Kinshasa, 29 juin 2022(ACP).-Le peuple congolais, mobilisé comme un seul homme dans un élan de solidarité patriotique pour défendre la patrie, commémore jeudi 30 juin 2022 le 62ème anniversaire de l’indépendance du Congo, intervenue, en 1960, dans une liesse populaire pour saluer l’événement. La fête d’indépendance a une signification historique, du fait qu’elle symbolise la libération et l’affranchissement du Congo-Kinshasa, de la domination coloniale et son accession à la souveraineté et à la personnalité internationales.
Ce jour-là, comme en pareille circonstance, les discours sont prévus. Ceux du Roi Baudouin de Belgique et du Président Kasa-Vubu sont prononcés dans un cadre bien protocolaire. « Peuple congolais, mon pays et moi-même, nous reconnaissons avec émotion que le Congo accède en plein accord et amitié avec la Belgique à l’indépendance et à la souveraineté nationale », déclare le Roi des Belges. Kasa-Vubu à son tour, affirme :« nous demandons à Dieu dans une profonde humilité qu’il protège notre peuple et éclaire nos dirigeants ». Contrairement à tous les programmes établis, d’une voix régulière, Lumumba expose face au monde à l’écoute un discours d’amertume centré sur les crimes coloniaux belges commis au Congo.
La fête populaire de l’indépendance cède très vite aux scènes de chaos. Personne ne pouvait imaginer qu’il y aurait un peu d’improvisation. Il était ainsi clair que tout n’allait pas se passer le plus simplement du monde. Durant les six premiers mois de son existence, le Congo indépendant, connaît une grave mutinerie dans l’armée, suivie d’une fuite massive des Belges restés sur place, puis d’une invasion de l’armée belge.
L’Union soviétique apporte son soutien au jeune Etat dans une phase de la guerre froide. Une crise institutionnelle sans égale entre le Président de la République et le Premier ministre qui se révoquent mutuellement. Il s’ensuit la neutralisation de deux dirigeants par le colonel Mobutu qui met en place un collège des commissaires généraux. Le pays submergé est confronté à deux sécessions portant sur un tiers de son territoire, l’une au Sud-Kasai et l’autre au Katanga.
Et comme si cela ne suffisait pas par-dessus tout, son Premier ministre rattrapé dans sa fuite, fait prisonnier, torturé, puis tué. Une autre mort sera cruellement symbolique. Celle du secrétaire général de l’ONU, Dag Harrmmarskjoel dont l’avion s’écrase près de Ndola en Zambie alors qu’il se rendait au Katanga pour négocier un cessez-le-feu avec le leader Katangais Moïse Tshombe. Non , tout cela, vraiment personne ne l’avait prévu.
Dans sa pénible longue marche à la recherche de son progrès, le Congo-Kinshasa a connu des hauts et des bas, ponctués par des rebellions, comme celle de Mulele, en 1963 et 1964 des conflits à répétition et d’autres guerres qui l’ont empêché de décoller. Aujourd’hui encore, tout n’est pas raté.
La RDC saigne à l’Est de son territoire où les populations errent partout, fuyant des atrocités des groupes armés tant nationaux qu’étrangers qui commettent des massacres auxquels s’ajoutent les violences de la rébellion duM23 soutenue par le Rwanda dont les velléités expansionnistes de vouloir contrôler les richesses naturelles dans cette partie, le poussent à commettre des actes contraires aux usages diplomatiques et aux règles de bon voisinage que prône la RDC.
Quoi qu’il en coûte, l’avenir de la RDC est prometteur au regard de sa détermination bien affichée de protéger ses frontières et de préserver son indépendance chèrement acquise. Face à son destin, le Congo a pris l’engagement d’assurer à jamais son intégrité territoriale et l’unité nationale, deux attributs qui scellent un « pacte de sang » à travers lequel son peuple, déterminé à le défendre jusqu’à son sacrifice suprême contre toutes les tentatives de déstabilisation d’où qu’elles viennent, a juré de « ne jamais le trahir ».
