Johannesburg, 01/12/2022 -(MAP)- Le Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, a convoqué ce jeudi une réunion spéciale urgente de son Comité exécutif national (NEC), à la suite des conclusions du panel indépendant enquêtant sur les accusations criminelles portées contre le Chef de l’Etat et président du parti, Cyril Ramaphosa.
Dans son rapport remis mercredi à la présidente du Parlement, Nosiwe Mapisa-Nqakula, le panel indépendant, présidé par l’ancien juge en chef Sandile Ngcobo, a conclu que «Ramaphosa avait peut-être commis une grave violation de la loi et une faute grave au regard de la Constitution».
La décision de convoquer une réunion urgente du Comité exécutif national a été prise après que Ramaphosa ait tenu mercredi soir une réunion avec les responsables nationaux de l’ANC.
Initialement fixée au 9 décembre pour finaliser les préparatifs de la Conférence élective nationale prévue du 16 au 20 décembre courant, la réunion est avancée pour aujourd’hui virtuellement car la plupart des membres du NEC se trouvent dans tout le pays, dont certains au Parlement du Cap.
Les adversaires de Ramaphosa, qui s’opposent à sa candidature pour un second mandat à la tête du parti, devraient à nouveau l’appeler à se retirer après la publication des conclusions de la Commission indépendante. «Les dirigeants de l’ANC sont très préoccupés par les conclusions du rapport et tout impact qu’elles pourraient avoir sur l’avenir du parti», notent-ils, décrivant le rapport comme le « pire cauchemar ».
S’exprimant sous couvert de l’anonymat, un membre du Comité exécutif national a déclaré aux médias que «des camarades ont demandé à Ramaphosa de se retirer en raison du scandale de Phala Phala, mais il a refusé. Nous espérons trouver une solution finale à cette question et une voie à suivre », a-t-il dit.
La présidente de l’Assemblée nationale, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a mis en place une Commission indépendante qui a procédé à une évaluation préliminaire d’une motion de censure déposée par le Mouvement de transformation africaine (ATM) contre Cyril Ramaphosa. Selon cette motion, le Président sud-africain fait face à quatre chefs d’accusation liés à la dénonciation inappropriée du crime et au conflit d’intérêts personnels avec sa position officielle.
Le parti ATM a déposé la requête après que l’ancien chef du renseignement, Arthur Fraser, a déposé en juin dernier une plainte concernant la dissimulation d’un vol de millions de dollars américains commis en 2020 dans la ferme Phala Phala de Ramaphosa.
Selon la plainte de Fraser, des cambrioleurs s’étaient introduits en février 2020 dans une propriété privée du chef d’État, où ils ont volé des millions de dollars en espèce. La plainte accuse M. Ramaphosa d’avoir dissimulé le cambriolage à la police et l’argent au fisc, d’avoir organisé l’enlèvement et l’interrogatoire des voleurs, puis de les avoir soudoyés pour qu’ils gardent le silence.