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Le « Festival de l’Aïr», un panorama du patrimoine culturel, touristique et artisanal des traditions des communautés touarègues du Niger


  11 Décembre      34        Culture (1499),

 

Agadez, 11 Déc (ANP) – Alors que le muézin appelle les fideles à la prière matinale, le Mont Tamgak éclairé par le disque solaire s’illumine lentement et le manteau noir qui l’avait recouvert toute la nuit se retirait progressivement laissant apparaitre les contours du massif. Le géant offre la vision dantesque de ses flancs qui invariablement semblent gagner en hauteur tout comme en longueur dans l’immensité désertique qui malgré des millénaires d’érosion, de tempêtes de sable, des coups de foudre saisonniers n’arrive pas à conquérir l’énorme forteresse d’où plus à l’est avec la levée du soleil les pics et les pitons rocheux émergent et surgissent de nulle part. Au fin fond l’on pourrait apercevoir une lumière rouge ocre.

Telle une énorme lanterne le massif offre un spectacle fascinant. Spectacle de lumière mais aussi de son avec le gazouillement des nombreuses espèces d’oiseaux qui semblent dans un unisson collectif saluer l’apparition du jour. Espoir d’avoir échappé aux prédateurs de la nuit précédente qui ont regagné les failles et la cime des pitons rocheux, espoir d’affronter ceux du jour qui apparaissent moins coriaces et plus tolérantes .Le froid glacial a régné en maître toute la nuit. Il ne désarme pas ni ne pardonner pas en ce mois de décembre au pied du mont Tamgak.

Le massif du Tamgak proprement dit, il est essentiellement constitué de granites volcaniques à structure, annulaire de type Tarrouadji. Il forme un plateau de 700 km2 environ à une altitude de 1800 m, situé à une dizaine de km à l’est d’Iférouane. Sur les massifs, la roche est presque toujours à nu. Seules subsistent quelques plantes herbacées dans les anfractuosités et, plus rarement, de petits épineux. Les zones de Pitons sont parfois couvertes de graminées de faible hauteur au mois d’Aout. Quelques arbres (acacia, tamaris) bordent les berges des koris. Les grandes plaines d’inondation et les zones particulièrement dégradées sont couvertes d’herbe avec des groupements de callotropis. Du point de vue hydrologique, une telle végétation, quand elle existe, n’offre pratiquement pas d’obstacles au ruissellement.

Mais chacun peut bénéficier de la matinée des magnifiques couleurs de l’aube. La brise matinale et le froid ont le temps dans la petite oasis de perpétuer un cycle qui depuis la nuit des temps commence et recommence. Petit à petit la ville s’éveille et le calme de la nuit s’efface au gré de l’évolution du soleil tel un magicien qui vient de finir ses tours devant des spectateurs, laisse la place au brouhaha et au doux charivari de la place du marché. Les rues commencent à s’animer et la poussière recouvre encore davantage lentement et assurément l’oasien et le citadin. Bienvenue à Iférouane.

Le village Iférouane s’étend tout en longueur mais aussi en largeur avec les constructions qui surgissent un peu partout grâce aux retombées de la manne aurifère de Tchibarkaténe non loin de là, En longeant la zone verte de l’oasis. On y encontre quelques maisons en coupoles dites « constructions sans bois » qui tendent aujourd’hui à se multiplier dans le Nord Niger.

A l’entrée du village, un bâtiment ancien en ruine a été restauré. Il est superbe, c’était, l’ancien poste de la Mission Foureau-Lamy qui y séjourna en 1889. Plus loin des maisons de style colonial. L’école fut construite en 1947. Malgré son extrême isolement, il y a tout de même un dispensaire et deux dépôts de carburant, des échoppes, des baraques et un « Centre artisanal ».Aujourd’hui Iférouane dispose d’un aérodrome qui durant le festival de l’Air a permît à de nombreuse personnalités et aux touristes de se rendre sans difficultés dans cette localité. Au pied de mont Tamgak, l’oasis d’Iférouane est comme figée. Mais Iférouane dispose de toutes les infrastructures qui donnent un plein sens à la vie dans les secteurs sociaux de base : éducation, santé etc.

La ville vient d’être doter d’une centrale à la veille du lancement du festival de l’Air le Jeudi 1er décembre 2022, Et c’est le Ministre d’Etat, Ministre de l’Energie et des Énergies Renouvelables M. Ibrahim Yacoubou qui a procédé à l’inauguration de cette Centrale Hybride Solaire-Diesel qui entre dans le cadre du projet NESAP financé par la Banque Mondiale dont sa composante Hybridation, concerne 6 localités dans la région d’Agadez : Iférouane, Timia, Bilma, Dirkou, Fachi et Ingall dont les travaux seront tous terminés d’ici la fin 2022 – début 2023.

Pour le cas particulier de la centrale d’Iférouane, l’hybridation a consisté à la construction d’une centrale solaire d’une puissance installée de 300 kWc, avec une capacité de stockage de 440 kWh. Le tout est connecté à la centrale diesel déjà existante, réhabilitée et renforcée, doublé d’une extension et de renforcement du réseau de distribution d’énergie électrique existant afin d’assurer un taux de couverture d’au moins 75% des besoins de la ville d’Iférouane. Enfin, une ligne électrique longue de 7km a été construite par la Nigelec pour raccorder la localité voisine de Tchifinitène.

Pour le ministre le Ministre d’Etat, Ministre de l’Energie et des Énergies Renouvelables M.Ibrahim Yacoubou la réalisation de ce projet vise entre autres la Production d’énergie renouvelable et propre, l’augmentation de la qualité de service d’électricité et du taux d’accès à l’électricité à Iférouane avec un impact positif sur les activités économiques et les conditions de vie de la population et particulièrement les femmes, avec ainsi l’intégration de genre dans le tissu socio-économique .

Le festival, qui s’est tenu à Iférouane a vu le jour grâce au Ministre d’Etat, conseiller à la présidence M. Rhissa Ag Boula, alors ministre de l’Artisanat et du tourisme pour en faire un forum d’échanges socioculturels et économiques, qui a lieu tous les mois de décembre. Une occasion pour les visiteurs de découvrir un large éventail des activités artisanales avec notamment les bijoux touaregs a permis surtout de découvrir l’Air dans toutes ses diversités.

Dans une interview qu’il nous accordée, le ministre Rhissa Ag Boula explique que « Le festival de l’Air c’est moi qui l’ai crée en 2001 quand j’étais ministre du tourisme et de l’artisanat. J’avais commencé par une série de foire artisanale dans le département d’Arlit à l’époque. Après cette série de foires artisanales j’avais dit qu’il faudrait un évènement qui pourrait réunir trois volets du tourisme qui sont : la culture, l’artisanat et le tourisme avec un événement qui peut réunir tous ces éléments et qui peut en même temps drainer un nombre assez important de touristes qui pourraient venir connaitre la culture, l’artisanat, et découvrir les sites touristiques. C’est dans cette optique que j’ai créé cet événement dont les premières éditions se sont tenues à Iférouane notamment la toute première en 2001. J’en ai présidé six éditions et par la suite j’ai quitté le gouvernement et les différents ministres du tourisme ont continué à l’organisation de ce festival. Au fait on devrait enregistrer 26 éditions quand il y a eu des interruptions du fait de la rébellion du MNJ et par la suite la pandémie du covid 19. C’est un événement qui rassemble la culture nigérienne en général et particulièrement la culture touarègue. La culture sans cette affaire de la guitare. Normalement dans cet événement il y a le tendé dansant, les chants des femmes, des hommes et la fantasia et il est prévu sur le site des stands d’artisanat et d’agriculture .Les agro-pasteurs viennent de partout vendre leurs produits .Aujourd’hui il y a de nombreux diplomates qui viennent, des personnalités qui viennent également des pays voisins et le festival a prit une dimension internationale.

Dés l’ouverture du festival des troupes de toutes les oasis qui se relayent en compétition de danse, de tendé de chant de poésie, en harnachement des chameaux des ânes harnachés l’habillement des hommes, des femmes etc..C’est ça la démarche. Apres ce sera pour une partie des festivaliers, une excursion à Chiriet 120 KM d’ici, c’est la porte du ténéré l’un des plus beaux sites touristiques de l’Air. Il y a une nuit avec des artistes et des gens qui occupent cette zone de l’Aïr ».

Pour ce qui est du programme du festival, il présente divers groupes musicaux traditionnels dont les meilleurs sont récompensés par des prix. On écoute l’Imzad et on danse le Tendé qui résonne frénétique où les hommes rivalisent de savoir-faire.

M. Sidi Amountan accompagné en début de ce festival est l’un des meilleurs danseurs du Tendé primé au festival de l’Aïr : « merci j’ai commencé à danser le tendé depuis mon jeune âge. J’avis 9 ans et à chaque fois que l’occasion se présente après l’école je pars avec mes copains danser au rythme cette musique. Mon secret c’est que je me suis mis à fond pour me perfectionner et vous avez vu beaucoup de gens réclament des prestations, mais avec l’âge j’ai arrêté mais j’ai crée un centre culturel au profit des jeunes et beaucoup d’entre eux ont rivalisé de danse ici à Iférouane et ont reçu des prix. Mais en toute franchise je tiens à vous dire que pour bien danser au tendé il faut avoir une bonne condition physique et il faut ce maillon de notre savoir-faire culturel. Aujourd’hui je vis en Europe tout en ayant un regard sur la vie socioéconomique et culturelle de notre communauté et je marque de ma présence chaque édition du festival ».

L’Allemagne et le Niger fêtent 60 ans de coopération au pied du Mont Tamgak

Le représentant des partenaires au développement a déclaré « C’est un grand honneur pour moi d’honorer de ma présence la tenue de cette 16e édition du festival de l’Aïr qui est également ma première sortie à l’intérieur depuis mon arrivée au Niger pour saluer 60 ans de coopération entre l’Allemagne et le Niger. En effet les deux pays ont signé leurs premiers accord de coopération depuis 1961.Le raffermissement de cette coopération est intervenu 1962 avec l’ouverture de l’ambassade de la république fédérale d’Allemagne au Niger et en 1977 avec la signature de l’accord-cadre de coopération, une coopération séculaire basée sur le respect mutuel, l’alignement aux politiques et la prise en compte des préoccupations des populations à la base. La coopération allemande est présente dans la région d’Agadez principalement dans les massifs de l’Aïr où elle a fait ses premières réalisations à Iférouane et à Timia. Ainsi dans les années 1973 quand la terrible sécheresse frappa le Niger la coopération envoya des experts dans la région pour conduire un projet visant la gestion des impacts de la sécheresse et l’appui aux populations pour reconstituer les bases de production. Ce projet fut consolidé en 1984 à travers une intervention de la GTZ actuellement GIZ visant la recharge des nappes phréatiques pour développer la pratique du maraichage. La production actuelle des agrumes de Timia a pris naissance dans cette période et constitue l’impact d’une approche qui tire ses racines dans une vision à long terme. La coopération allemande fut à l’avant-garde d’appuis aux secteurs de la décentralisation à travers d’importants appuis de la coopération technique pour l’élaboration des plans de développement communaux des PDC, des plans de développement régionaux et le renforcement des capacités des élus et du personnel de communes, la réalisation des sièges des communes et du Conseil régional par le FICOD soutenu par la coopération financière. Depuis 2011, le pôle développement rural et agriculture productive, la décentralisation, la bonne gouvernance, la formation professionnelle et l’emploi sont des secteurs prioritaires d’intervention de la coopération allemande au Niger. A travers ces pôles les deux agences de mise en œuvre de la coopération allemande la KW Bank de développement et la DWW et la GI appuient la mise en place des projets d’infrastructures, l’appui conseil et le renforcement des capacités des acteurs à travers des projet de la KW à savoir le FICOD et le PP2E puis par le projet GI-Progem de nombreuses infrastructures communales telles que les centres de santé, les écoles, les abattoirs, les bâtiments administratifs, les forages et les puits et des pistes rurales ont été réalisés. Les interventions parallèles de coopération financières et techniques notamment le PISA et le Promap ont permis de conduire de mesures de protection et de valorisation du potentiel irrigué dans l’Air ce qui témoigne les nombreuses réalisations des seuils d’épandage et des kilomètres de murs de protection de berges de kori dans l’Air. Nous saluons l’engagement du Président de la République dans la modernisation de l’agriculture et l’éducation de la jeune fille ».

Pour l’histoire, la commune dispose de vielles grandes mosquées dont certaines datent du 16e siècle. Au nombre des érudits qui ont sillonné l’est des massifs de l’Aïr Oukhba Ibn Nafi’i qui a répandu l’Islam dans le Kawar région de Bilma.

Iférouane fut avec le tourisme un caravansérail, un lieu de villégiature pour qui aime la nature et des populations qui ont conservé leur culture.

Conséquences des années de résistances armées, la faune a disparu notamment les autruches: qui ont été décimées lors de la première « Rébellion » touarègue, aussi bien par l’armée que par les rebelles. Un citoyens d’Iférouane M. Alhousseini Agalher, responsable du Camping l’Oasis, a capturé les derniers survivants de cette espèce qui en 1988 se promenait à coté» du village et les a fait reproduire dans un enclos où il y a quelques années les visiteurs peuvent venir les admirer. Une réintroduction d’autruches est nécessaire dans l’Aïr afin de sauver cette race saharienne qui allait disparaître.

L’un des pionniers du tourisme saharien avec Rhissa Ag Boula, Mano Ag Dayak, M. Viterio Gioni (italien d’origine) devenu un citoyen à part entière et fait chevalier par le Président de la République a formulé ses vœux de finir ses derniers jours à Iférouane et enterré face au Mont Tamgak. «En 1971déjà on était en plein dans les activités au Niger où j’ai apporté et donné tout ce je connais pour que le tourisme et l’artisanat connaissent un essor dans cette partie du territoire du Sahara nigérien. J’ai l’espoir que durant son mandat le Président de la République Mohamed Bazoum, avec la Renaissance qui est un phénomène d’ordre qui est né en Italie fera tout pour relancer davantage le secteur du tourisme et de l’hôtellerie. Je pense qu’avec la renaissance et les principes qu’elle incarne, l’avenir se présente sous de meilleurs auspices. Pour cette marque de reconnaissance pour avoir été fait chevalier je remercie Bazoum Mohamed et tous les nigériens qui m’ont soutenu depuis des décennies notamment M. Brigi Rafini et le ministre Rhissa Ag Boula avec lequel nous avons œuvré ensemble pendant 40 ans d’activités et qui a également encouragé mes activités et mes initiatives et le général Maï Manga Oumara qui durant son sejour à Agadez alors qu’il était préfet d’Agadez a soutenu et appuyé mes initiatives ».

Grâce à son microclimat Iférouane est une cité agricole avec une production de blé, de fruits et de légumes qui s’exportent sur Arlit, malgré une piste chaotique qui rend le transport très difficile. A quelques kilomètres d’Iférouane, on peut visiter un site de gravures rupestres représentant des girafes mais aussi la faille de Tamgak au sud du village. Passé Iférouane, vous entrez par l’Est dans le Ténéré et par le Nord dans le Sud algérien. L’école a commencé à Iférouane en 1948, c’était la première promotion, la deuxième étant en 1952. Après le CE2, les enfants étaient envoyés à Azzel vers Agadez, puis à Zinder après le CM2.

Iferouane est le point de départ des plus fascinantes expéditions de l’Aïr avec les dunes de Terzizek, l’Adrar Chiriet un étonnant ensemble d’aiguilles qui surgissant des sables.

C’est aussi l’une de destination phare du tourisme dans la Région Agadez. Les nombreux sites archéologiques et les splendides paysages qu’elle renferme en font un point de passage obligé. Un patrimoine d’art rupestre immense et varié avec de nombreux sites d’une qualité exceptionnelle comme Iwelen (8400 gravures répertoriées), Tanakomt, Taghirmiss, Kori Tagheit et Tizirzeit.

Les agences de voyages de l’époque inscrivaient dans leurs circuits les gravures rupestres d’Anakom, d’Iwelan, les dunes de Temet, Arakao, les montagnes de marbre de Kogo, Izouzawan, la faille du Tamgak, etc.

La Réserve Naturelle nationale de l’Aïr et du Ténéré qui occupe une bonne part du territoire de la commune offrait aussi aux touristes l’occasion de contempler les gazelles, les singes, les fennecs, les mouflons et autrefois des autruches. Les énormes potentialités dont regorge la commune seront inventoriées et documentées.

Réserves naturelles de l’Aïr et du Ténéré

La Réserve naturelle de l’Aïr et du Ténéré est la plus grande aire protégée d’Afrique, avec 7,7 millions d’hectares. La zone considérée comme sanctuaire protégé n’en représente que le sixième. Elle comprend le massif éruptif de l’Aïr, îlot sahélien isolé dans le désert saharien du Ténéré par son climat, sa flore et sa faune. Les réserves possèdent un ensemble exceptionnel de paysages, d’espèces végétales et d’animaux sauvages.

La réserve de l’Aïr et du Ténéré est le dernier bastion de faune Saharo Sahélienne au Niger. L’isolement dans lequel se trouvent l’Aïr et la présence peu marquée de l’homme font que de nombreuses espèces sauvages éliminées dans d’autres régions du Sahara et du Sahel survivent ici. Le bien contient une grande diversité d’habitats (dunes vives, dunes fixées, regs sableux, vallées falaises, canyons, plateaux sommitaux, gueltas etc.) nécessaires pour la conservation de la diversité biologique Saharo sahélienne.

Le bien contient des habitats naturels importants pour la survie de trois antilopes du désert du Sahara sur la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées : la gazelle dorcas (Gazella dorcas dorcas) ; la gazelle leptocère (Gazella leptoceros) et autrefois l’addax (Addax nasomaculatus).

Au niveau de la flore, on trouve dans la steppe les espèces Acacia ehrenbergiana, Acacia raddiana, Balanites aegyptiaca, Maerua crassifolia, et au sol les espèces Panicum turgidum et Stipagrostis vulnerans. Dans les vallées les plus importantes, où les stocks d’eau dans les réservoirs alluviaux sont conséquents, un habitat très spécifique se développe associant une strate ligneuse dense avec des palmiers doum, des palmiers dattiers, Acacia nilotica, Acacia raddiana, Boscia senegalensis, Salvadora persica, et un tapis herbacé avec entre autres Stipagrostis vulnerans.

Le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1992 à cause d’instabilité politique et dissensions entre les populations. Le bien bénéficie d’une protection légale et d’une gestion satisfaisante, soutenues par les appuis techniques et financiers de l’Etat et des partenaires au développement. Il ne dispose pas d’un plan de gestion. La chasse et l’exploitation des produits ligneux sont interdites dans la réserve ; de même l’accès au sanctuaire des addax est strictement interdit. Le braconnage et le pâturage abusif sont les principales menaces auxquelles est confronté le bien. Ces menaces connaissent un début de solution avec les activités de surveillance et de sensibilisation, mais beaucoup reste encore à faire pour les combattre définitivement. Pour minimiser ces problèmes, il faudra renforcer la présence physique des autorités de gestion dans la réserve, clarifier les droits respectifs d’utilisation du sol et d’accès aux ressources des populations locales, améliorer le suivi et la surveillance du bien pour s’attaquer aux problèmes de braconnage et d’extraction illégale des ressources naturelles et mettre fin aux activités commerciales de ramassage du bois et de la chaume sur le bien. La gestion durable et la conservation de ce bien nécessitent le renforcement de l’appui financier et technique de la part de l’Etat et des partenaires au développement, en vue de l’élaboration d’un plan d’aménagement et de gestion du site, La mise en œuvre effective du cadre de concertation intercommunale, et de l’accord de cogestion des ressources naturelles du bien entre l’Etat et les communes concernées.

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