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A Tambacounda, des producteurs de banane trouvent le bon filon


  23 Décembre      151        Agriculture (4142),

 

Gouloumbou (Tambacounda), 22 déc (APS) – La culture de la banane suscite de nombreuses vocations dans la région de Tambacounda (est), une zone présentant des conditions climatiques favorables au développement de cette spécialité.

Par Baboucar Thiam (APS)

La filière locale de la banane, longtemps tournée vers l’autoconsommation, s’impose de plus en plus dans certains circuits commerciaux, au grand bonheur de particuliers et d’associations d’hommes et de femmes, quelquefois figures pionnières de la banane locale.

A Gouloumbou, village traversé par le fleuve Gambie, l’essor de la banane profite d’une situation géographique particulière qui fait de cette localité une sorte de frontière naturelle entre les régions de Tambacounda et de Kolda (sud).

Un trait d’union aussi. Comme le suggère le pont qui surplombe le village pour relier l’est et le sud du pays. Sur le corridor Dakar-Conakry.

D’un côté, il y a la Casamance naturelle, qui fonde l’espoir qu’il reste au Sénégal quelques zones forestières. De l’autre, le constat du désastre de la déforestation dans la région de Tambacounda.

Gouloumbou, comme un don du fleuve Gambie, réunit ces deux mondes par une disponibilité de l’eau, indispensable pour toutes les pratiques agricoles dont la culture de la banane.

En descendant du pont, le visiteur empruntant une piste de production aménagée sur plus de 5 kilomètres, est vite attiré par les plantations de banane qui défilent sous ses yeux. Des milliers de plantes de banane bien vertes dont les régimes en maturation s’étendent à perte de vue.

Les pieds de ces plantes sont souvent recouverts d’herbes séchées imbibées, ce qui aide à conserver l’humidité du sol et laisse dégager une odeur de terre mouillée qui rappelle l’hivernage.

La région assure ‘’80% de la production nationale »

L’arrosage dans cette plantation se fait grâce à un système moderne appelé « irrigation par aspersion’’. Autrement dit l’eau est apportée aux pieds des plantes sous forme de pluie artificielle. Le tout, grâce à un dispositif comprenant des asperseurs rotatifs et des canons d’arrosage.

La région de Tambacounda bénéficient de conditions climatiques qui font qu’elle « est bien arrosée par plusieurs cours d’eau comme le fleuve Gambie qui traverse le Gouloumbou », un apport qui s’ajoute à une relative bonne pluviométrie, note le secrétaire du collectif régional des producteurs de banane de la région de Tambacounda (COPROBAT), Adama Ndao.

Aussi la région assure-t-elle “80% de la production nationale de banane », évaluée chaque année à ”40.000 tonnes », a-t-il ajouté dans un entretien avec l’APS.

Le reste de la production annuelle nationale vient des régions de Kolda et Sédhiou et un peu du département de Podor, selon le secrétaire du collectif régional des producteurs de banane de la région de Tambacounda.

‘’Au niveau régional, nous avons une superficie exploitée de 2550 ha, répartis entre plusieurs unions zonales, dont Kouar, COPROBAT, Gouloumbou, Nguen, Yeli Taré, Sall », a précisé Adama Ndao.

“La filière banane se porte à merveille dans la zone”, grâce notamment à l’appui de l’Etat et de ses partenaires, se félicite le secrétaire du COPROBAT.

Pour preuve, Adama Ndao rappelle qu’en 20 ans, la production annuelle est passée de 15.000 à 40.000 tonnes. “Une dynamique évolutive » rendue possible par les « efforts consentis par le gouvernement, les partenaires et les producteurs’’, dit-il.

Besoin de renouveler le matériel végétal et le système d’irrigation

Adama Ndao assure que les variétés disponibles dans cette zone “n’ont rien à envier aux autres pays producteurs ». Il cite ”la Robusta », “la grande naine” le “ti-nain” et le Plantin.

Il reste que la filière est confrontée à quelques difficultés relatives par exemple au “renouvellement du matériel végétal » et au système d’irrigation qui doit être amélioré, sans compter qu’il y a besoin d’un plan de fertilisation et de formation « sur les bonnes pratiques », a-t-il souligné.

“Si on arrive à régler ces problèmes et mettre en place des stations de conditionnement, nous parviendrons à inverser la tendance, c’est-à-dire à combler le gap et  à penser à l’exportation”, affirme Adama Ndao.

Dans les années 2000, le secteur de la banane “n’était pas aussi développé au Sénégal, à cause des variétés utilisées (ti-nain) qui étaient destinées à l’autoconsommation”, note l’ingénieur agronome Babacar Dione, chef de mission du projet “Tiers Sud-Bey Daare”.

« Par rapport à la demande nationale qui croit de plus en plus, les producteurs se sont adaptés à cette donne, avec l’introduction de nouvelles variétés pour mieux s’orienter vers la commercialisation », explique l’ingénieur agronome, rencontré au beau milieu de la plantation.

Arriver à exporter 5000 tonnes de banane ‘’d’ici 2023 »

‘’Les variétés utilisées actuellement, ce sont les même que celles de la Côte-d’Ivoire », à savoir ‘’la grande naine, robusta, Williams, qui ont un rendement pouvant aller jusqu’à 50T/ha », détaille le technicien, habillé d’un pantalon jean assorti sur un t-shirt blanc floqué de l’effigie du projet “Tiers Sud-Bey Daare”, qui intervient dans les régions de Kolda, Tambacounda et Kédougou.

Ce projet, dont la mise en œuvre est confiée à la SODAGRI, la société de développement agricole et industriel, a pour finalité le développement économique durable des terroirs ruraux du Tiers-Sud du Sénégal et l’amélioration des conditions de vie, de la sécurité alimentaire et de la nutrition des populations rurales de ces zones.

A en croire ce chef de mission du projet “Tiers Sud-Bey Daare”, avec les politiques mises en place par l’Etat du Sénégal, en vue d’arriver à exporter 5000 tonnes de banane d’ici fin 2023, “la filière s’est complétement transformée”.

Adama Ndao a salué « le dynamisme » de la filière dans la zone, en soulignant toutefois la nécessité d’organiser des sessions de formation sur les techniques de fertilisation et l’entretien de la culture de la banane, en vue de renouveler le matériel végétal et d’améliorer la production.

Dans cette perspective, il a annoncé que le projet ‘’Tiers Sud Bey Daare » a distribué aux groupements membres du collectif régional des producteurs de banane de la région de Tambacounda (COPROBAT), un lot de “50000 pieds de vitroplants” – plantes obtenues en laboratoire, par culture ‘’in vitro’’  de tissus isolés.

Les vitroplants sont réputés avoir un développement plus rapide, donc une meilleure productivité agronomique que des plants obtenus par des méthodes classiques.

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