Niamey, 5 Novembre (ANP)- ‘’La gestion des déchets ménagers constitue un enjeu énorme de la vie quotidienne de nos populations, et la problématique risque de s’aggraver durablement au vu de la forte croissance démographique et de l’urbanisation galopante’’ a déclaré l’ANP le chef de service d’assainissement de la ville de Niamey, M. Sékou Abdoul Aziz.
Selon lui, les conséquences potentielles et avérées liées à la difficulté de la gestion des déchets sont énormes, tant sur le plan de l’habitat et des conditions de vie des populations, que sur le plan institutionnel, économique et social.
‘’Malgré les efforts produits par plusieurs initiatives publiques et privées pour sensibiliser les populations et inciter au changement de comportements, le problème des déchets reste entier et les dépotoirs sauvages se multiplient dans nos villes et villages’’, fait remarquer le responsable municipal.
Cependant, M. Sékou précise que ‘’durant les 10 dernières années, la ville de Niamey a connu une certaine métamorphose et une avancée notoire concernant cette question assez récurrente de la gestion des déchets et l’insalubrité dans la ville de Niamey’’.
Il s’agit, dira-t-il, de plusieurs campagnes de sensibilisations ayant consisté à expliquer l’importance de l’assainissement, à installer des comités dans les quartiers, à rassembler les populations, à les informer sur les risques de la négligence, à les impliquer à la gestion des déchets.
Ensuite ‘’un large programme d’évacuation des ordures avait été effectué, et des tonnes et des tonnes ont été évacuées en dehors de la ville de Niamey. Mais aussi des stratégies ont été mises en place pour mobiliser les populations autour de cette question de la ville de Niamey’’, a fait savoir M. Sékou Abdoul Abdoul Aziz.
Aussi, dans le cadre de cette mobilisation sociale, les autorités avaient mis en place un programme où le 1er dimanche de chaque mois est consacré à des activités de salubrité publique dans toute la ville et dans les différents quartiers de la capitale.
Selon le responsable chargé de la gestion des déchets à la mairie centrale de la ville de Niamey, les efforts se multiplient ces derniers temps depuis l’installation des nouvelles autorités à la tête de la ville, en occurrence le Président du conseil de ville, le Député-maire Oumarou Dagori.
‘’Il a fait de la gestion des déchets dans la ville de Niamey l’une de ses principales priorités depuis son installation, à la veille de la saison des pluies. Aussitôt arrivé à la mairie de Niamey, le député-Maire a mis en place des programmes de journée des arrondissements communaux à travers des visites sur le terrain dans toutes ces entités’’, a rappelé M. Sékou.
‘’Cette année, un peu partout dans la ville de Niamey, les eaux de pluies ont été évacuées, des curages des caniveaux aussi ont été faits et des digues de protection au niveau des berges du fleuve ont été construites’’ a cité en exemple Sékou Abdoul Aziz.
En collaboration avec des partenaires, ‘’nous sommes allés jusqu’à la réalisation des caniveaux avec des déchets recyclés, et faire des dalles qu’on peut aussi mettre comme couvercle sur les caniveaux’’, s’est-il réjoui.
De plus, a-t-il ajouté, la ville de Niamey a entrepris des opérations de recyclage des eaux usées et de la boue depuis plus de trois ans.
‘’La station de traitement de la boue est gérée par un groupement d’intérêt économique. Cette unité fabrique beaucoup d’autres produits avec les déchets et les eaux usées’’ a indiqué le responsable municipal.
En effet, ce qui concerne les déchets solides, ‘’nous sommes dans en train de mener des réflexions pour voir comment mettre en œuvre des centrales industrielles qui peuvent incuber et produire de l’énergie électrique pour au moins deux cent mille ménages dans la ville de Niamey. Aujourd’hui, les déchets, c’est une matière première, en résumé. C’est de l’économie circulaire’’, a-t-il indiqué.
Enfin, le chef de service de l’assainissement a lancé un appel à l’endroit de la population pour un changement de mentalité et de comportement, car ‘’le développement économique ne peut plus se concevoir aujourd’hui et pour l’avenir, sans prendre en compte le progrès social, la lutte contre les inégalités et la préservation de l’environnement et des ressources naturelles. C’est cela la véritable notion de développement durable, a-t-il conclu.
