Libreville, 23 Juin (AGP) – Le Conseil des ministres, du jeudi 21 juin écoulé, a annoncé une batterie de mesures, avec certaines plus débattues que les autres. Les décisions touchant au train de vie de l’Etat, appelé à diminuer, ne font pas l’unanimité. D’ailleurs certains y verraient une opération de charme, quand d’autres voient une solidarité dans l’effort collectif.
Les mesures restreignant les dépenses de l’Etat n’en finissent plus. Après le gel des recrutements et des concours à la fonction publique, l’annulation de la prime d’incitation à la performance, la suspension du texte d’intégration, de titularisation, celui des avancements automatiques, le gel des stages, le gouvernement s’attaque au train de vie du gouvernement jugé ostentatoire par une certaine opinion.
Selon les conclusions de ce Conseil des ministres, le gouvernement de la République devrait être réduit. Quoi que la marge de réduction n’ait pas été définie, il reste que certains ministres devraient quitter le gouvernement.
La mesure qui apparait salutaire aux yeux de certains, est en revanche, chez les autres, une opération de charme tendant à esthétiser l’apparence d’un gouvernement dont les mesures auraient davantage contraint les populations à se contenter du strict minimum ces derniers temps, affirment des analystes politiques gabonais.
Dans sa communication, le gouvernement ne révèle pas la pertinence de la mesure en fournissant des indices d’incidence financière qu’une telle mesure occasionnerait. Un impact relativement marginale, vu que le seul budget qui devrait sauter est celui des cabinets ministériels à supprimer. Car les entités sous tutelles devraient toutefois fonctionner même si le libellé du ministère était appelé à changer.
Autre aspect annoncé lors de ce conseil des ministres, c’est la réduction du cabinet du président de la République, du Premier ministre, des ministres, et du secrétaire général du gouvernement. Là aussi, la même question se pose : quelles économies réalisées avec des décotes de 15, 10 et 5 % ?
Dans les ménages on ne comprend que très peu les raisons de tels ajustements. Surtout lorsque les avoirs de l’Etat sont mis en corrélation avec certaines données, à l’exemple de la faible démographie.
Plus récemment encore on vantait la résilience de l’économie du pays en dépit des fluctuations du marché du pétrole. Pourtant les conséquences des mesures continuent de toucher durement les citoyens.
Pour ceux qui voient d’un bon œil l’adoption de ces mesures, le gouvernement ne devrait pas se limiter là. Ils appellent par exemple à la réduction du personnel diplomatique, du nombre de secrétaires généraux dans les ministères.
Pour les pourfendeurs du gouvernement, ces mesures s’assimilent à des appels du pied à l’intention des bailleurs de fonds et surtout du peuple, dans la perspective des législatives à venir. Un acte de solidarité dans l’effort collectif de survie qui pourrait concevoir un vote de sympathie, pensent-ils.
AMM/SM/FSS