Dakar, 03/05/2023 (MAP)- Plusieurs sujets d’actualité font la Une de la presse africaine de ce mercredi qui commente notamment le débat sur l’appel au dialogue politique au Sénégal, les revendications des syndicats en Côte d’Ivoire et l’évacuation des ressortissants nigérians du Soudan.
Les journaux africains s’intéressent également à la crise de l’électricité en Afrique du Sud, aux progrès réalisés en Ethiopie, à la visite du Premier ministre japonais au Kenya et aux décès causés par les intempéries au Rwanda.
Au Sénégal, « Le Quotidien » écrit que l’appel au dialogue du président Macky Sall a déjà un effet positif pour la majorité. « Il est en train de casser la dynamique de l’opposition. Le parti Pastef ne semble pas supporter une autre position que la sienne, alors que Khalifa Sall est ouvert au dialogue », souligne le journal.
« Va-t-on vers une fracture de l’opposition qui, unie, n’a pas su gagner contre le pouvoir ?”, s’interroge la publication, estimant que l’appel au dialogue du Président Macky Sall a eu un effet négatif sur la dynamique de l’opposition radicale.
« En effet, après la confirmation de sa percée dans les élections locales, l’opposition a réussi à s’imposer à l’Assemblée nationale avec un record de 80 députés tombés sous son escarcelle. Une montée en puissance que la majorité, sans le dire publiquement, perçoit comme une menace sérieuse à son maintien au pouvoir. Mais à quelques mois de la Présidentielle, les fissures de cette union sacrée commencent à se voir », explique-t-il.
« Khalifa Sall ne semble plus être dans une logique de radicalisme. Le leader de Taxawu Senegal ne ferme pas la porte à un dialogue, pourvu qu’il aboutisse à sa présence en 2024 comme candidat. Le Pds, qui a toujours refusé d’être dans un front avec Mimi Touré fait, valoir son passé «d’adepte du dialogue» pour répondre favorablement à l’appel », fait savoir la même source.
Pour sa part « EnQuête » indique à quelques encablures de la clôture de la période de révision exceptionnelle des listes électorales, le Parti démocratique sénégalais (PDS) a dépêché une forte délégation, mardi, au nom du secrétaire général national Me Abdoulaye Wade, auprès de certaines commissions administratives d’inscription sur les listes électorales.
« Le chargé des élections, Maguette Sy, et ses camarades de parti ont posé leurs valises à Grand-Yoff et à Guinaw- Rails Sud », note le journal, précisant qu’ils ont aussi saisi l’occasion pour se prononcer sur le dialogue politique convoqué par le chef de l’Etat.
Les libéraux se disent « ouverts », car, explique Maguette Sy, l’échange lui-même fait partie de « I’ADN » de leur organisation politique, souligne le quotidien.
« Le PDS, dit- il, est un parti de consensus. Nous sommes ouverts à la discussion, d’autant plus que notre interlocuteur, en la personne du président de la République, souhaite s’entretenir avec l’opposition à laquelle nous appartenons », poursuit-il.
De son côté « WalfQuotidien » estime qu’avec son dialogue politique, le Président Macky Sall est en train de diviser l’opposition en mille morceaux avec les libéraux et le camp de Taxawu Sénégal favorables à ce dialogue, relevant que Macky Sall va certainement y tirer des dividendes non négligeables.
Citant le spécialiste en sociologie politique, Dr Abdou Khadre Sanokho, le journal précise que les dividendes qu’il peut en tirer sont pluriels mais forcément il y aura deux: la légitimation de sa potentielle candidature et l’isolement de son principal adversaire.
«Si véritablement une partie de l’opposition répond au dialogue et l’autre refuse de s’asseoir autour de la table. Macky aura réussi à fragiliser l’opposition», soutient-il ajoutant que l’unité de l’opposition sera complètement fragmentée et secouée.
En Côte d’Ivoire, ’’Linfodrome’’ indique que les faîtières des syndicats ont émis le vœu de voir l’Etat ivoirien ratifier la convention de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative à violence et au harcèlement en milieu professionnel, et ce lors de la célébration officielle de la fête du Travail, lundi à Abidjan.
L’adhésion de la Côte d’Ivoire à cette convention permettra de «créer des conditions de travail propices à l’épanouissement du travailleur et de la travailleuse», a déclaré le secrétaire général adjoint de la Fédération des syndicats autonomes de Côte d’Ivoire (FESACI-CG), Traoré Yacouba, rapporte le journal.
En effet, «la violence et le harcèlement constituent un défi quotidien pour les travailleurs» , a révélé l’Union nationale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UNATRCI) qui note des comportements dépourvus d’éthique qui gangrènent le milieu professionnel, ajoute le même média.
De son côté, ’’Fraternité Matin’’ renseigne qu’un atelier régional de renforcement des capacités sur la planification intégrée climat-qualité de l’air pour l’Afrique francophone s’est ouvert le 2 mai à Abidjan.
A l’ouverture de cet évènement, le représentant du ministre de l’Environnement et du Développement durable, par ailleurs directeur de cabinet, Parfait Kouadio, a procédé à la remise officielle de la version actualisée du document de planification d’actions nationales sur les polluants climatiques de courte durée de vie (Slcp) de la Côte d’Ivoire, et ce pour servir d’exemple en la matière aux partenaires techniques et à des représentants des pays de la sous-région, souligne la publication.
Au Nigeria, « The Nation » écrit que le premier groupe de personnes évacuées du Soudan devrait arriver mercredi après de nombreuses péripéties.
Citant la présidente de la Commission des Nigérians de la diaspora (NIDCOM), Mme Abike Dabiri-Erewa, le média indique qu’un avion d’Air Peace a atterri en Egypte la nuit dernière.
Dabiri-Erewa a déclaré que « l’ambassade d’Égypte a réussi à déplacer toutes les personnes évacuées du côté soudanais vers le côté égyptien de la frontière d’Arqeel », ajoutant que « la priorité a été donnée aux étudiantes lors du passage ordonné de la frontière pour 449 d’entre elles ».
Pour sa part, « The Guardian » indique que l’opérateur de télécommunications MTN espère atteindre une couverture de 10% du réseau de cinquième génération (5G) d’ici la fin de l’année.
Le géant des télécommunications, qui a révélé cette information dans son rapport intégré pour l’exercice clos le 31 décembre 2022, a déclaré avoir déployé plus de 2.500 sites 5G sur ses 19 marchés répartis sur deux continents, précise le journal.
Au Nigeria, MTN a déployé plus de 588 sites 5G dans les principales villes, poursuit la publication, relevant qu’en effet, l’entreprise de télécommunications a été pionnière dans le déploiement de la 5G au Nigeria en août dernier, en commençant par Lagos, où elle a déployé le service dans environ 81 villes et a prévu une expansion progressive du réseau dans six autres villes, notamment Abuja, Port Harcourt, Ibadan, Kano, Owerri et Maiduguri.
En Afrique du Sud, « SABC News » s’arrête sur la crise de l’électricité qui paralyse le pays, rapportant les propos du président du conseil d’administration de la compagnie publique d’électricité Eskom, Mpho Makwena, selon lesquels aucun répit en termes de délestages n’est prévu avant mars 2025.
S’exprimant à la commission des crédits du Parlement, M. Makwana a souligné que la stratégie de redressement de la compagnie en détresse consiste à augmenter le facteur de disponibilité de l’énergie à 60 % d’ici la fin de l’exercice en cours, au lieu de 40% actuellement, écrit le journal.
Il rappelle ainsi qu’Eskom est passé durant les derniers mois aux étapes supérieures de coupures de courant, en raison des pannes continues qui plombent ses centrales thermiques vieillissantes.
Pour sa part, « Sowetan » fait savoir que les hôpitaux publics ont dépensé depuis le 1er avril 2022 près de 700 millions de rands (près de 38 millions de dollars) en diesel pour éviter les délestages.
En réponse à une question parlementaire écrite du député de Freedom Front Plus, Philippus Adriaan van Staden, le ministre de la Santé, Joe Phaahla, a déclaré qu’il a demandé au directeur général de la santé, Sandile Buthelezi, de rencontrer les responsables d’Eskom pour rechercher des interventions visant à atténuer le délestage, poursuit la publication.
Le président Cyril Ramaphosa a déclaré récemment au Conseil national des provinces que le gouvernement travaillait à exempter les infrastructures critiques, en particulier les hôpitaux, des coupures de courant qui se sont intensifiées dernièrement.
En Ethiopie, « The Ethiopian Herald » consacre son éditorial aux défis relevés par le pays ces dernières années et aux progrès réalisés dans divers domaines.
Au cours des quatre dernières années, l’Éthiopie a fait face à une situation difficile, entre autres, la pandémie de COVID-19, l’invasion des criquets pèlerins, le déclenchement du conflit dans le nord du pays et la campagne de désinformation menée contre le pays après la guerre, relève l’éditorialiste.
Malgré cette situation difficile, l’Ethiopie n’a pas manqué d’accélérer ses efforts de développement, de nombreux grands projets ayant pris forme dans le pays, souligne l’éditorialiste, notant que ces réalisations ont eu des impacts considérables sur l’accélération de la croissance économique à travers la création des emplois massifs, le renforcement de manière significative des infrastructures et l’amélioration des conditions de vie de la population.
Actuellement, l’Éthiopie s’efforce de faire avancer à plein régime ses priorités de développement favorisé par l’accord de paix qui a mis fin aux hostilités dans le nord du pays, écrit l’éditorialiste.
Au Kenya, « KBC » rapporte que le président William Ruto a exhorté les pays voisins à soutenir les efforts visant l’arrêt des hostilités entre les parties belligérantes au Soudan.
Lors d’un entretien téléphonique avec son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, les deux chefs d’Etat ont exhorté les États de la région à soutenir les agences des Nations Unies et leurs activités, en particulier les efforts visant à atténuer l’impact du conflit et à faciliter le déplacement des personnes vers la sécurité, indique le journal.
Ruto a appelé tous les États voisins à prendre les mesures nécessaires pour faciliter la circulation et l’accueil en toute sécurité des personnes en quête de sécurité, souligne-t-il.
Sur un autre registre, « KBC » s’intéresse à la visite du Premier ministre japonais Kishida Fumio au Kenya, précisant qu’il est arrivé mardi à Nairobi pour une visite d’Etat de deux jours.
Kishida Fumio sera reçu mercredi par le président kényan, souligne le journal, notant que leurs entretiens devraient porter sur la consolidation des liens entre le Kenya et le Japon, le renforcement de la coordination au niveau des affaires régionales et internationales et la promotion de la croissance des entreprises africaines.
Au cours de sa visite, Fumio devrait également rencontrer la communauté d’affaires japonaise, de jeunes volontaires et des start-up, ajoute la publication.
Au Rwanda, « The New Times » rapporte que le gouverneur de la province de l’Ouest, François Habitegeko, a révélé que de fortes pluies survenues dans la soirée des 2 et 3 mai ont entraîné la mort de 55 personnes.
Des opérations de sauvetage sont en cours pour localiser d’éventuelles victimes supplémentaires, a fait savoir Habitegeko, cité par le journal, ajoutant qu’outre les pertes en vies humaines, de nombreuses personnes ont été blessées et des maisons détruites dans plusieurs régions telles que Ngororero, Rubavu, Nyabihu, Rutsiro et Karongi.
La publication souligne que la Police nationale du Rwanda a également annoncé qu’en raison de fortes pluies, les routes Mukamira-Ngororero et Rubavu-Rutsiro sont temporairement impraticables.
