Kinshasa, 06 octobre 2020 (ACP).- La deuxième session de la consultation ministérielle bilatérale sur la paix et la sécurité entre la RDC et le Burundi, tenue du 4 au 5 octobre à Bujumbura au Burundi, s’est prononcée pour la mise sur pieds d’un plan opérationnel conjoint de neutralisation des forces négatives et autres groupes armés qui cherchent à déstabiliser ces deux pays en organisant notamment des patrouilles coordonnées de part et d’autres de la frontière commune.
Les deux parties ont aussi recommandé l’échange des informations et des renseignements entre les forces de défense et les services de sécurité transfrontalières ainsi que l’implication de la Marine de deux pays dans le contrôle du Lac Tanganyika par des patrouilles coordonnées pour empêcher toute activité des forces négatives et des groupes armés le long de ce lac Tanganyika.
Mutualisation des efforts dans la lutte contre les forces négatives
Dans son intervention, la ministre d’Etat, ministre congolaise des Affaires étrangères , Marie Tumba Nzeza a préconisé la mutualisation des efforts de deux pays et la coordination des actions en vue de neutraliser les forces négatives en vue de consolider la paix et la sécurité le long de la frontière commune ainsi que dans la région.
« Je tiens à vous rassurer que la RDC qui est victime de l’activisme des groupes armées tant nationaux qu’étranger dans sa partie orientale ne saurait servir de base arrière ni de sanctuaire de ces forces négatives, notamment celle d’origine burundaise », a-t-elle indiqué.
Pour atteindre ce but, la chef de la diplomatie congolaise avait proposé la réactivation et le renforcement des mécanismes et les engagements existant, à la fois au niveau bilatéral que multilatéral pour une meilleurs coopération bénéfique au développement de la RDC et du Burundi ainsi que de la sous- région.
« C’est la raison et l’objectif du mini -sommet initié par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo », a souligné la ministre, avant d’ajouter que ce mini-sommet est une opportunité offerte aux Chefs de l’Etat de la RDC, de l’Ouganda, du Rwanda, de l’Angola et du Burundi pour évaluer sans complaisance la situation générale en lien avec la stabilité de la région des Grands Lacs; d’examiner la situation sécuritaire à l’Est de la RDC et de renforcer la coopération pour l’éradication des forces négatives opérant dans l’Est de la RDC; d’explorer les opportunités et de déterminer les modalités d’approfondissement des échanges transfrontalières et de l’intégration régionale.
« Je ne doute pas que ces préoccupations soient aussi celles de la République sœur de Burundi, à qui je renouvelle l’invitation de nous rejoindre dans ce forum », a-t-elle conclut.
Excellentes relations d’amitié et de coopération
De son côté, le ministre burundais des Affaires étrangères et de la coopération au développement, Albert Shingiro a rappelé à ses hôtes qu’au lendemain de l’indépendance du Burundi, l’ambassade de la RDC fut pendant longtemps la seule ambassade africaine installée au Bujumbura. Depuis lors, a-t-il soutenu, les deux pays entretiennent d’excellentes relations d’amitié et de coopération.
Le chef de la diplomatie burundaise qui a aussi plaidé pour la reprise des travaux de la Grande commission mixte de coopération entre La RDC et son pays, a estimé que la reprise de ces travaux constituera l’occasion pour les deux pays se pencher sur les dossiers prioritaires identifiés par les deux parties en octobre 2017 et en mars 2020.
Parmi ces dossiers, l’homme d’Etat burundais, a cité notamment la gestion des questions sécuritaires à la frontière commune entre la Burundi et la RDC, la neutralisation et l’éradication des forces négatives qui pullulent dans la partie Est de la RDC, la promotion des échanges commerciaux entre les deux Etats, la gestion de la pandémie de la covid-19, ainsi que d’autres questions d’intérêts communs.