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LE CENTRE D’ENTRAINEMENT TACTIQUE DE THIÈS BAPTISÉ DU NOM DU CAPITAINE MBAYE DIAGNE


  1 Juin      677        Militaire (518), Société (45262),

 

Dakar, 31 mai (APS) – Le général de corps d’armée Cheikh Guèye, chef d’état-major des armées sénégalaises (CEMGA), a dévoilé vendredi la nouvelle enseigne et la plaque commémorative du Centre d’entraînement tactique de la zone militaire N°7 à Thiès, qui porte désormais le nom de feu capitaine Mbaye Diagne, décédé en 1994 lors d’une mission onusienne de maintien de la paix au Rwanda.

Des proches, amis, officiers de l’armée, de la gendarmerie, membres de la famille du parrain ont assisté à la cérémonie de baptême du centre d’entraînement tactique de la zone militaire N°7 (CET Z 7).

Il y avait sa veuve Yacine Mar Diop, l’ambassadeur du Rwanda au Sénégal, Mathias Harébamungu, de même que des représentants du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel et des Eléments français au Sénégal (EFS).

La rencontre a été notamment marquée par des allocutions, un dépôt de gerbe de fleurs au monument aux morts et une projection de film sur le défunt capitaine.

Par « devoir de mémoire », l’institution militaire baptise les cantonnements de l’armée du nom des « illustres fils du pays qui se sont particulièrement distingués dans l’exercice du métier des armes », a noté le général Cheikh Guèye. Une telle démarche vise à « maintenir vivaces les belles traditions militaires (et) pérenniser les valeurs fondamentales qui constituent le socle de (cette) institution », a-t-il ajouté.

Le CET occupe « une place centrale dans la préparation opérationnelle de tous nos contingents dédiés aux opérations de maintien de la paix dans la sous-région, en Afrique et dans le monde », a-t-il relevé.

Ouvert en juillet 2002, le Centre de Thiès a formé 66 contingents en partance pour des missions de maintien de la paix, soit environ 42.000 soldats, selon son chef, le capitaine d’escadron Aloïse Ndène.

En ce moment, deux contingents pour la Gambie et le Mali y sont en formation, a-t-il ajouté.

Le général Cheikh Guèye a salué dans la personne du parrain, « un homme d’exception dont le sacrifie au service de la paix internationale est unanimement reconnu ». Son « court et riche parcours professionnel » justifie, à ses yeux, « le choix légitime et tout naturel » de baptiser ce centre du nom de cet « officier émérite ».

Né le 18 mars 1958 à Koki dans la région de Louga, il s’engage au titre de la deuxième promotion de l’Ecole nationale des officiers d’active (ENOA) en janvier 1983. A sa sortie en juillet 1984, il a été affecté comme chef de section au 12-ème bataillon d’instruction, pour son « engagement remarquable dont la formation des recrues fera l’unanimité dans l’encadrement ».

Ce qui lui vaut en 1985 d’être promu encadreur de promotion à l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (ENSOA).

En 1989, il atterrit au bataillon confédéral en Gambie qui deviendra plus tard le 6-ème bataillon d’infanterie, initialement basé à Bignona. Il est le commandant d’unité de la 3-ème compagnie jusqu’en 1993.

En guise de récompense pour ses loyaux services en Casamance, il est désigné comme observateur militaire pour le compte de la Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda (MINUA).

« C’est au cours de cette mission, qu’il a donné sa vie pour épargner celle des autres », relève le chef d’état-major. « Devant toutes ces atrocités, il refusa d’être passif et décida de sauver autant de personnes qu’il pourra ».

Le nombre de victimes du génocide rwandais est évalué à 800.000 personnes entre avril et juillet 1994.

Citant un témoignage du général canadien Roméo Dallaire, commandant de la force de la Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR), le général Cheikh Guèye note : « Il savait aller seul, puis revenait avec des dizaines de personnes qu’il avait arrachées à l’orgie sanguinaire des génocidaires ».

L’officier sénégalais se débrouillait ensuite pour organiser l’évacuation des personnes sauvées d’une mort certaine, vers le Kenya puis retournait en chercher d’autres. « Au moment où la majorité pensait toute action vaine, il a préféré l’action périlleuse à la passivité coupable », a dit Cheikh Guèye.

« Le 31 mai 1994, alors qu’il rentrait seul à l’état-major de la force, un obus tomba à côté de son véhicule, à hauteur d’un barrage routier, l’atteignant mortellement ».

« Au total, poursuit le CENGA, le capitaine Diagne aura sauvé d’une mort certaine plus de 600 civils ».

Les Nations unies ont créé en 2014 une médaille capitaine Mbaye Diagne pour acte de courage exceptionnel.

Le président rwandais Paul Kagamé avait exprimé, en 2010, puis réaffirmé en avril dernier, lors de la célébration du 25-ème anniversaire du génocide, la reconnaissance du peuple rwandais au capitaine Diagne.

Le président Macky Sall, devant les Nations unies et au camp Dial Diop, a aussi honoré la mémoire de ce héros, a poursuivi le responsable militaire.

« L’hommage qui lui est rendu aujourd’hui permettra de graver définitivement en lettres d’or son legs héroïque aux générations présentes et futures », a lancé le général Cheikh Guèye.

La veuve de feu le Capitaine Mbaye Diagne a fait part de toute sa gratitude et celle de la famille éplorée, pour avoir été invitée en 25 ans à maintes cérémonies d’hommage à son défunt mari à travers le monde, dont celle de 2011, à Padoue en Italie.

Celle d’aujourd’hui vient « compléter » la série de célébrations, a-t-elle dit.

L’ambassadeur rwandais Mathias Harébamungu a aussi salué la décision du président Kagamé de décerner une médaille au capitaine Diagne, ainsi que les efforts du gouvernement sénégalais pour honorer ce soldat, ajoutant que c’est un moment solennel pour les peuples sénégalais et rwandais de dire « plus jamais ça ».

ADI/BK

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