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L’historien Abdarahmane Ngaïdé et l’art d’une nouvelle quête de sens


  7 Juin      35        Arts plastiques (54), Culture (922),

 

Dakar, 7 juin (APS) – L’universitaire Abdarahmane Ngaïdé met ses compétences en jardinerie au service d’une nouvelle quête de sens par l’art, en se servant de bouts de bois de bougainvillier sculptés comme artéfact, avec l’ambition d’impulser une « révolution symbolique » par les signes et de mieux familiariser les enfants avec les réalités socio-culturelles locales.

Cette ambition se retrouve au cœur de son œuvre installée au pavillon Sénégal du Musée des civilisations noires (MCN), dans le cadre d’une exposition intitulée « Loositoo » (Fagot de bous en langue nationale mandingue), qui compte pour la 14e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (19-21 juin).

Le critique d’art sénégalais Massamba Mbaye est le commissaire de cette exposition, avec comme sous-thème « Samp » (installer quelqu’un ou planter quelque chose).

La démarche artistique de Ngaïdé suggère métamorphose et mutation, mais aussi de nouvelles formes de pensées et conceptions de l’art, avec notamment comme soubassement une réinterprétation de l’environnement et des changements qui l’affectent.

Il travaille avec du bois de bougainvillier pour lui donner plusieurs formes et en ressortir des signes, des personnages de poupées en bois, des symboles de la calligraphie arabe. Des objets qui peuvent se refléter après à travers des toiles réalisées par l’artiste, enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.

« Il faut considérer ces objets qui sont du bois de bougainvillier sculpté comme des artefacts (objets permettant de remonter l’histoire), des prototypes. Je travaille sur la métamorphose et sur la mutation parce que je souhaite participer à une révolution symbolique qui va attaquer les signes », explique l’historien-artiste.

« Chaque pièce renvoie à quelque chose, mais j’ai pris la décision de ne pas les nommer pour permettre au public d’avoir sa propre interprétation des signes », précise l’historien de formation, passionné de jardinage.

Il mise sur toutes les possibilités offertes par le bougainvillier pour penser et suggérer une vision possible du monde par l’art, l’orienter sur de nouvelles formes de pensée voire de nouvelles conceptions artistiques.

Ngaïdé engage au passage une réflexion sur le potentiel des signes traduit dans le langage de l’art, en lien avec une préoccupation plus large et actuelle, comme « une réinterprétation de notre environnement qui a changé ».

« Il y a un soubassement environnemental dans ce travail, ce que j’appelle l’éco-environnementalité », fait savoir l’artiste, qui appelle à construire de nouveaux langages pour les enfants et reflétant des projets d’avenir choisis et non subis.

« J’ai dit au président de la République » Macky Sall, qui a présidé le vernissage de l’exposition, le jeudi 19 mai, « que nos enfants doivent jouer avec des trains comme le TER, le BRT, la ville de Diamadio, etc. Tous nos projets d’avenir doivent être accompagnés de jouets en miniatures mis en maquette pour familiariser les enfants avec nos réalités socioculturelles », a dit Abdarahmane N’Gaidé.

« L’humain est dans une fragilité permanente, lance-t-il, mais en nous accrochant les uns aux autres, on peut faire quelque chose ».

N’Gaidé se trouve de fait engagé dans une recherche artistique et un travail dynamique, selon le commissaire de l’exposition Massamba Mbaye.

« Avec ses figures qu’il stylise à sa manière, avec leur fragilité, avec leur équilibre instable, c’est tout l’intérêt et la diversité des torsions naturelles et des impulsions qu’il donne aux torsions », dit-il.

« Il peuple son endroit, sa géographie physique et mentale, rend la pertinence et l’intérêt de sa démarche fondamentale qui renvoie même à son propre corps et à ses propres déséquilibres, à cette recherche d’équilibre qui doit être permanente chez l’humain », analyse Massamba Mbaye.

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