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Les Algériens interloqués par un spectaculaire remue-ménage dans l’armée


  28 Septembre      58        Militaire (516), Politique (25386),

 

.- Par HAMID AQERROUT -.

Alger, 28/09/2018 -(MAP)- Les Algériens demeurent interloqués devant le remue-ménage sans précédent qui s’opère, en catimini, au sein de la haute hiérarchie de l’armée et y voient les signes d’une redistribution de cartes dans la perspective de la prochaine Présidentielle d’avril 2019.

A y voir de près, c’est tout le commandement de l’armée algérienne qui est touché. Limoger simultanément, presque tous les chefs de région, les commandants des armées de terre et de l’air, les patrons de la police et de la gendarmerie ainsi que plusieurs directeurs centraux du ministère de la Défense en dit long sur les véritables intentions de ses initiateurs.

Nombreux sont ceux, en effet, qui se demandent : pourquoi le régime a décidé de passer à l’offensive d’une façon aussi coléreuse, au point de susciter de nombreuses conjectures sans que les citoyens aient été informés des véritables raisons de ces mises à la retraite?.

Une chose est pourtant sure, la classe politique algérienne, toutes tendances confondues, et les citoyens lambda ne comprennent rien à cette «purge» qu’ils n’ont pas vu venir d’ailleurs, d’autant plus qu’en dépit de l’ampleur de ce mouvement, les tenants du pouvoir n’ont pas fourni d’explication susceptible d’éclairer l’opinion sur ses tenants et aboutissants. Néanmoins, ils font tous le lien entre ces bouleversements et le prochain rendez-vous électoral qui, faut-il le reconnaître, n’a pas encore livré tous ses secrets, d’autant plus que le régime en place fait encore perdurer le suspense sur le cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika.

Pour calmer les ardeurs et dissiper la rumeur qui se propage telle une traînée de poudre, le pouvoir a finalement tenté de rassurer en invoquant, à tort d’ailleurs, une soi-disant «tradition ancrée d’alternance» aux postes de responsabilité sur la base du «rajeunissement». Une explication officielle «difficilement soutenable» pour de nombreux observateurs qui s’interrogent sur les raisons de lancement de la machine judiciaire à l’encontre d’officiers supérieurs limogés dans le cadre d’une procédure présentée comme routinière, en estimant que les purges sont aussi importantes pour les réduire seulement à un simple jeu «d’alternance» ou «de rajeunissement».

Force est de souligner que si ces mêmes analystes avaient justifié, il y a quelques mois, le limogeage du directeur général de la Sûreté nationale, suivi immédiatement par celui du commandant de la Gendarmerie nationale, par une «guerre de clans» au sommet de l’Etat dans le sillage de la prochaine Présidentielle, ils reviennent à la charge aujourd’hui pour interpréter le vaste mouvement qui a touché l’armée algérienne comme une sérieuse mise en garde du président de la République.

Pour eux, à travers ces «chambardements», Bouteflika a surtout voulu signifier ainsi que les rênes de l’armée sont entre ses mains et que si changement il doit y avoir, rien ne l’empêcherait d’écarter les «puissants généraux» comme il l’avait fait, du reste, avec l’ancien patron des Services de renseignement (ex-DRS), le général de corps d’armée Mohamed Mediene, dit Toufik.

Une thèse qui se confirme de plus en plus au regard des informations insistantes faisant état de perquisition des domiciles des généraux-majors récemment limogés et de l’interdiction qui leur serait faite de quitter le territoire national. Selon des médias algériens, cinq généraux-majors font l’objet d’une instruction de ne pas quitter le territoire national sur ordre d’un juge militaire qui les soupçonne d’enrichissement illicite, ce qui ressemble bien à une opération «mains propres».

Mais ces généraux-majors sont-ils accusés dans des affaires de corruption ? Y a-t-il un lien direct entre l’affaire «El Bouchi», principal accusé dans l’affaire des 701 kg de cocaïne saisie à Oran et ces limogeages ? Pourquoi le ministère de la Défense ne fournit-il aucune explication sur ces affaires ? S’agit-il d’une sérieuse campagne de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite ? Sont autant de questions qui taraudent l’esprit des Algériens et de tous les observateurs. Des questions qui demeureront sans réponse pour longtemps d’ailleurs, connaissant parfaitement la nature du système.

Certains observateurs estiment, cependant, qu’il serait hâtif de conclure que ce sont là les généraux qui ne verraient pas d’un bon œil un cinquième mandat pour Bouteflika. Pour eux, rien ne permet de faire le parallèle entre ce qui se passe ces jours-ci et le précédent de 2004 lorsque l’ex chef d’état-major, Mohamed Lamari, a été apparemment poussé à la démission, au lendemain d’une élection présidentielle.

En 2015, c’est le chef du DRS, Mohamed Mediene, dit Toufik, qui a été limogé avec plusieurs officiers supérieurs. Une profonde purge que d’aucuns attribuent au fait que le général déchu était un opposant farouche au quatrième mandat.

Il va sans dire que cette série de limogeages dans le staff de la grande muette, le poids des officiers touchés et les développements attendus sont autant de signes qui ne trompent pas et qui confirment que les lignes sont en train de bouger. Difficile donc de ne pas voir dans ce remue-ménage une «guerre des clans», des «règlements de comptes» et une «purge» à quelques mois seulement du plus important rendez-vous électoral dans la vie d’un peuple.

Difficile aussi de ne pas voir dans toute cette «agitation» et ces «manœuvres» un ardent désir des tenants du pouvoir de masquer l’état de léthargie dans lequel se trouve le pays mais aussi prévenir contre toute tentative d’insubordination.

HR.

KA

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