Rabat, 05/01/2019 (MAP)- Depuis le mois de mai de l’année dernière, environ 3.000 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés du Kenya, une mesure jugée des plus audacieuses en matière de délivrance de permis de travail et de permis de séjour dans le pays, rapporte samedi le journal « The Star ».
Des inspecteurs du bureau de la Division des Crimes internationaux (DCI) et des agents d’immigration impliqués dans la campagne de répression depuis le milieu de l’année dernière ont déclaré que le gouvernement avait déjà expulsé les immigrants clandestins après que l’enquête eut révélé « les tours sournois par lesquels ils avaient pénétré dans le pays ».
L’enquête a également révélé que certains hauts fonctionnaires de l’immigration étaient impliqués dans la délivrance de permis de travail à des étrangers ne répondant pas aux critères imposés par le service de l’immigration.
Des cas de corruption impliquant de hauts fonctionnaires du service de l’immigration ont été transmis au bureau du ministre de l’intérieur Fred Matiang’i, qui a promis de punir les personnes impliquées, ajoute le journal.
Depuis mai 2018, le Kenya a intensifié sa lutte contre l’immigration clandestine et le gouvernement avait annoncé l’expulsion de tous les illégaux à fin novembre. Dans une précédente déclaration jugée « incendiaire » par les milieux médiatique et politique, le ministre de l’Intérieur a accusé les « illégaux » de prendre le travail des Kényans et de commettre des crimes.
« Avant de venir ici, ils avaient un travail chez eux. Ils doivent y retourner », avait-t-il martelé.
Cette opération inquiète Amnesty International qui a dénoncé des abus, avec des interpellations de réfugiés et demandeurs d’asile. « Ces gens ne peuvent pas être expulsés. Le pouvoir doit arrêter de harceler ceux qui ont fui la guerre et les persécutions », avait déclaré Seif Magango, directeur adjoint d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est.