Kinshasa, 30 juil. 2019 (ACP).- Le ministre intérimaire de l’Energie, Pierre Kangudia et ses homologues Rwandais Claver Gatete et Burundais Côme Manirakiza, respectivement ministre des Infrastructures et ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des mines, ont signé, lundi tard dans la soirée à Kinshasa, un accord pour la construction de la Centrale hydroélectrique de Ruzizi III, dont le début des travaux interviendra en 2021, a appris mardi l’ACP du ministère de l’Energie.
Selon la source, la construction de la Centrale hydroélectrique de Ruzizi III doit être considérée comme un outil de développement indispensable pour le développement de la sous-région en matière de gestion de l’interconnexion électrique et de la fourniture permanente de l’électricité.
Plusieurs autres avantages découleront de cette centrale, à savoir la mise en place d’un marché régional de l’énergie ; la gestion coordonnée de l’intégration des réseaux électriques ; le renforcement des activités de l’autorité du bassin du lac Kivu et la rivière Ruzizi (ABAKIR), responsable de la gestion intégrée des ressources en eau de la Ruzizi ; la mise en place des structures de stockage de l’électricité excédentaire qui pourrait notamment provenir des centrales solaires photovoltaïques, précise la même source.
Elle précise également que l’électricité qui sera produite devra permettre aux acteurs de la région de booster leurs activités économiques, source de développement et d’investissement au bénéfice des populations locales.
«Le projet de construction de la Centrale hydroélectrique de Ruzizi III renferme des atouts nobles au vue de son caractère régional, son impact socio-économique, sa détermination indéniable à la consolidation de la paix, au renforcement de la coopération dans la région et à la lutte contre le déboisement ainsi que son rôle dans la résorption du déficit énergétique dans la région», a affirmé le ministre intérimaire Pierre Kangudia.
Le barrage de Ruzizi III aura une capacité installée de 144 (cent quarante-quatre) Mw et pourrait produire jusqu’à 200 (deux cents) Mw lorsque les études supplémentaires seront finalisées, a dit Pierre Kangudia, avant de préciser que la construction et l’exploitation de ce barrage seront assurées par le Consortium IPS (Industrial Promotion Services) et la société SN Power. Ces entreprises ont aussi signé les accords de partenariat public-privé avec les trois pays (République Démocratique du Congo, Rwanda et Burundi).
Par ailleurs, la même source indique que des bailleurs de fonds intéressés à ce projet avaient déjà mobilisé, depuis l’année 2015, 400 millions d’euros, dont 20% par la Banque africaine de développement (BAD), avant de souligner que de ce montant global, les bailleurs de fonds européens dont l’AFD, la BEI, la KFW et l’UE interviennent à 50%, soit près de 200 millions d’euros.
Pour l’UE, cet apport démontre son engagement pour le développement économique durable de la région des Grands-Lacs regroupant la RDC, le Burundi et le Rwanda. L’accélération du développement socio-économique, la stabilité, la paix et l’intégration de la coopération régionale sont les objectifs poursuivis par les trois Etats. La centrale hydroélectrique de Ruzizi III sera installée à Bukavu dans la province du Sud-Kivu, indique-t-on.