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UN PRODUCTEUR RELÈVE LES ‘’DÉFIS’’ AUXQUELS LA ZONE DES NIAYES EST CONFRONTÉE


  20 Août      60        Agriculture (4142), Environnement/Eaux/Forêts (6479),

 

Dakar, 19 août (APS) – La zone des Niayes (ouest) peut demeurer un grenier horticole du Sénégal, à condition que des solutions soient trouvées à la salinisation des terres et à la baisse de la pluviométrie et du niveau de la nappe souterraine, soutient le président du conseil d’administration de la coopérative des producteurs de fruits et légumes de Keur Birame Ndao, Cheikh Mbacké Mboup.

‘’La problématique de l’eau dans la production de fruits et légumes est une réalité dans cette bande du littoral ouest du Sénégal’’ appelée les Niayes, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

M. Mboup a évoqué d’autres problèmes auxquels cette zone agricole se trouve confrontée : la forte urbanisation et l’exploitation minière.

Il a présenté, vendredi, à Dakar, une communication sur ‘’l’eau et le développement de l’agriculture périurbaine dans la zone des Niayes’’, au cours d’un atelier sur ‘’les enjeux de l’eau’’, organisé par l’association Africa 21 à l’intention de plusieurs journalistes.

‘’Nous sommes conscients que la zone des Niayes est confrontée à beaucoup de problèmes liés à l’eau, laquelle est la base de la production horticole. Il est alors évident que les agriculteurs font face à des défis’’, a souligné Cheikh Mbacké Mboup.

Il signale que la zone des Niayes ‘’connait un recul assez notoire du point de vue de la pluviométrie’’, depuis quelques années.

‘’Dans les années 1960, a rappelé M. Mboup, nous étions à 800 millimètres d’eau par an. Aujourd’hui, dans cette zone, on est entre 350 et 500 millimètres par an. Cela traduit le fait que la pluviométrie a beaucoup reculé.’’

Concernant la production horticole, il note que les agriculteurs de la zone des Niayes font ‘’beaucoup de cultures de décrue avec cette pluviométrie permettant d’inonder les cuvettes existantes’’.

‘’Pendant toute la saison des pluies et une partie de la saison sèche, on trouve beaucoup d’eau dans ces bas-fonds. Au fur et à mesure que l’eau s’écoulait, les agriculteurs y pratiquaient la culture des légumes’’, s’est souvenu Cheikh Mbacké Mboup.

‘’Cependant, la pluviométrie n’étant plus ce qu’elle était, la plupart des zones de décrue ont disparu’’, a fait remarquer le président du conseil d’administration de la coopérative des producteurs des fruits et légumes de Keur Birame Ndao.

Cela a poussé les agriculteurs vers la culture des légumes.

Sur les dunes qui longent la côte, dans la zone des Niayes, se trouvent des vallées interdunaires dans lesquelles existent des nappes d’eau douce captives, qui permettent de faire de l’irrigation avec des marais, des pluies de fortune qui servaient à arroser les cultures, a-t-il expliqué.

‘’A la place de ces marais, les agriculteurs ont mis en place des milliers de microforages dans la zone des Niayes, qui dispose’’ d’une ‘’lame d’eau de mer qui s’infiltre sous les dunes’’, a poursuivi M. Mboup.

‘’Quand on pompe en excès, une partie de cette eau de mer est aspirée. Une fois déversée dans les champs, elle entraîne la salinisation de ces superficies. Le sel s’accumule, alors que la technicité des agriculteurs sénégalais ne permet pas de l’éliminer. De fait, des superficies se perdent’’, fait-il observer.

Reste le ‘’défi’’ du déboisement de cette zone au profit de l’agriculture. ‘’Cela entraîne un ensablement des cuvettes qui servaient à la culture maraichère. Tout cela se traduit par une perte de superficies’’, a signalé Cheikh Mbacké Mboup.

‘’Des produits sains’’

S’y ajoute l’exploitation de ressources minières telles que le zircon ou les phosphates, une pratique entraînant ‘’une certaine forme de pollution chimique à la fois des nappes et des terres, qui se traduit par la perte de capacités de production des agriculteurs’’.

La zone des Niayes est également caractérisée, depuis quelques années, par une forte urbanisation. ‘’Des zones qui traditionnellement étaient cultivées sont aménagées et viabilisées pour servir de lieux d’habitation, ce qui entraîne également des pertes de superficies’’, a fait remarquer M. Mboup.

L’avenir de l’agriculture est ‘’très sombre’’ dans la zone des Niayes, prévient le président du conseil d’administration de la coopérative des producteurs de fruits et légumes de Keur Birame Ndao.

Aussi le gouvernement est-il invité, selon lui, à une réflexion sur cette perspective ‘’parce que cette zone est déterminante en termes de production de fruits et légumes pour le pays’’.

Le Sénégal produit environ 1,6 million de tonnes de fruits et légumes, dont 60 % viennent des Niayes, affirme M. Mboup.

Si cet acquis se perd, ‘’c’est un potentiel économique énorme qui s’envole’’, avertit-il, suggérant au gouvernement de ‘’revoir de manière beaucoup plus intelligente l’occupation de l’espace, pour un meilleur aménagement de la zone des Niayes’’.

Cheikh Mbacké Mboup fait par ailleurs état, à une échelle plus réduite, de ‘’déficits de compétences’’ concernant la prise en charge des itinéraires techniques.

‘’Il faut que l’agriculteur arrive à mieux maîtriser les itinéraires techniques de manière à faire une production de qualité, pour pouvoir pénétrer le marché international’’, a plaidé M. Mboup, pour qui le producteur sénégalais doit se conformer aux normes de qualité les plus élevées.

Après cela, a-t-il assuré, l’agriculture biologique doit être développée dans la zone des Niayes, avec des engrais organiques, qui peuvent se substituer à l’engrais chimique.

‘’Ces engrais biologiques ne contaminent pas le sol ni ne laissent des résidus dans le fruit ou le légume produit. Il faut que l’on fasse la promotion de ces engrais biologiques, qui ne polluent pas le sol et permettent d’avoir le même niveau de rendement avec des produits sains’’, a insisté M. Mboup.

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