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GESTION DES ORDURES : LES PRN, UN PARI CONTRE LES ’’DÉPÔTS SAUVAGES’’


  28 Septembre      178        Environnement/Eaux/Forêts (6480),

 

Dakar, 28 sept (APS) – Les points de regroupement normalisés (PRN), initiés par l’Unité de gestion des déchets solides (UCG), sont en train de donner naissance à une « nouvelle manière » de ramassage des ordures dans la région de Dakar, a salué dans un entretien avec l’APS, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs du nettoiement.

« Depuis janvier dernier (…), une nouvelle manière de ramassage des ordures à vue le jour, à travers la mise en place des points de regroupement normalisés (PNR) », a fait savoir, Madani Sy, précisant que les PRN sont « des enclos déposés un peu partout au niveau des grandes artères » de la capitale sénégalaise.

Un millier de bacs à ordures avaient dans un premier temps été posés dans les grandes artères avant la création des PRN, a-t-il expliqué.

Il s’agit de la transformation d’espaces où les populations avaient l’habitude de déposer leurs ordures.

« Cet état de fait rendait le cadre de vie pas des meilleurs », a regretté M. Sy, par ailleurs inspecteur de l’UCG et président du Conseil d’administration de la mutuelle de santé des travailleurs du nettoiement.

Le technicien a fait savoir que « les chariots posés à l’intérieur de ce dispositif permettent de faire du tri sélectif, mais aussi aux ménages d’opter pour un changement de comportement responsable à tous les niveaux ».

Selon lui, quelque 50 PRN sont opérationnels à travers les grandes artères de la capitale mais aussi dans les autres départements de la région de Dakar.

« Depuis que ces PRN ont été mis en place, tout le monde a constaté qu’il y a un renouveau. Aujourd’hui, l’UCG a mis en place un support pratique +Allô déchets+, pour lequel le service est gratuit », renseigne-t-il.

« Une fois le serveur composé, l’équipe dédiée vient résorber le déficit de collecte au niveau des localités concernées. Il s’agit aussi de, +Allô gravats+, un service payant qui vient appuyer les populations à faire la levée », ajoute Madani Sy, soulignant que « ces deux outils, sont venus, renforcés le schéma organisationnel de l’UCG ».

Il a invité les populations à s’approprier cet outil mais aussi à un respect de leur cadre de vie et à un changement de comportement à tous les niveaux.

« Le Sénégal zéro déchet », un programme lancé par le gouvernement pour lutter contre l’insalubrité publique et l’occupation anarchique de la voie publique, « ne pourra se faire sans des infrastructures, des équipements, un mobilier urbain adéquat », a soutenu Madani Sy.

Mbeubeuss, un défi à relever

Le principal défi, a-t-il indiqué, reste la région de Dakar, notamment la décharge de Mbeubeuss.

« Une bombe écologique, une décharge poreuse située dans la lointaine banlieue dakaroise, conçue depuis 1968, qui constitue aujourd’hui une équation écologique à résoudre », avance le technicien.

Parmi les mesures prises dans ce sens, il a évoqué l’interdiction de faire travailler les enfants à l’intérieur de la décharge, laquelle sera effective avec la mise en service d’un poste de police à l’entrée de Mbeubeuss, a-t-il dit.

De même, des usines de recyclage seront créées, annonce-t-il, soulignant que c’est un projet « ambitieux ». « On ne parle plus de délocalisation, mais de restructuration de la décharge. Nous y sommes déjà », a-t-il expliqué.

Le secrétaire général de Syndicat des travailleurs du nettoiement reconnait avoir senti « un léger mieux en termes de conditions de travail », citant le mobilier urbain et la mise à disposition d’équipements de protection individuelle (EPI) aux agents du nettoiement.

L’autre aspect expliquant la motivation des travailleurs, est la mise en place d’un plan d’urgence de nettoiement à Dakar, Rufisque, Pikine et Guédiawaye.

« Depuis l’arrivée de la COVID 19 dans notre pays, les agents se sont surpassés, des volontaires ont été recrutés et des primes exceptionnelles ont été versées à ces agents. Cela a permis, aujourd’hui, d’avoir une visibilité, un léger mieux », s’est encore réjoui le syndicaliste.

Globalement, a-t-il indiqué, « c’est un plan d’organisation qui a été mis en service pour permettre aux populations de ne pas cohabiter avec la saleté, mais aussi d’avoir une visibilité par rapport au concept +zéro déchet+ ».

Un système de tri, une nécessité pour le recyclage

Madani Sy a également évoqué la mise en place du système APA (avant, pendant et après la Tabaski). « Vous avez constaté qu’il n’y avait aucun débordement lors des fêtes de Korité et Tabaski car, le dispositif mis en place a été bien géré par l’UCG et les techniciens de surface », s’est-il félicité.

Ces initiatives ont rendu « le cadre de vie attrayant », dit-il, déplorant la persistance de mauvais comportements chez certains habitants qui continuent jusqu’à présent à déverser leurs ordures à même le sol et non dans les bacs qui leur sont réservés.

Selon lui, « les gens ne savent pas faire le tri en séparant les ordures ménagères de celles biomédicales, de gravats ou solides et liquides. Tout est mélangé ».

Aussi, ce tri leur permettrait de faire de manière correcte leur tâche, de rendre le système plus opérationnel et rapide.

« Ce sont des désagréments que nous rencontrons souvent car, des gens viennent déposer des ordures chimiques et s’en suivent des altercations avec nos agents », a dénoncé, M. Sy.

Dans cette perspective, il a évoqué la nécessité de mettre en place un système de tri pour recycler ces déchets.

« Au début de leur mise en service, les gens n’osaient même pas venir y déverser leurs déchets. Il a fallu que les spots passent pour que cela soit un déclic », a-t-il fait remarquer.

Le PRN est certes « une solution » contre les dépôts sauvages mais aussi, suggère-t-il, la mise en place de la brigade d’intervention rapide (BIR), qui sillonne les grandes artères et la boucle de Dakar, en est une autre.

‘’Si vous voulez tâter le pouls d’une ville propre ou sale, il faut contrôler les entrées et les sorties qui sont souvent jonchées de tas d’immondices’’, observe Madani Sy.

Ainsi, insiste-t-il, l’installation des centres intégrés de valorisation des déchets (CIVD) au niveau de ces espaces inoccupés servant de dépôts sauvages, sera une aubaine pour toutes les populations et les agents du nettoiement.

Plus de 2400 tonnes d’ordures ramassées par jour

Plus de 2400 tonnes/ jour sont ramassées, de Dakar à Yenne. Pour ce faire, l’UCG s’appuie sur un dispositif composé des PRN et des concessionnaires et de près de 10 000 bacs à ordures répartis dans Dakar.

‘’L’objectif fixé est de n’avoir pas de débordement dans les bacs à ordures. ‘’Ce sont les quartiers flottants qui nous créent d’énormes difficultés. Il faut que les comportements changent’’, a exhorté le technicien.

Il a invité les maires et les délégués de quartiers à jouer leur partition pour que l’objectif ‘’zéro déchet au Sénégal‘’ soit atteint. ‘’Le nettoiement est une compétence transférée et aujourd’hui au niveau de l’UCG, nous faisons le travail dévolu aux collectivités territoriales’’.

Cependant, ‘’si nous ne respectons pas le schéma organisationnel, il y a toujours une gestion informelle’’, a-t-il insisté.

C’est pourquoi, dit-il, ‘’nous devons avoir un cadre de concertation entre l’UCG et ces communes pour éradiquer ces tas d’immondices qui jonchent les marchés et alentours’’.

Par ailleurs, le but visé est la création de centres intégrés de valorisation des déchets (CIVD), prévus dans chaque capitale régionale. A l’en croire, les centres existent déjà à Tivaouane, Touba, Saint-Louis, Kaolack Tambacounda, Ziguinchor, grâce au projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (PROMOGED).

‘’Je pense qu’il faut un engagement de tous les acteurs, pour accompagner l’Etat car, seul, il ne peut régler le problème de l’insalubrité de nos quartiers’’ a-t-il défendu, signalant qu’il était nécessaire d’ériger des infrastructures répondant aux normes environnementales, afin de donner une réponse définitive à l’insalubrité dans nos capitales régionales.

Il a rappelé que dans les villes de l’intérieur du pays, le système de ramassage et de collecte est différent. La particularité réside surtout dans le fait que des concessionnaires-prestataires s’adonnent à cette activité en faisant appel à des sociétés d’intérim, lesquelles fournissent la main d’œuvre.

‘’Ce sont des agents à la paie dérisoire sans bulletin de salaire ni cotisation à l’ IPRES. C’est la précarité extrême’’, a déploré le syndicaliste, avant d’ajouter qu’il n’est pas exclu que les PRN soient démultipliés dans les autres villes du pays.

Madani Sy a d’ailleurs agité l’idée d’une réflexion sur des assises nationales du nettoiement devant regrouper entre autres des représentants de l’Etat, des collectivités territoriales, des concessionnaires et autres partenaires.

Selon lui, cette concertation devrait ouvrir la voie à un nouveau schéma directeur et d’autres projections dessinant les contours d’un cadre de vie meilleur pour toutes les villes du Sénégal.

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