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RALLYE « LE DAKAR » : LA RUPTURE AVEC LE SÉNÉGAL NOURRIT DES INTERROGATIONS


  3 Février      74        Sport (12740),

 

Dakar, 3 fév (APS) – L’édition 2020 du rallye-raid « Le Dakar » s’est déroulée en Arabie Saoudite, du 5 au 17 janvier, après l’Amérique Latine de 2009 à 2019, une tendance qui contribue à accentuer la rupture avec l’Afrique en général et le Sénégal en particulier où autorités et observateurs voient une contradiction entre l’utilisation du nom de la capitale et la rupture avec le pays.
Le chargé de l’administration à la mairie de Dakar par exemple, Babacar Thioye Ba, estime que les organisateurs auraient dû prendre en compte le passif humain du rallye quand il empruntait les routes africaines.

« Pendant des années, le rallye a tué beaucoup de personnes, sur le plan éthique et moral, les organisateurs auraient pu penser à une compensation puisqu’ils sont désormais dans une logique commerciale quand ils sont passés en Amérique Latine ensuite en Arabie Saoudite », note le responsable à la mairie de Dakar.

Selon le site de francetvinfo, « le Dakar, fleuron du sport automobile », a été acheté par l’Arabie Saoudite « cinq fois le prix négocié avec le Pérou et l’Argentine ».

Le 20 novembre dernier, le quotidien Le Parisien écrivait que l’Arabie saoudite « déboursera 15,4 millions d’euros par an pour accueillir le Dakar ».

Après l’édition 2020, quatre autres éditons ont été négociées par le royaume saoudien qui a décidé de faire du sport, une nouvelle arme diplomatique.

Selon Babacar Thioye Bâ du cabinet du maire de Dakar, les responsables de la municipalité de la capitale sénégalaise refusent d’entrer en conflit avec les organisateurs, mais l’utilisation du nom de la capitale sénégalaise suscite de leur part une certaine réflexion, quant à la manière de défendre les intérêts de Dakar.

« Je pense aussi que ce débat doit être pris en charge au niveau de l’Etat pour qu’on puisse défendre les intérêts de notre capitale », a dit M. Ba. Il rappelle que la star de la musique sénégalaise, Youssou Ndour, avait posé le débat quand il était ministre de la Culture.

« On peut trouver des solutions qui feront l’affaire de tout le monde », a-t-il insisté.

Il reste que la rupture entre « Le Dakar’’ et les organisateurs du rallye portant le nom de la capitale sénégalaise ne semble pas gêner outre mesure certains acteurs concernés, comme le secrétaire général de la Fédération sénégalaise de sport automobile et motocycliste (FSAM), André Mathieu.

« Le Dakar ne me manque pas, alors pas du tout, je suis passé à autre chose sans état d’âme », a déclaré le SG de la FSAM.

« Comment voulez-vous que je m’intéresse à ceux qui ont décidé de tourner notre page alors qu’un rallye Africa Eco Rice arrive chaque année et depuis quelque temps au Sénégal ?’’, s’est-il interrogé.

« Le Dakar a apporté beaucoup de choses en termes de visibilité à notre pays et en termes de retombées économiques, mais c’est du passé », a-t-il relevé.

Il a signalé que les organisateurs octroyaient une subvention à la FSAM, subvention à travers laquelle « on payait entre autres notre cotisation à la Fédération internationale automobile ».

« Mais je n’ai plus de nouvelles d’eux depuis 2008, nous nous occupons de ceux qui viennent chez nous, je m’occupe du rallye qui vient et je n’ai aucun état d’âme », a-t-il insisté.

Interrogé sur le sujet, le juriste Abdoulaye Sakho estime que « les villes et les collectivités territoriales à l’instar des personnes physiques ou morales sont en droit de protéger leur nom contre toute exploitation commerciale injustifiée ».

« Le système juridique donne ainsi le droit aux collectivités territoriales et villes le droit d’agir contre des usurpations ou l’utilisation abusive de leur dénomination par des tiers », a ajouté l’enseignant au CRES (Consortium pour la recherche en science économique et sociale) de Dakar.

Le professeur Sakho dit ne pas savoir si les organisateurs du Dakar ont eu l’autorisation d’utiliser le nom de la capitale sénégalais, mais ajoute-t-il, « la présentation de l’événement doit permettre d’éviter tout risque de confusion dans l’esprit du public quant au caractère officiel du service proposé et quant au rappel de l’absence de lien quelconque avec la collectivité concernée ».

« Or, avec cette course, on a l’impression que notre ville est mêlée (à cette compétition) du fait du nom de Dakar qui la caractérise et lui sert de signe distinctif », a-t-il souligné, avant de s’interroger : « Pourquoi le nom de Paris n’est plus accolé à cette course qui s’appelait Paris-Dakar ».

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