Kinshasa, 10 février 2019 (ACP).- L’hôpital HJ a organisé samedi à Kinshasa une conférence sur les cancers ayant pour thème principal « Ensemble luttons contre le cancer », dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le cancer célébrée le 04 février de chaque année.
Cette conférence a été animée par deux spécialistes, le Dr Sanjay Dessai, chirurgien oncologue en Inde et en RDC, qui a exposé sur « Le diagnostic précoce du cancer », et le Dr Willy Kabongo, chirurgien cancérologue et médecin Directeur de l’hôpital HJ qui, à son tour, est intervenu sur « L’amputation périnéale assistée par la cœlioscopie pour tumeur anorectale chez un patient de 65 ans ».
Le Dr Sanjay Dessai a, dans son exposé, souligné que le cancer est une maladie qui touche toutes les populations mondiales dont celle de la RDC où plusieurs cas récents sont de différents types. C’est la raison pour laquelle il est important d’informer suffisamment la population afin de s’en prévenir ou de s’orienter vers des structures médicales spécialisées pour une prise en charge adéquate, car le cancer est guérissable lorsqu’il est diagnostiqué tôt ou même au stade avancé.
Il devient mortel quand la prise en charge est médiocre, ou intervient tardivement. Il est également important d’informer les membres du personnel médical pour approfondir le diagnostic, pour savoir quels types d’examens à recommander et vers quelle structure médicale orienter ou transférer (si possible) le patient pour la prise en charge.
Selon ce médecin, il existe plusieurs signes d’avertissement de malignité. Il a cité l’ulcère non cicatrisant, une bosse, la toux sèche, l’enrouement de la voix, la perte de poids, le changement de couleur d’un grain de beauté, le changement dans la routine quotidienne ou un saignement anormal.
Il a fait savoir qu’à ce stade, il est important de faire la biopsie, l’histopathologie et l’immunochistomie en vue de planifier les futurs traitements, de classifier les tumeurs, puis de suivre l’opération pour le diagnostic, le traitement curatif et palliatif et le sauvetage.
Le Dr Sanjay Dessai a martelé que la chirurgie relève de la plus grande importance car elle a pour rôle de planifier l’incision, par exemple dans le cas de la tête et du cou.
Il existe plusieurs types de cancers du groupe uro-génital (touchant les reins, la vessie, le pénis, les testicules, la dissection des ganglions rétro péritonéaux), du tube digestif (du colon, des intestins), les cancers gynécologiques (du sein, du col et du corps utérin), etc.
C’est possible d’être guéri du cancer en République Démocratique du Congo
Le Dr Willy Kabongo Dimuka, chirurgien cancérologue, a fait savoir lors de son intervention sur « L’amputation abdomino-périnéale assistée par la cœlioscopie chez un patient de 65 ans » que c’est possible de guérir le cancer en RDC, par l’assistance de la modernité médicale, à savoir la cœlioscopie, et par la collaboration de différents spécialistes (anatomopathologiste, chirurgien cancérologue etc.).
Cette expérience a été prouvée et réussie chez un patient de 65 ans qui ressentait la rectorragie (depuis deux ans), et la dyschinésie suivi d’un amaigrissement non chiffré.
Lors de la consultation, l’examen cardio-pulmonaire était normal, l’abdomen (ventre) était souple sans masse palpable, sans hépatomégalie.
C’est seulement lors du toucher rectal que le patient présenta des douleurs intenses ne permettant même pas au doigt d’aller au-delà de 35 millimètre de la marge anale.
Il a été programmé pour l’amputation abdomino-périnéale assistée par la cœlioscopie après counseling aidé par le fils du patient (qui est aussi médecin). L’idéal aurait été de respecter la séquence ci-après : la chimiothérapie néo adjuvante, la chirurgie et la chimiothérapie adjuvante. Pendant le déroulement de l’acte, le but de l’intervention était d’éradiquer complètement la tumeur ainsi que du méso rectum, laissant le patient positionné aux trocarts ainsi que l’équipe de chirurgie.
Ce spécialiste a conclu qu’après la chirurgie, les avancées de la cœlioscopie ont donné des résultats carcinologiques d’une bonne qualité que ceux de la laparotomie car le taux d’éventration ou d’occlusion post-opératoire ainsi que le confort en douleur diminuèrent.
Le Directeur Général de l’hôpital HJ, Jean Mukenge, a réitéré l’appel aux médecins de la RDC de se joindre aux activités scientifiques (conférences, séminaires, matinées scientifiques) organisées par cette structure médicale, afin d’élargir la connaissance et le partage dans la sphère médicale, ajoutant que ces activités ne font pas qu’intervenir les médecins internes. L’hôpital HJ accueille à bras ouvert d’autres personnels de santé ou les externes ayant un thème important pour la communauté scientifique.