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REMEDE CONTRE LES ENVENIMATIONS, UN PLAIDOYER DU LABORATOIRE DE L’HERPETOLOGIE


  24 Mai      185        Innovation (142), Science (576),

 

BRAZZAVILLE, 24 MAI (ACI) – Le laboratoire de l’herpétologie de l’Institut National de Recherche en Sciences Exactes et Naturelles (Irsen) a recensé au Congo beaucoup de cas de décès par envenimation due aux morsures de serpents, au regard de laquelle l’inexistence des remèdes nécessite des recherches pour la mise au point des traitements contre les envenimations.

Des solutions par la recherche peuvent réduire tant soi peu le taux de mortalité due aux morsures de serpents.  Le contact de l’homme avec la nature met ce dernier en face des animaux dont les serpents qui paraissent parmi les plus dangereux. Généralement le contact entre l’homme et les serpents cause énormément de problèmes et il existe souvent des accidents qui sont dus aux morsures de serpents, qui peuvent ou ne pas être infectées. Un serpent venimeux peut mordre sans inoculer le venin.

Cependant quand il a mordu une personne et a inoculé du venin, le devenir du venin dans l’organisme est appelé envenimation.

Depuis 2006, à la recherche scientifique, il a existé une Unité de recherche sur les ressources Herpétologiques. Sur instruction du ministre de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, M. Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou, avec l’appui de l’Unesco, cette unité de recherche Herpétologique a été transformée en laboratoire.

Sous son impulsion, le laboratoire congolais de l’herpétologie s’intéresse en priorité à la production des sérums antivenimeux dans le but de réduire le taux de mortalité due aux morsures de serpents. A cet effet, deux doctorats seront bientôt soutenus en juin prochain par M. Ange Ghislain Zassi-Boulou sur «L’écologie du serpent» et plus tard par Mme Lyse Bethy Mavoungou sur «La biogéographie des serpents venimeux et épidémiologie des envenimations au Congo».

Déjà en 2018, au cours d’une audience, Mme Kathérine Jackson, Herpétologue et professeur au département de biologie de whitman college de Walla-Walla, aux Etats Unis d’Amérique (Usa), avait informé le ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation technologique que «le Congo, à travers l’Institut national de recherche en sciences exactes et naturelles (Irsen), possède l’expertise en Herpétologie, en biochimie ainsi qu’en biologie moléculaire et peut répondre au besoin qui existe, donc à la fabrication des anti-venins».

Le Chef de laboratoire de l’herpétologie, M. Zassi-Boulou, a expliqué qu’«on ne peut pas aller directement à la production du sérum antivenimeux si en amont on ne connaît pas la matière première. Connaître la matière première c’est connaitre les serpents, parmi les lesquels les dangereux pour l’homme et ceux qui ne le sont pas. Au Congo, il existe très peu de serpents venimeux (à peine 20%) et dont les morsures poseraient un réel problème de santé publique».

C’est dans ce sens que ledit laboratoire vise à connaître la biodiversité herpétologique de la République du Congo, spécifiquement les peuplements herpétologiques (Reptiles et Amphibiens), à étudier la biogéographie, la morphologie, la biologie et l’écologie du peuplement herpétologique, à procéder à l’extraction du venin des espèces venimeuses en vue de la production des sérums antivenimeux spécifiques, à sensibiliser les populations riveraines sur les dangers des envenimations et sur la nécessité de préserver la biodiversité herpétologique en voie de disparition. La majorité des serpents au Congo vivent en milieu forestier.

Cependant, les serpents se trouvent aussi bien dans les villages qu’en ville. Les serpents sont partout, a-t-on rappelé.

Le laboratoire congolais de l’herpétologie a compris qu’il existe des différences à l’intérieur d’une même espèce, c’est-à-dire que le même type de serpent pris à des endroits différents n’a pas la même toxicité. C’est pourquoi le laboratoire de l’herpétologie a conclu qu’il faut, pour le Congo, des anti-venins spécifiques qui tiendront compte de la réalité congolaise.

L’objectif ultime du projet du laboratoire c’est de parvenir à la production des sérums antivenimeux qui soient spécifiques pour les serpents du Congo, disponibles et à moindre coût. L’expertise pour la production de ces sérums existe, mais il faut des moyens.  M. Zassi-Boulou a expliqué que les envenimations au Congo sont un réel problème de santé publique parce qu’aujourd’hui, le prix le plus bas d’un anti-venin est autour de 80.000 F Cfa.

C’est donc un réel problème pour lequel les pouvoirs publics doivent se prononcer. Il a fait comprendre que la teneur et la toxicité du venin de serpent varie en fonction de l’espèce. «Toutes les espèces venimeuses n’ont pas le même type de venin», a-t-il précisé.

«Au Congo et partout dans le monde, nous trouvons deux types de venin. Il s’agit d’abord du venin hémotoxique qu’on retrouve chez la plupart des vipères ; Celui-ci empoisonne le sang. La conséquence est qu’après morsure, s’il n’y a pas d’antidote, la victime meurt par hémorragie, car le venin va briser le système naturel de coagulation sanguine dans l’organisme.

Ensuite, il y a le venin neurotoxique, qu’on retrouve chez la plupart des mambas et des cobras qui sont des serpents très rapides. la victime de l’envenimation meurt par paralysie générale», a-t-il expliqué.  «Nous avons déjà pensé à la formulation du produit à terme au Congo.

Le sérum antivenimeux sera sous la forme lyophilisée (en poudre). C’est un sérum qui pourra passer en intra musculaire ou en intra veinin», a rassuré M. Zassi-Boulou.  Par ailleurs, il a donné la conduite à tenir en cas d’envenimation. Il a fait remarquer que le serpent n’attaque pas, mais il se défend et, lors des déplacements, s’oriente souvent vers le lieu où les vibrations du sol sont faibles, donc généralement vers l’homme.  Il a recommandé d’éviter de faire un effort physique en cas de morsure. La victime doit être soulevée et amener au poste de santé le plus proche. De même, il a déconseillé l’usage du garrot, car plus le venin est stoppé, plus il va détruire le muscle et l’os, d’où l’amputation des membres.

«Le venin du serpent est fait d’un ensemble d’acides aminés. Il ne faut jamais pratiquer la scarification, ne jamais extirper le venin par la bouche et ne jamais pratiquer la pierre noire, parce que celle-ci ne règle pas cliniquement les problèmes des envenimations», a-t-il ajouté.

Selon lui, le laboratoire va bientôt passer à la phase de la domestication en étudiant la biologie de la reproduction des serpents du Congo. «L’herpétologie ne traite pas seulement des serpents, mais aussi des crocodiles, des tortues et des amphibiens», a-t-il fait savoir.

En outre, il a indiqué que le laboratoire travaille également sur la rani culture, c’est-à-dire l’élevage des grenouilles comestibles. A son avis, cette initiative se fait sans trop de peines, les techniques étant connues, l’expertise étant disponible sur place et le coût d’investissement s’avérant moindre.

«Cette élevage s’inscrit dans le cadre de la diversification de l’économie», a dit M. Zassi-Boulou.  L’herpétologie est l’étude des reptiles et des amphibiens. Par reptiles, nous entendons les tortues, les crocodiles, les serpents, les lézards, en bref tout ce qui rampe», a-t-il conclu.

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