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Moussem d’Assilah: des experts débattent des exigences de « l’intégration nationale » en Afrique


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Assilah, 17/10/2022 (MAP) – Des experts marocains et africains ont débattu, dimanche soir à Assilah, de la gouvernance politique et sociale et des exigences de l’intégration nationale en Afrique.

Les intervenants à un panel sur « la gouvernance politique et sociale et les exigences de l’intégration nationale », organisé dans le cadre du colloque inaugural de la session d’automne de la 43ème édition du Moussem culturel international d’Assilah, sous le thème « Les mouvements séparatistes et les organisations régionales en Afrique », ont échangé autour du rôle des institutions de gouvernance et des défis à relever afin de renforcer l’unité africaine et le processus de développement du continent, et de faire face aux mouvements séparatistes.

S’exprimant à cette occasion, le vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal et président de l’Institut panafricain de stratégie, paix-sécurité-gouvernance (IPS), Sheikh Tidiane Gadio, a souligné que les institutions de gouvernance en Afrique étaient faibles au départ et fragilisées, puisqu’elles étaient « importées » sans prendre en considération les particularités du continent, notant que les pays africains doivent adopter leur propre modèle de gouvernance qui prend en considération l’équilibre et le partage des pouvoirs et permet de lutter efficacement contre le séparatisme.

Évoquant le cas du Maroc, l’ancien ministre d’Etat des affaires étrangères du Sénégal a assuré que le Royaume a eu la chance d’être un État constitué depuis des siècles, ce qui a créé un climat de stabilité et de cohésion nationale, soulignant « l’existence d’une identité marocaine autour de la monarchie qui a contribué à la stabilité du pays et fait un excellent travail de développement et d’intégration ».

Après avoir relevé que le Maroc a accompli d’importantes réalisations sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, ce qui reflète l’importance de la stabilité de l’Etat, M. Gadio a affirmé que le Royaume constitue un exemple à suivre pour les pays africains en matière de gouvernance politique et sociale.

Pour sa part, le représentant spécial du secrétaire général et chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mahamat Saleh Annadif, a passé en revue les causes de l’injustice en Afrique, notamment la mauvaise répartition des ressources et des pouvoirs, estimant que cette injustice est derrière la prolifération des groupes terroristes et des mouvements séparatistes.

M. Annadif a souligné que les leaders africains sont appelés à adopter une vision panafricaniste, notant l’impératif de construire des nations basées sur une répartition équitable des richesses et des pouvoirs et d’associer le citoyen au processus de développement de l’Afrique.

De son côté, l’ancien secrétaire général de la Communauté des Etats Sahélo-sahariens (CEN-SAD), Mohamed Almadani Alazhari, a indiqué que le Moussem d’Assilah a toujours été un espace de rencontre et de débat autour de plusieurs questions d’intérêt régional et international, saluant le choix du thème de ce panel, qui constitue l’occasion d’échanger sur la gouvernance politique et sociale et les exigence de l’intégration nationale dans l’optique de construire une Afrique unie et indépendante.

M. Almadani Alazhari a assuré que la fragilité des Etats en Afrique a créé un terrain propice pour la prolifération des mouvements séparatistes qui méconnaissent les frontières, soulignant la nécessité de renforcer l’Etat-nation pour faire face à ce phénomène.

« Nous devons travailler sur deux axes majeurs: choisir la voie démocratique à suivre, qui doit puiser dans nos valeurs et nos mentalités, puisque la démocratie importée ne convient pas à nos pays, et renforcer l’unité africaine », a-t-il préconisé.

Quant à Mohamed Zakaria Abouddahab, professeur de relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat, il a affirmé que le séparatisme, quels que soient ses mobiles et ses motivations, est l’expression de forces d’émiettement et de déstabilisation, relevant que la problématique des groupes séparatistes est un facteur générateur de déstabilisation régionale.

Dans son intervention intitulée « Polisario, ‘RASD’: genèse et incohérence de deux entités séparatistes génétiquement modifiées », M. Abouddahab a évoqué les racines nourricières des mouvements séparatistes, notant qu’à l’heure actuelle et surtout après le retour du Maroc au sein de l’Union africaine, une nouvelle composition géopolitique régionale est à l’œuvre.

Cette nouvelle composition inclut le soutien grandissant apporté au Royaume, à la suite d’une action diplomatique tous azimuts conduite par SM le Roi Mohammed VI, concrétisée par l’ouverture de plusieurs consulats à Laâyoune et à Dakhla, y compris par les États-Unis, et l’appui international perceptible apporté au Plan d’autonomie présenté par le Maroc pour mettre fin au conflit artificiel autour du Sahara marocain.

« Dès 2007, date de présentation de ce Plan, le Conseil de sécurité a toujours qualifié les efforts ayant abouti à son élaboration de sérieux et crédibles. Nous sommes au cœur d’un nouveau paradigme, le réalisme, qui devrait aboutir à une solution politique définitive et durable à ce conflit artificiel qui dure depuis 46 ans », a fait savoir l’académicien, soulignant la nécessité d’assurer la primauté de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale sur n’importe quel autre principe.

Ce colloque aborde le phénomène des mouvements séparatistes en Afrique sous l’angle des crises sécuritaires et des politiques et stratégies adoptées par les organisations régionales pour y faire face.

Le traitement de cette question repose sur quatre axes majeurs, à savoir « Les systèmes de gouvernance politique et sociale et les exigences de l’intégration nationale en Afrique », « Les arrière-plans et les racines des mouvements séparatistes en Afrique, et les moyens permettant de leur faire face » et « Les mouvements séparatistes et les défis posés par l’extrémisme violent : les expériences d’affrontement régional et international », ainsi que « Les organisations régionales africaines et les politiques internes de réconciliation nationale ».

Cette édition, qui se tient du 16 octobre au 5 novembre sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, à l’initiative de la Fondation du Forum d’Assilah, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et la commune d’Assilah, est marquée par l’organisation de sept colloques dans le cadre de la 36ème édition de l’Université ouverte Al-Mu’tamid Ibn Abbad en plus d’activités artistiques et culturelles.

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