Rabat, 30/05/2019 (MAP)- L’objectif américain en Somalie est « d’affaiblir militairement » le groupe terroriste somalien des Shabab, affilié à al-Qaida, et parvenir à un règlement politique de la crise qui prévaut dans ce pays d’Afrique de l’Est, selon de hauts responsables du commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM).
« Nous ne parlons pas d’annihiler al-Shabab ou de le supprimer complètement (…) Il s’agit de l’affaiblir lentement et le réduire hors d’état de nuire », a déclaré l’ambassadeur Alexander Laskaris, commandant civil adjoint d’Africom, lors d’un point de presse mercredi.
Une guerre hybride et un règlement politique pourraient affaiblir les Shabab et mettre fin à leurs attaques, a estimé M. Laskaris, dont les propos ont été rapportés jeudi par les médias kényans.
« S’engager avec des civils somaliens tout en exploitant des divisions au sein des Shabaab est moins coûteux et potentiellement plus efficace que les opérations militaires », a-t-il noté, soulignant la nécessité pour les parties belligérantes somaliennes de parvenir à un règlement politique « mais qui doit être fait conformément à la culture somalienne. »
La dimension politique du conflit en Somalie est au moins aussi importante que la dimension militaire, a estimé M. Laskaris.
« Il convient d’explorer comment inciter les gens à quitter le champ de bataille. L’objectif clé, a-t-il déclaré, est de créer une rampe de sortie » permettant aux transfuges de quitter les rangs des Shabab en toute sécurité.
Pour sa part, le contre-amiral Heidi Berg, directrice du renseignement à Africom, a assuré que les attaques aériennes américaines intensifiées sur des cibles Shabaab ont placé le groupe « sur la défensive ».
« Ils sont sur la défensive, limités dans leurs mouvements et brisés dans leur capacité à commander leurs forces », a-t-elle déclaré, ajoutant que les frappes aériennes ont perturbé les capacités de commandement et de contrôle du groupe, limité sa mobilité et répandu la peur et la méfiance dans ses rangs.
