Johannesburg, 09/01/2019 (MAP) – La justice sud-africaine a refusé mercredi la remise en liberté de l’ex-ministre mozambicain Manuel Chang, poursuivi dans le cadre du scandale dit de la « dette cachée » de son pays en vertu d’un mandat américain.
« Cette cour est d’accord avec le parquet pour considérer que le mandat d’arrêt (de M. Chang) est valide », a déclaré la juge Sagra Subroyen à l’issue d’une audience au tribunal de Kempton Park, près de Johannesburg.
M. Chang (63 ans), arrêté le mois dernier, est accusé de conspiration à des fins d' »escroquerie en ligne », « fraude aux assurances » et « blanchiment d’argent » pour avoir autorisé, pour l’essentiel entre 2013 et 2014, des entreprises publiques à contracter des prêts secrets qui ont plongé son pays dans une grave crise financière.
M. Chang a été ministre des Finances entre 2005 et 2015, sous la présidence d’Armando Guebuza. C’est à la fin de ce mandat que des prêts d’un montant global de 2 milliards de dollars (environ 1,75 milliard d’euros) avaient été secrètement négociés et signés, officiellement pour l’achat de navires militaires.
La révélation de ces prêts a précipité le Mozambique dans sa pire crise financière depuis l’indépendance en 1975. Fin 2017, la dette avait atteint 112% du produit intérieur brut (PIB). Elle a contraint le pays à suspendre ses remboursements.
La plupart des bailleurs internationaux comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont gelé leur aide. Maputo a suspendu ses remboursements à ses créanciers et cherche depuis à renégocier sa dette.
Le parquet général mozambicain a révélé lundi avoir engagé, de son côté, des poursuites contre 18 personnes, sans les citer.