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NOUREDDINE SAÏL : « L’AVENIR DE LA COPRODUCTION PASSE NÉCESSAIREMENT PAR L’EXISTENCE DES CINÉMATOGRAPHIES NATIONALES »


  25 Janvier      106        Culture (901),

 

Dakar, 24 jan (APS) – L’ancien directeur du Centre cinématographique marocain (CCM), Noureddine Saïl, a souligné, vendredi, à Dakar, la nécessité de « faire exister les cinématographies nationales », la meilleure façon, selon lui, de travailler pour le cinéma africain.

L’avenir de la coproduction « passe nécessairement par la production de films à l’échelle de chaque pays africain », a-t-il soutenu lors d’une conférence publique sur le thème « Situation du cinéma en Afrique, l’avenir de la coproduction ».

« Travaillons à faire notre cinématographie sénégalaise, égyptienne, marocaine, burkinabè, tunisienne, etc., c’est la meilleure façon de travailler pour le cinéma africain, pas l’inverse », a-t-il insisté au cours de cette rencontre organisée par la maison de production « Cinékap ».

Dans les années 70, dit-il, « il était inéluctable’ de voir exister le cinéma africain, car il avait cette nécessité de l’existence du cinéma africain ».

« Le cinéma africain, qui est un concept juste dans son militantisme, a été par la suite utilisé comme anesthésiant vis-à-vis des gens qui voulaient faire des films », souligne le président fondateur du Festival de cinéma de Khouribga, au Maroc.

« Aujourd’hui, estime Noureddine Saïl, nous avons besoin d’un concept opérationnel, car les cinémas sénégalais, marocain burkinabé, etc., sont automatiquement africains par leur nationalité ».

« Comment aujourd’hui créer l’entreprise cinéma qui va créer des cinémas qui pourront par la suite être considérés comme le cinéma africain ? », se demande-t-il.

Il a invité les pays africains à beaucoup produire pour faire travailler beaucoup de gens, acheter du matériel, une manière de « créer un marché intérieur en multipliant les écrans de cinéma ».

Pour Noureddine Saïl, « on a vendu très tôt cette histoire de cinéma africain et finalement cela n’a servi à rien ».

« Affirmons notre séparation objective, nos identités qui ne peuvent être que différentes et nos communautés dans l’échange à commencer par la coproduction. Pour coproduire, il faut exister séparément », fait-il valoir.

Il estime qu’une coproduction entre le Maroc et le Sénégal, par exemple, ne peut exister que si ces deux pays « existent cinématographiquement ».

« Il faut par exemple qu’il y ait un Oumar Sall au Sénégal et une Khadija Alami au Maroc (producteurs), voilà ce qui peut créer des échanges pragmatiques », souligne Noureddine Saïl, par ailleurs professeur et inspecteur général de philosophie.

A titre d’exemple, il estime que le cinéma européen est l’addition du cinéma suédois, français, anglais, allemand, etc. Pourtant, « on ne dit pas, je veux faire un cinéma européen, non ».

« Si on met en branle les grandes conventions signées par l’Afrique, il ne produira plus 60 ou 80 films par an, mais 800 films par an », a-t-il indiqué.

A eux seuls, les Etats-Unis « produisent 600 films par an dont 100 exportables. L’Europe en produit 900 par an », fait observer M. Saïl, selon qui « il y a des pays africains qui doivent faire quelque chose pour le continent et qui ne le font pas ».

L’ancien directeur du CCM regrette que l’Afrique du Sud et le Nigéria, deux puissances financières et économiques de l’Afrique, « ne contribuent pas au financement du cinéma ».

« Que fait l’Afrique du Sud, première ou deuxième puissance africaine financièrement, qui ont (les Sud-Africains) les moyens de pouvoir se payer un cinéma extraordinaire et qui ne le font pas, je verrai bien de l’argent sud-africain avec Oumar Sall du Sénégal, mais pourquoi ils ne le font pas ? », se demande-t-il.

Il en est de même du Nigéria qui, dit-il, « peut faire des choses pour l’Afrique et qui ne le fait pas. Pourquoi ils ne vont pas voir un réalisateur ou producteur burkinabè pour coproduire ? », se demande-t-il encore.

Pour Saïl, le concept de cinéma africain, football africain, etc., « peut être dangereux, parce qu’il donne l’illusion qu’on est en train de faire quelque chose alors que nominalement, nationalement, de façon ponctuelle, on ne bouge pas ».

« On est tous tombés dans le piège dans les années 70, 80 etc. », a poursuivi Noureddine Saïl, qui a dirigé le Centre cinématographique marocain de 2004 à 2014. Il est aussi journaliste, scénariste et cinéphile.

Il a par ailleurs invité les étudiants en réalisation et production de la quatrième promotion de la formation « Up court métrage » à s’inspirer des classiques du cinéma et à travailler à se doter d’une bonne culture générale.

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