Johannesburg, 31/03/2023 -(MAP)- La Banque centrale sud-africaine (SARB) a décidé de relever son taux directeur de 50 points de base, le portant ainsi à 7,75%, son niveau le plus élevé depuis 2009.
« Dans un contexte marqué par une inflation persistante, trois membres du Comité de politique monétaire (MPC) de la banque ont voté pour une augmentation de 50%, tandis que les deux autres ont penché pour une augmentation de 25 points de base », a déclaré jeudi dans un point de presse le gouverneur de la SARB, Lesetja Kganyago.
Selon l’agence gouvernementale des statistiques (Stats SA), l’inflation en Afrique du Sud reste obstinément élevée depuis plusieurs mois, avec un taux de 7% enregistré en février dernier.
« Le taux directeur révisé est désormais moins accommodant et plus conforme à la vision actuelle des risques d’inflation. L’objectif de la politique monétaire est de ramener l’inflation vers du point médian de la fourchette cible », a souligné M. Kganyago.
Rappelant que l’inflation globale avait dépassé l’extrémité supérieure de la fourchette cible depuis deuxième trimestre 2022, il a noté qu’elle devrait rester au-dessus de l’objectif jusqu’au troisième trimestre de l’année en cours.
En outre, a-t-il averti, la SARB prévoit que l’inflation globale ne revienne « de manière durable au point médian de la fourchette cible que d’ici le quatrième trimestre 2024 ».
Par ailleurs, M. Kganyago a mis en garde contre l’impact majeur de la crise de l’électricité sur l’économie du pays, notant que la banque centrale a revu à la baisse la croissance du PIB en 2023 de 0,3 à 0,2%.
« En raison des importants délestages électriques et des contraintes logistiques, la performance de l’économie sud-africaine reste gravement compromise », a-t-il regretté, notant que « la croissance économique est volatile depuis un certain temps et les perspectives de croissance semblent encore plus incertaines. »
Selon les observateurs, la décision de la SARB pourrait contribuer à aggraver la situation économique en Afrique du Sud, le PIB sud-africaine s’étant déjà contracté de 1,3% au quatrième trimestre 2022, sur fonds d’une crise énergétique aiguë et d’une détérioration des perspectives mondiales.