Nations Unies (New York), 07/02/2023 (MAP)- L’espoir de trouver du travail est désormais le “principal facteur” qui pousse des hommes et des femmes à rejoindre des groupes extrémistes violents en nette croissance en Afrique subsaharienne, selon un nouveau rapport des Nations Unies publié mardi.
Réalisé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le rapport, intitulé “sur les chemins de l’extrémisme en Afrique: les voies du recrutement et du désengagement”, souligne l’importance des facteurs économiques en tant que moteurs du recrutement.
L’étude s’appuie, selon l’ONU, sur des entrevues réalisées auprès de 2.200 personnes dans huit pays, à savoir le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, le Mali, le Niger, le Nigéria, la Somalie et le Soudan.
Un quart des recrues volontaires interrogées ont mentionné le manque d’opportunités d’emploi comme principale raison de leur adhésion aux groupes extrémistes violents, soit une augmentation de 92% par rapport aux conclusions d’une étude sans précédent du PNUD de 2017.
Cité dans le rapport, l’administrateur du PNUD, Achim Steiner a souligné que l’Afrique subsaharienne est devenue le “nouvel épicentre mondial” de l’extrémisme violent enregistrant 48% des décès dus au terrorisme dans le monde en 2021.
“Cette poussée de l’extrémisme violent a non seulement un impact négatif sur la vie, la sécurité et la paix, mais aussi risque d’annihiler les gains en matière de développement durement acquis pour les générations à venir”, a précisé M. Steiner.
Plus de 1.000 personnes sur les 2.200 interrogées sont d’anciens membres de groupes extrémistes violents, à la fois des recrues volontaires et forcées, selon l’agence onusienne.
“Il est très important d’investir dans des mesures incitatives, qui favorisent le désengagement”, a affirmé pour sa part la Conseillère régionale du PNUD pour la prévention de l’extrémisme violent en Afrique, Nirina Kiplagat, relevant que l’étude “montre que ceux ou celles, qui décident de se désengager de l’extrémisme violent sont moins susceptibles d’y retourner et de recruter d’autres volontaires”.
Pour contrer et prévenir l’extrémisme violent, le rapport recommande un investissement plus important dans les services sociaux de base, y compris la protection de l’enfance, l’éducation, les moyens de subsistance de qualité, ainsi qu’un investissement dans le renforcement des capacités des jeunes hommes et femmes.
Il appelle également à intensifier les possibles voies de sortie des recrues et à investir dans les services de réadaptation et de réintégration à base communautaire.
“Les communautés locales jouent un rôle central dans le soutien des voies durables de sortie de l’extrémisme violent, parallèlement aux programmes d’amnistie mis en place par les gouvernements nationaux”, a également fait valoir Mme Kiplagat.