Lomé, le 21 sept. (ATOP) – Le Programme des Relations Islamo-Chrétiennes en Afrique (PRICA-Togo), conjointement avec l’Union Musulmane du Togo (UMT) et la Commission Episcopale Justice et Paix (CEJP) de l’Eglise Catholique a organisé un panel sur le thème « J’ai droit à la paix, tu as droit à la paix », le jeudi 20 septembre à Lomé.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale de la paix célébrée le 21 juin de chaque année, et a pour objectif de réfléchir sur les stratégies devant concourir à cultiver et promouvoir une paix durable entre les fidèles chrétiens et musulmans et par ricochet au Togo. Elle a également donné l’occasion aux panélistes de confessions chrétienne et musulmane de mettre ensemble en terre des plants en signe de paix interreligieuse sur les sites des quatre mosquées qui ont été profanées récemment par des individus non encore identifiés. Cette conférence-débat a aussi été marquée par des prières et des invocations pour que règne perpétuellement la paix dans le pays.
Le coordonnateur du PRICA-Togo, Rév. Komi Adzraké, a fait savoir que les Togolais doivent cultiver la paix dans leurs paroles et leurs comportements quotidiens. Selon lui, la volonté individuelle et collective de vivre en paix doit se manifester en tournant le dos à la haine, aux conflits, à l’intolérance religieuse car, nul ne peut vaquer librement à ses occupations partout où la paix est menacée. Il a révélé que, la Bible enseigne l’amour et le Seigneur Jésus recommande à ses fidèles « autant que cela dépend d’eux de vivre en paix avec tout le monde ». Le Rév Adzraké a ajouté que pour le chrétien, la paix doit passer par le respect des dix commandements de Dieu que Jésus a résumé d’abord à l’amour pour Dieu et ensuite pour son prochain que l’on doit aimer comme soi-même.
Pour l’Imam Hido Mohamed Awali, la paix est possible si chacun s’approprie les valeurs de tolérance, de pardon, de justice sociale, de reconnaissance et d’acceptation de l’autre tel que l’enseigne le Coran. Il a rappelé qu’en dehors des sermons de vendredi où l’occasion leur est donnée de transmettre aux croyants des messages de paix, les conférences, les forums, la célébration des mariages etc sont également mis à contribution pour des sensibilisations sur la paix. Pour lui, la paix et l’Islam sont intrinsèquement liés car le Dieu de l’Islam c’est Allah dont l’un des attributs est paix, son prophète Mahomet est un homme de paix et ses adeptes sont des « muslims » c’est-à-dire des gens de paix qui terminent leurs prière par la formule « que la paix et la miséricorde d’Allah soient ».
Pour lui, il importe de vivre la paix à l’intérieur pour la manifester à l’extérieur et le thème appelle à avoir un cœur pur, à vivre de façon convenable, à donner la paix aux autres en évitant les conflits, les violences et en prônant la tolérance et le pardon.
Le représentant de la CEJP, Pr Magloire Kokouvi a laissé entendre que son organisation se dévoue à la paix en essayant d’aider les gens en matière judiciaire et en proposant une conciliation gratuite ce qui représente un avantage certain pour le citoyen lambda parce que la Commission ne prend pas les frais d’avocats ou d’huissiers. « Nous réconcilions les couples pour les problèmes de pensions alimentaires et autres et des gens y compris des adeptes des religions traditionnels africaines sur les problèmes fonciers », a-t-il confié.
Il a ajouté que dans les sept diocèses du pays, chaque membre de cette Commission s’attèle à cette mission en respectant la doctrine sociale de l’Eglise catholique. Pour lui, depuis Bethléem, le Seigneur Jésus a apporté la paix et ses disciples se doivent de répandre cette paix. Il a convié les Togolais au respect mutuel ; à considérer l’autre comme une créature faite à l’image de Dieu et ce faisant mettre à sa disposition les moyens de réaliser cette paix.
Le représentant régional de la Conférence des Eglises de Toute l’Afrique (CETA) et le vice-président de l’UMT, l’imam Sanni Karimou ont salué cette démarche noble qui participe à la construction de la paix. Ils ont demandé à l’assistance de s’approprier les enseignements reçus, de les vulgariser avant de souhaiter une plus grande mobilisation autour de cette initiative la prochaine fois.
