MAP Côte d’Ivoire: la CAN 2023 rapporte un bénéfice de 80 millions de dollars à la CAF APS SENEGAL-LITTERATURE / La fondation Léopold Sédar Senghor va bientôt célébrer ses cinquante ans (secrétaire général) MAP RDC: plus de 24.000 décès dus au paludisme en 2023 (officiel) MAP La Côte d’Ivoire décide le rapatriement de 55.000 réfugiés burkinabè (ministre) MAP La Namibie découvre un gisement pétrolier de plus 10 milliards de barils MAP Burkina Faso : une soixantaine de terroristes neutralisés par l’armée dans l’est du pays APS SENEGAL-UNIVERSITE-PARTENARIAT / Signature d’une convention entre l’UCAD et le complexe Ahmadoul Khadim de Touba APS SENEGAL-ADMINISTRATION-FORMATION / Lutte contre les crimes financiers : l’ONRAC et le CFJ mutualisent leurs actions ANP Niamey :La Fifa inspecte les installations du centre technique de la Fenifoot ANP Rabat : Création du Réseau des Journalistes Fact-Checkers des Agences de Presse Africaines (RJF-FAAPA)

COP 15: L’emploi vert est la réponse au changement climatique et à l’emploi, estime le directeur pays de l’OIT (Interview)


  22 Mai      128        emploi (86), Environnement/Eaux/Forêts (6477),

 

Abidjan, 21 mai 2022 (AIP) – Le directeur du Bureau Pays de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo, Frédéric Lapeyre, s’est prononcé vendredi 20 mai 2022 à la clôture de la COP 15, sur les opportunités des emplois verts qui constituent des réponses appropriées aux changements climatiques et à la création de nouveaux emplois.

AIP :  Depuis 2010, les Nations Unies ont proposé un nouveau modèle économique qu’on dénomme économie verte. On parle, aujourd’hui, de plus en plus d’emploi vert. Que renferme cette notion ?

Frédéric Lapeyre :  Avec la dégradation de l’environnement et la montée des gaz à effets de serre, il y a une nécessité pour l’humanité et pour tous les pays de changer les modes de production. Il faut changer les technologies, il faut changer le mode de faire, de produire et de consommer. Et donc pour cela, il faut changer la structure de l’emploi, créer de nouveaux emplois. Donc ce qu’on entend comme emploi vert, ce sont ces emplois dans les nouvelles activités qui vont contribuer à l’amélioration de la situation de l’environnement. Et donc, cela va concerner tous les emplois liés aux secteurs d’activité exerçant dans la substitution aux énergies fossiles. Il s’agit de toutes les énergies alternatives dont le solaire et l’éolien. Il en va aussi de toutes les activités liées à la question des déchets. Faire en sorte qu’il y ait moins de déchets, qu’on recycle les déchets pour moins polluer la terre. Il s’agira, par exemple, de toutes les activités liées à la restauration des écosystèmes et des activités de reboisement, comme celles qui sont liées à la restauration des terres.

AIP : Quelle est la contribution, à ce jour, de l’OIT à la promotion de l’emploi vert ?

F.L : Concrètement, ce que nous faisons consiste à sensibiliser les gouvernements et entreprises sur la nécessité d’appuyer les secteurs d’activités qui sont créateurs d’emplois verts. Les emplois verts sont bénéfiques pour l’environnement mais également pour la jeunesse ivoirienne à la recherche d’opportunités d’emplois. Et à travers ces nouveaux secteurs d’activité, les énergies renouvelables, vous avez la possibilité de créer de l’emploi pour la jeunesse. Ce que l’on va faire, c’est de travailler avec les gouvernements pour que les investissements soient le plus favorables à des emplois verts pour des équipements moins prédateurs des écosystèmes.

AIP : Et en quoi l’emploi vert va-t-il aider les populations qui subissent le changement climatique ?

F.L : Le changement climatique va priver les populations de certains de leurs moyens de subsistance. On le voit déjà pour les agriculteurs avec la désertification et elle va aussi priver les entreprises de certains marchés. On le voit avec la conversation qu’il y a sur la question du cacao, du cacao durable. En ce qui concerne directement la Côte d’Ivoire, il existe une volonté des grands marchés européens ou des consortiums, une association entre cacao et déforestation, cacao et travail des enfants… Donc pour ça, il faut changer le mode de production, changer la façon dont on produit ces matières premières et nous aidons les gouvernements dans leurs efforts, pour débarrasser certains secteurs d’activités qui ont des impacts négatifs sur l’environnement.
Le directeur du bureau Pays de l’OIT, Frédéric Lapeyre lors de l’interview le 20 mai 2022 avec l’AIP

AIP:  Un fonds vert a été mis à la disposition des pays africains, quel est l’objectif de ce fonds ?

F.L : Il est question de contributeurs qui ont mis des millions de dollars dans ce fonds, qui doit servir d’appui au gouvernement et qui ont une volonté politique forte, de pouvoir mettre en place de grands travaux d’infrastructure, des travaux de préservation de l’environnement.  Il peut s’agir de barrière verte autour du reboisement, de gestion des déchets, ou de différentes autres questions. Ce qu’il faut, c’est une volonté politique, et après, avoir un projet qui vise à réduire l’impact sur l’environnement dans certains secteurs d’activités.

AIP :  Défenseur de l’emploi vert, quel est votre regard sur l’économie circulaire ?

F.L : L’économie circulaire contribue à l’emploi vert. L’économie circulaire signifie polluer moins, réduire les déchets, réutiliser les produits, donc les recycler. L’économie circulaire est donc une contribution majeure à la réduction des phénomènes de dégradation de l’environnement à travers le recyclage et le changement de comportement, la réutilisation mais aussi la réduction des déchets.

AIP : Que répondez-vous aux climato-sceptiques face à ces défis ?

Le temps des débats est terminé. On assiste avec nos yeux à l’impact négatif sur les populations, sur l’environnement, de nos modes actuels de production et de consommation. Le temps n’est plus aux débats. Il est à l’action. Je pense qu’il faut juste répondre à ces enjeux-là, et la COP 15 est un bon exemple, à travers des innovations en termes de politique, des innovations et de thèmes de production. Des entreprises sont à la pointe de ces enjeux et des solutions pour des activités moins polluantes et qui contribuent à cette économie circulaire existent en réponse à cette crise.

AIP : Que dites-vous aux jeunes ?

F.L : Je pense que non seulement la jeunesse est favorable. Elle est consciente des enjeux environnementaux. Elle aspire à un monde meilleur, beaucoup moins prédateur sur la nature. Les jeunes sont conscients que leur créativité, leur sens de l’entreprise doit s’axer sur ces nouveaux secteurs, de l’économie verte, dans le recyclage, dans les nouvelles technologies, dans les énergies renouvelables et c’est impressionnant que la jeunesse s’investisse dans sa capacité de création, d’innovation dans ces secteurs, qui vont contribuer fortement à l’emploi vert et l’émergence de cette économie verte, qui va nous sauver, et qui doit nous sauver de ce processus actuel de dégradation de l’environnement.

Dans la même catégorie