Niamey, 25 oct (ANP) – Des enseignants-chercheurs de l’université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey ont fait connaitre ce dimanche leur volonté d’apporter leur contribution à la prévention et la résolution des crises et conflits multiformes qui secouent le Sahel.
Cette position a été exprimée au cours d’une conférence publique à la faculté des sciences et techniques à l’initiative du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur Public (SYNASUP) sur le thème ‘’ Le Sahel : espace de crises et de conflits armés’’.
Un des responsables de la seconde structure syndicale des universitaires a expliqué que cette conférence publique s’inscrit dans une perspective de la création d’un cadre de concertation et d’échanges entre le monde des intellectuels et les responsables politiques en prélude à une étude prospective sur la problématique.
Dans son intervention, le conférencier, DR Moussa Zangao, chef de département sociologie à l’UAMD de Niamey a fait observer que l’espace sahélien est fragilisé par des différents mouvements allant du ‘’banditisme alimentaire’’ aux groupes se réclamant du djihadisme en passant par des milices et des rebellions.
Pas moins de 4 groupes djihadistes et des petits groupes dits des katiba essaiment l’espace sahélien avec des incursions vers la cote, a souligné l’universitaire notant l’entrecroisement des enjeux et la multiplicité des acteurs parties prenantes à la situation sécuritaire au sahel.
Au nombre des enjeux entretenant les foyers de tension dans la zone, Dr Zangaou a cité l’interconnexion entre le banditisme et le terrorisme, la mauvaise gouvernance en lien avec la corruption, les trafics de toutes sortes, la prolifération des armes et le potentiel minier et énergétique de l’espace.
Le Sahel est le carrefour des bandits, des terroristes, des rebelles, des djihadistes et des groupes dits parallèles, sortes de complices internes, va-t-il fait savoir, alertant que si on n’en prend garde nos territoires ne nous appartiendront plus.
Dressant la typologie des crises, le conférencier a mis en exergue les causes naturelles (sècheresses, inondations, ennemis des cultures), territoriales – limite des frontières-, identitaires en référence à une communauté, économiques et politiques/ post électorales.
La présentation a été suivie de débats qui se sont focalisés sur les pistes de solutions dont l’implication des intellectuels, la satisfaction des demandes sociales, le renforcement des forces nationales et la mise en cause des accords de coopération militaire.
Le sahel est en proie à des conflits armés avec des niveaux d’atrocité inégalée entrainant des crises humanitaires et la fragilisation du tissu social et économique en lien avec l’ abandon des zones de cultures et de pâturages et des infrastructures sociales.