Johannesburg, 02/09/2021 -(MAP)- Des ONG Sud-africaines se sont félicitées, jeudi, du retrait d’une réforme globale de la sécurité sociale et des retraites obligeant les contribuables à verser 12% de leurs revenus à un Fonds national géré par l’État.
«Le retrait du Livre Vert sur la sécurité sociale est une victoire pour les contribuables», a déclaré le directeur du mouvement «Solidarity», Dirk Hermann, soulignant que cette réforme était «fondamentalement absurde, irrationnelle, impraticable et inconstitutionnelle».
Il a rappelé ainsi que le mouvement avait intenté une action en justice contre la ministre du Développement social, Lindiwe Zulula, initiatrice du projet, lui donnant 30 jours pour que le Livre Vert soit retiré.
Notant que «Solidarity» s’engage à poursuivre son action en justice si le projet de réforme prend vie sous une autre forme à l’avenir, Hermann a affirmé qu’«il est inconcevable de prendre plus d’argent des contribuables. Il est inquiétant qu’un livre vert aussi irrationnel ait été publié dans le cadre du processus législatif».
Pour sa part, l’organisation sud-africaine de défense des droits civiques AfriForum, a décrit le retrait comme une première victoire importante pour sa campagne de protestation contre la politique fiscale du pays.
Selon Johan Kruger, responsable du développement communautaire de l’ONG, il faut maintenant plus d’élan pour mettre en place une réforme fiscale appropriée en Afrique du Sud.
Le Livre vert a fait l’objet de nombreuses critiques dans le pays, certains experts estimant que les revenus des contribuables étaient déjà surchargés de taxes.
«Ce projet initié par le gouvernement suscite de sérieuses inquiétudes et soulève plusieurs questions. La principale en est comment peut-on savoir que ces contributions seront dans de bonnes mains ?», a souligné M. Adrian Saville, professeur à la GIBS Business School, à l’université de Pretoria.
Même son de cloche chez Wayne Duvenage de l’organisation Undoing Tax Abuse qui a exprimé sa réticence vis à vis de ce projet, notant que son inquiétude provient principalement de la manière avec laquelle ce fonds sera géré.
L’économiste en chef du cabinet Efficient Group, Dawie Roodt, a de son côté affirmé que ce projet semblait être un moyen détourné de soustraire de l’argent aux Sud-africains.