositivité est connue d’allaiter et de prendre des Arv ou de ne pas allaiter du tout, souligne encore le guide.
A cet effet, la collaboratrice du Pnls a dit que la mère séropositive, en fonction de ses occupations, doit choisir le type d’allaitement qui lui convient. Celui-ci peut être soit naturel, soit artificiel. Cependant, si la mère venait à alterner entre les deux modes d’alimentation, d’éventuels risques de contamination pourraient surgir au cas où la muqueuse buccale du bébé comporterait des lésions, a-t-elle expliqué.
Selon une étude réalisée en 2011, le taux de prévalence national chez les femmes enceintes positives qui suivent le programme de la Ptme au Congo est de 3,6, a rappelé M. Malonga, ajoutant que «Aujourd’hui, le Vih est déclaré maladie chronique à l’instar du diabète».