Libreville, 18 avril (AGP) – Le Premier ministre gabonais, Julien Nkoghé Békalé, a reçu en audience, ce jeudi 18 avril, les responsables du groupe marocain CIMAF (Ciment d’Afrique) spécialisé dans la production et la vente du ciment, conduits par son vice-président, Malik Sefrioui, qui sont allés annoncer au Chef du gouvernement, leur intention de procéder dans un proche avenir à l’augmentation de leur production grâce à la mise en service d’une nouvelle usine, dans l’objectif de combler le déficit enregistré sur le plan national et chercher à réduire les importations de ciment qui participent au déséquilibre de la balance commerciale du Gabon.
Face à la forte demande exprimée ces dernières années en matière de ciment, notamment dans le secteur de la construction du bâtiment, le cimentier marocain, CIMAF, implanté au Gabon depuis juin 2016, avait annoncé il y a quelques mois prendre de nouvelles mesures pour remédier à la pénurie constatée sur le marché.
C’est dans cette optique que Malik Sefrioui qu’accompagnaient le directeur général régional, Salim Kaddouri et le directeur général adjoint pays, Alain Ayouné Origuinowet, ont rencontré Julien Nkoghé Békalé pour faire part à ce dernier de la mise en pratique imminente de leur ambition de valoriser la production nationale qui reste toujours déficitaire au regard de la demande. Il a donc été question du démarrage de l’usine de traitement de clinker de Ntoum.
Ce projet ambitieux, ont-ils indiqué, nécessitera un investissement de l’ordre de 100 millions d’euros (65 milliards 600 millions de F CFA). Il permettra l’augmentation de la production de ciment au Gabon et devra générer plus de cinq cents emplois directs. Le déficit commercial dans ce domaine sera réduit grâce à la fin des importations de ciment à partir des pays voisins.
Toujours d’après les responsables de la CIMAF, les phases relatives aux permis de recherche et d’exploitation étant achevées, la pose de la première pierre devra se faire logiquement dans les tous prochains mois. Et le démarrage de la production se fera dans un délai de vingt-quatre mois.
Ce Groupe compte également augmenter la production de l’usine CIMAF d’Owendo. Les travaux y relatifs sont actuellement en cours grâce notamment à l’expertise d’une entreprise espagnole. Il est ainsi projeté la construction d’un broyeur de 250 000 tonnes qui devra porter la capacité de la CIMAF à 850 000 tonnes, pendant que celle de CIMGABON est exprimée à 200 000 tonnes. La production nationale tournera donc autour de 1 000 000 de tonnes à partir d’octobre- novembre 2019. Ce qui devrait permettre de satisfaire totalement le marché national situé aux alentours de 600 000 à 650 000 tonnes.
Avec une demande nationale estimée à 650 000 tonnes par an, le Gabon peine toujours à la satisfaire. Conséquence, le pays devait importer du ciment. Ce qui entrainait des trafics en tous genres, au point d’amener le gouvernement à suspendre, il y a deux ans, les importations du ciment sur l’ensemble du territoire national. Depuis lors, le marché ne parvenait plus à s’équilibrer.
La construction d’une nouvelle usine, comme annoncée par les hôtes du Premier ministre, devra donc permettre de remédier à ce déséquilibre, fort préjudiciable au secteur du bâtiment au Gabon et, éventuellement, permettre d’engranger des devises grâce à l’exportation du surplus.
Stéphane Nguéma