Bamako, 29/05/2023 (MAP)- Les autorités de la transition au Mali ont appelé dimanche les Etats-Unis à cesser la « campagne de désinformation » qu’ils mèneraient selon elles, après les sanctions infligées à deux officiers maliens que Washington accuse d’avoir pris part à une attaque dans le centre du pays en 2022.
Le département d’Etat a annoncé la semaine passée des restrictions de visa contre Moustapha Sangare, alors commandant d’un régiment de commandos parachutistes, et du major Lassine Togola, commandant d’un bataillon de forces spéciales. Les deux hommes « étaient responsables d’éléments des forces armées maliennes qui ont mené les opérations à Moura », selon le département d’Etat.
Le gouvernement malien « a appris avec stupéfaction la décision unilatérale » du gouvernement américain de sanctionner les deux officiers maliens, « sur l’unique fondement du rapport des Nations unies », a dit son porte-parole, le colonel Abdoulaye Maïga dans un communiqué.
Le 25 mai, le ministère des Affaires étrangères du Mali a « convié » l’ambassadrice des Etats-Unis, Rachna Korhonen, pour lui signifier « l’extrême gravité des fausses accusations portées contre la République du Mali », a-t-il ajouté.
Le gouvernement « est contrarié par ces actions qui impactent négativement la coopération bilatérale », a-t-il souligné. Il « lance un appel au gouvernement des Etats-Unis d’Amérique pour l’arrêt de la campagne de désinformation contre le Mali », a-t-il déclaré.
En même temps que les sanctions contre les deux commandants maliens, le Trésor américain a annoncé des mesures de rétorsion contre Ivan Maslov, qu’il présente comme le chef de Wagner au Mali.
Début mai, L’ONU a accusé l’armée malienne et des combattants « étrangers » d’avoir exécuté au moins 500 personnes en mars 2022 lors d’une opération antiterroristes à Moura.
Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et à une profonde crise multidimensionnelle, politique, économique et humanitaire.