Atakpamé, 24 mai (ATOP) – Le Programme de Consolidation de l’Etat et du Monde Associatif (Pro- CEMA) à travers le Ministère de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation a organisé le deuxième cycle de l’académie politique des femmes leaders au cours d’un atelier axé sur le thème « Mon projet de société », du 20 au 24 mai à Atakpamé.
Une quarantaine de femmes leaders engagées dans la vie publique, sans exclusive, de l’organisation de la société civile togolaise, cabinets d’études, de l’administration publique et du secteur privé venues de différentes régions du Togo ont pris part à cette rencontre.
L’Académie est l’une des stratégies déployées par le Pro-CEMA pour contribuer efficacement à l’amélioration du niveau de participation des femmes à la vie publique et politique. Cette initiative est financée par l’Union Européenne pour une durée de trois ans ; le premier cycle de cette Académie intitulé « introduction à la vie politique » s’était réalisé en mai-juin 2018 dans les chefs-lieux de chaque région en collaboration avec le ministère de l’Action sociale et d’autres organisations œuvrant pour la même cause.
Cette rencontre a pour objectif de contribuer à la consolidation de la gouvernance locale avec une plus grande participation des femmes dans la définition, la mise en œuvre et le suivi des politiques de développement. Il s’agit de permettre aux femmes de bien élaborer les projets de société en vue de développer chez elles les aptitudes de communication politique, de négociation politique et d’éloquence et de leur apprendre comment elles doivent tisser les relations avec les médias .
A l’occasion, les femmes leaders ont été outillées sur la notion du genre (l’engagement des femmes, masculinité et féminisme, programme genre transformatrice ) ; le PND et les politiques sectorielles (rappels des principes essentiels de la décentralisation et de la gouvernance locale, explications des trois axes du PND, comment le rendre sensible au genre, politique sectorielle) ; la technique d’élaboration d’un projet de société (travail individuel) ; programmation budgétisation (programmation et budgétisation au niveau national et local). La communication et la négociation politique (les enjeux de la communication dans le contexte actuel) ; la définition des différents cibles, discours politique et comment communiquer; le positionnement (slogan et outils, les relations avec les médias et les outils de communication) ; la mairie et services déconcentrées et les débats sur l’équité du genre dans la gestion de la commune sont également au programme de la rencontre.
Le préfet de l’Ogou, AkakpoEdoh, ouvrant les assises, a rendu hommage au chef de l’Etat pour sa politique de promotion de la femme togolaise, en rapport avec la promotion de son leadership et de sa participation à la gestion de la chose publique. Il a remercié l’UE et les autres partenaires techniques et financiers qui accompagnent le Togo dans la lutte pour l’effectivité des droits de la femme. Le préfet a salué l’introduction du principe de la parité aux postes électifs et de responsabilités ajoutant que « Malgré les efforts du Chef de l’Etat, la représentativité des femmes dans la vie politique et publique du pays reste encore très faible et comme exemple, l’Assemblée nationale actuelle qui compte seulement 17,5% de femmes ». Pour lui, ces efforts méritent d’être poursuivis en faveur de l’émergence de la femme dans tous les domaines d’activités.
Le chef de l’unité de gestion de Pro-CEMA, Henri Valot a fait savoir que ce second cycle va permettre aux femmes de bien élaborer leurs projets de société. Pour lui, c’est très important que les femmes se présentent massivement à l’élection du 30 juin prochain. M. Valot a exhorté les femmes à profiter de l’occasion pour se valoriser sur tous les plans et montrer leurs talents cachés.
Selon la coordinatrice du projet de l’ONG IRLEP à AgoeNyivé, Mme AwatéOumaYana, grâce à cette formation, les femmes seront facilement en mesure de gérer des collectivités. Elle a invité ses sœurs à prendre le train en marche car, par rapport au passé la femme togolaise a désormais toutes les opportunités pour relever le défi.
Le Pro-CEMA vise à mieux impliquer la société civile dans l’accompagnement de l’action gouvernementale, la gestion des affaires publiques. Il assure une meilleure coordination Etat-monde associatif et attache une attention particulière à la dimension genre. Il entend notamment encourager les candidatures féminines et accroître la présence des femmes aux postes électifs puis permet à celles du milieu culturel de mieux participer au débat citoyen.