Lomé, 8 avr. (ATOP) – La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) organise, le lundi 8 avril à Lomé, un atelier national d’adoption de son plan stratégique 2019-2023 assorti d’un plan d’actions quinquennal de développement de cette institution.
Ce plan stratégique de développement et de modernisation dont la HAAC entend se doter, avec l’appui du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) sera désormais le cadre de référence de ses actions. Ce référentiel permettra à cette institution, non seulement de déterminer les meilleures stratégies de concrétisation de sa mission de régulation à moyen et long terme, mais aussi, d’optimiser sa performance et ainsi consolider son ancrage institutionnel. En clair, ce plan stratégique a pour intérêt le renforcement des capacités de l’institution et sa modernisation pour un environnement médiatique ouvert et propice à la liberté de presse.
Selon le rapport à mi-parcours de ce plan stratégique présenté par les consultants à la HAAC pour adoption le 18 janvier dernier, cinq constats majeurs se dégagent à savoir : une notoriété institutionnelle très faiblement perçue qui fragilise l’institution ; une régulation limitée à Lomé et ses environs ; la publicité, la communication et les vidéoclubs sont hors de contrôle ; le paysage médiatique est bipolarisé et aligné et la liberté de presse est pleine mais sans souci de responsabilité. Fort de ce diagnostic, ces consultants ont dégagé cinq axes de stratégie. Le premier axe consiste à consolider le développement institutionnel par une restructuration de la HAAC qui prend en compte la réorganisation des cadres administratif et financier. Le deuxième axe vise à consolider la régulation par la couverture du territoire national par la décentralisation des services de la HAAC déclinées en antennes régionales pour améliorer sa capacité réelle d’action. Le troisième axe a pour objet de consolider les cadres d’exercices et les capacités des professionnels et gestionnaires des medias, la communication et la publicité. Le quatrième axe vise à améliorer le cadre institutionnel avec les acteurs du secteur des médias et de la communication.
Enfin le cinquième axe a pour objet d’améliorer l’image de marque et renforcer la notoriété institutionnelle de la HAAC. Ce sont ces cinq axes déclinés en plan d’actions qui seront soumis à l’appréciation des participants pour validation en même temps que le budget nécessaire à leur mise en œuvre.
Les travaux seront marqués par un exposé du « Plan stratégique de modernisation de la HAAC : des axes stratégiques au plan d’actions : vison, mission, valeurs, orientations, actions, enjeux et défis ». Il est prévu également une présentation des grandes orientations du plan d’actions suivi des échanges et débats pour contributions et consolidation de ce plan. Il y aura aussi des échanges et partages d’expériences avec les instances de la régulation de la sous-région en l’occurrence avec la HAAC du Bénin et le CSC du Burkina Faso.
Ouvrant les travaux, le président de la HAAC, Telou Pitalounani a fait savoir que son institution est face à un pari qui nécessite la conjonction des efforts des uns et des autres, plus particulièrement aujourd’hui où le pays s’est engagé dans une série de reformes à travers le Plan national de développement (PND) dans lequel la communication occupe une place de choix. Selon lui, pour réussir ce pari, son institution aura besoin de l’accompagnement ferme et soutenu du gouvernement et des partenaires techniques et financiers. Il a exprimé l’engagement des membres de la HAAC à s’investir pleinement dans le processus de mise en œuvre des reformes aux côtés du gouvernement, notamment en terme de mobilisation des médias pour la vulgarisation du PND. M. Telou s’est dit convaincu que les décisions qui sortiront de ces travaux ouvriront de nouveaux horizons non seulement pour son institution de régulation mais aussi et surtout pour l’avenir de la presse togolaise que la HAAC veut plus performante et plus responsable.
Pour le représentant-résident du PNUD au Togo, Aliou Mamadou Dia une institution sans vision et sans plan stratégique est comparable à un navigateur sans boussole. Pour lui, ce plan stratégique orientera à l’image d’une boussole les interventions à la fois stratégiques et opérationnelles de la HAAC pour une plus grande efficacité dans son rôle de régulation du paysage médiatique. M. Dia a souligné la pertinence des actions identifiées dans le plan stratégique, rappelant que celles-ci pour avoir les impacts recherchés nécessiteront l’engagement des institutions publiques, du secteur privé, des organes de presse, de la société civile ainsi que des partenaires technique et financiers. Il a réitéré l’engagement « constant » du PNUD de concert avec l’ensemble des agences du Systèmes des nations unies (SNU) au Togo à accompagner l’institution de régulation dans la mise en œuvre de son plan stratégique pour un paysage médiatique togolais transformé favorisant le développement durable et la consolidation de la cohésion sociale.
Le président du comité de pilotage, Badjibassa Babaka a rappelé le processus d’élaboration de ce plan stratégique. Il a exprimé sa gratitude à tous ceux qui ont contribué à son élaboration et aux délégations des instances de régulations du Benin et du Burkina Faso venues partager leurs expériences avec la HAAC.
