Porto-Novo, 29 nov. 2019 (ABP)-Le tribunal de première instance de deuxième classe de Natitingou, statuant en matière criminelle, a requis jeudi 10 ans de réclusion criminelle contre Natta Antoine Badagou reconnu coupable des coups mortels sur la personne de Laurent Nabaga.
Les faits
Dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 novembre 2013, à Manta, commune de Boukombé, Bernardin K. Nabaga a reçu nuitamment la visite de son frère Laurent Nabaga qui lui faisait comprendre qu’il venait d’être grièvement blessé au bras par l’accusé Natta Antoine Badagou, alors qu’il était à la recherche de son épouse qui l’aurait abandonné sur leur lieu de distraction. Sans désemparer, ils se sont rendus à l’hôpital pour les soins. Mais contre toute attente, Laurent Nabaga est retrouvé mort à l’aube dans l’enceinte du centre de santé. Interpellé, Natta Antoine Badagou a reconnu avoir porté un coup de coupe-coupe à un individu, dans la nuit, qui l’aurait ébloui avec une lampe torche.
Ce jeudi à la barre, l’accusé ne reconnait pas que c’est le coup qu’il a porté à la victime qui est à la base de sa mort.
Dans ses réquisitions le ministère public a fait remarquer que l’accusé a caché beaucoup de vérités au tribunal. « Si la victime n’avait pas parlé avant de succomber à ses blessures, nul n’aurait pu savoir ce qui lui était arrivé. Je suis tenté de dire l’accusé connaissait la victime », a souligné le ministère public. Se référent à l’enquête de moralité qui renseigne que l’accusé ne vole pas mais trouble l’ordre public et qu’il n’est pas atteint mentalement, le ministère public a dit ne trouver aucune circonstance atténuante. Il requiert de déclarer l’accusé coupable des coups mortels et de le condamner à dix ans de réclusion criminelle.
La défense assumé par Me Télesphore Dikpo substituant Me Charles Badou, a indiqué que son client ne voulait pas tuer mais a réagi à une lampe torche qui l’aurait ébloui. « Mon client dormait dans une maison clôturée et à cette heure tardive n’a pu se maitriser face à un danger », a entre autres défendu Me Télesphore Dikpo. Pour lui, l’infraction n’est pas constituée. D’où sa plaidoirie pour l’acquittement ou une douce application de la loi à son client.
Au délibérant, le tribunal a condamné Natta Antoine Badagou à dix ans de réclusion criminelle et aux frais.
Composition de la Cour
Président : Armand Gounon
Assesseurs : Ignace Adigbli, Marius Ogou, Alou Bari Démon et Hervé Houdégbé
Ministère public : Alphonse Ahouzounvè Amoussou
Greffier : Hilaire Siankou