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Un roman d’Olivier Rogez démasque les faux dévots et les escrocs de la foi


  9 Novembre      11        Arts & Cultures (3104),

 

Dakar, 8 nov (APS) – Le roman initiatique du journaliste Olivier Rogez intitulé « Là où naissent les prophètes » (éditions Le Passage) lève le voile sur les « faux dévots » et les « vrais escrocs de la foi » opérant le long de la bande sahélienne.

Le romancier et grand reporter à Radio France Internationale (RFI) explore la frontière qui sépare la « vérité individuelle des illusions collectives ».

« Entre les faux dévots, les fondamentalistes, les vrais escrocs et les criminels, reste-t-il encore une place dans ce monde pour la foi sincère ? », lit-on dans le roman de 340 pages paru en 2021 à New York et à Paris.

De Monrovia à Douala en passant par Yamoussoukro, Abidjan, Lagos et le lac Tchad, le livre explore le phénomène de la « mercantilisation de la foi ».

Wendell, l’un de ses personnages, est un pasteur qui passe le plus clair de son temps à prêcher dans les rues de Monrovia, la capitale du Liberia, mettant à profit le pouvoir qu’il prétend détenir de pénétrer le monde des anges.

Frances est une jeune évangélique américaine. Convaincue qu’elle est bénie de Dieu, elle arrive à persuader Wendell de la suivre pour un périple sur les routes d’Afrique de l’Ouest, dans le but d’ »évangéliser » le nord du Nigeria, fief de l’organisation djihadiste Boko Haram, qui a tué des milliers de personnes dans ce pays.

Le roman évoque aussi le parcours de Laya, une jeune Camerounaise fugueuse, qui croise le chemin d’un mystique soufi, lequel sillonne la brousse en quête d’une cité idéale.

Le livre d’Olivier Rogez s’appesantit sur la stratégie des commerçants de la foi, qui répandent « la richesse matérielle » et prétendent être aimés de Dieu.

Belle voiture, costume Armani et téléphones dernier cri

« C’était le grand paradoxe, s’il prêchait la pauvreté, il ne mangerait plus à sa faim. Et qui dans ce pays ferait confiance à un pasteur fauché ? » se demande le narrateur en parlant du pasteur Wendell.

« Ici, les pasteurs se devaient de rouler en belle voiture, de s’habiller en costume Armani et d’exhiber des téléphones dernier cri (…) Pour prouver que l’on était aimé de Dieu, il fallait être riche, la pauvreté constituait a contrario la marque des réprouvés. »

Sous nos cieux, affirme Wendell, « l’évêque dépasse en importance le député ou même le ministre ». « Parfois, il égale un président. »

Le narrateur se demande s’il y avait une « place pour Dieu » dans l’emploi du temps bien rempli de cet « homme d’affaires », qui passait ses journées à faire tourner son entreprise en investissant dans de nouvelles activités lucratives, dont la location d’appartements, le transport de marchandises et la protection rapprochée de personnalités.

Le roman s’attarde sur les élites religieuses musulmanes et l’influence épistémologique extérieure. Il met en relief des prêcheurs d’un « rigorisme absolu », « fort éloigné des habitudes [religieuses] locales ».

En analysant le contexte sécuritaire du Sahel confronté à l’émergence de mouvements djihadistes, le livre s’inquiète notamment de l’avenir des communautés africaines qui « s’éloignaient les unes des autres ».

Olivier Rogez est aussi l’auteur des romans « Les Hommes incertains » (2019) et « L’ivresse du serpent Dida » (2017), qui a été récompensé du Grand Prix du premier roman de la Société des gens de lettres en 2017.

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