Ils filment à l’improviste et montrent la photo aux clients. Si le client est satisfait de l’image, il débourse une somme de 500FCFA et le jeune photographe les lui transfert dans son smartphone. C’est de cette manière que beaucoup de jeunes sans emploi aujourd’hui, exercent cette activité, pour subvenir à leurs besoins. Une stratégie qui marche bien dans certains cas, dans d’autres elle occasionne quelques fois des litiges entre le photographe et le photographié.
Julien Mvoula, étudiant à l’université Omar Bongo est dans l’activité depuis trois mois déjà. Initialement employé dans une société privée de la place pendant ses heures creuses, le jeune homme s’est vu être licencié au mois de juin, lorsque la crise sanitaire avait secoué le Gabon. «Quand j’ai été licencié de mon poste de travail, j’étais devenu inactif, et il me fallait faire des économies pour préparer ma rentrée académique prochaine. En voyant les autres le faire, je me suis dit pourquoi ne pas me lancer, plus que j’avais un appareil photo. C’est de là que m’est venue l’idée».
Une activité rentable quelques fois, mais aussi il y’a des journées parfois très difficiles ou rien ne rentre en poche. «Quand je sors de chez moi très tôt, je peux rentrer le soir avec trente milles de recette jour. Mais quand je sors vers 12heurs je n’arrive presque jamais à aller au-delà de 15.000 FCFA», a ajouté julien.
Sous l’échangeur des charbonnages, se trouve Marc Louba, la vingtaine révolue. Ce jeune qui, après avoir purgé une peine de deux ans à la prison centrale de Libreville pour vols et braquages, s’est promis de ne plus y retourner. Lui également a choisi la photographie dans les rues pour pallier à ses besoins. «Mon incarcération m’a servi de leçon. J’ai décidé de ne plus y retourner et de travailler à la sueur de mon front. N’ayant pas de formation spécifique, j’ai appris la photographie sur le terrain et je m’en sors bien. Je me fais des sous par jour et comme je ne vis pas avec mes parents, j’épargne pour régulariser mon loyer la fin du mois, le reste c’est pour mes besoins personnels», s’est-il confié.
Du grand carrefour pk12, à l’échangeur du charbonnage en passant par le Rondpoint Nzeng ayong le constat est le même. Plus besoin de sortir de chez soi pour se rendre dans les studios photos, ces jeunes ont simplement modernisé la photographie. Beaucoup trouvent leur compte, on peut bien l’observer sur les réseaux sociaux tels que WhatsApp, Facebook, Instagram, où sont publiés ces chefs d’œuvres.