Rabat, 22/01/2020 (MAP) – Le Parlement burkinabé a adopté jeudi à l’unanimité une loi permettant le recrutement de « volontaires pour la défense » du Burkina Faso, confronté depuis quatre ans à de fréquentes attaques terroristes.
« La loi portant institution de Volontaires pour la défense de la patrie a été votée à l’unanimité du Parlement », a déclaré le ministre de la Défense nationale, Moumina Chériff Sy, qui a assisté à la séance du Parlement en compagnie de la haute hiérarchie militaire.
« Il n’y a eu ni abstention, ni vote contre. L’adoption de cette loi traduit l’unité de notre peuple pour ce qui concerne la défense de la patrie », a-t-il relevé.
Le 7 novembre 2019, le président Roch Marc Christian Kaboré avait annoncé « le recrutement de volontaires pour la défense dans les zones sous menace », après une attaque contre un convoi d’une société minière canadienne, qui avait fait 38 morts, dans l’est du pays.
Selon le document, les volontaires, dont l’âge minimum est de 18 ans, seront recrutés dans leurs zones de résidence, après approbation des populations locales, en assemblée générale, et seront placés sous la tutelle du ministre de la Défense nationale.
Ils exerceront des missions de surveillance, d’information et de protection, après une formation militaire initiale de 14 jours, sur le maniement des armes, de la discipline et des droits humains.
Cette formation se poursuivra ensuite sur le terrain dans les secteurs, où il seront encadrés par les militaires. Sur le terrain, ces volontaires auront un équipement spécifique: armes légères, moyens de communication et moyens d’observation.
Leur tâche sera de fournir des informations et de défendre le territoire sur leur lieu de résidence en cas d’attaque en attendant que les forces de défense et de sécurité s’y déploient, selon M. Chériff Sy.
Le recrutement sera lancé aussitôt que les décrets d’application de la loi seront adoptés en conseil des ministres, pour un engagement d’un an renouvelable.
Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est confronté à des attaques terroristes qui ont fait environ 750 morts et 560.000 déplacés depuis 2015.